Chapitre 1 : Le Réveil d'un Enquêteur

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DRIIIIIIIING... DRIIIIIIING....DRIIIIIIIING.... DRIII

La sonnerie stridente de l'alarme retentit dans la pièce.
Assez puissante pour tirer un ours de son hibernation. Pourtant, Gobi ne bougea pas. Une autre nuit blanche, passée à enquêter, l'avait laissé épuisé. Comme d'habitude, il s'était endormi sans éteindre la télé, la lueur bleue vacillant encore dans l'obscurité.

La seule raison qui le tira des bras de Morphée fut un cauchemar. Il courait dans un petit passage étroit, ses pas résonnant sur les pavés mouillés. Il sentait une présence derrière lui, oppressante, menaçante. Soudain, un énorme bruit retentit, le claquement sec d'un revolver. La balle frôla de si près son visage qu'il sentit la chaleur brûlante sur sa peau, avant de percuter le mur dans un fracas assourdissant. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, il se retourna, mais ne vit qu'une silhouette indistincte disparaissant dans l'ombre. Il se réveilla en sursaut, le front en sueur.

Son appartement était en pagaille. Des papiers jonchaient le sol, principalement des articles et des photos concernant l'incendie d'un orphelinat. Il avait épinglé des notes griffonnées à la hâte ainsi que des hypothèses reliant des photos un peu partout sur les murs.
Mais malgré tout cela, la vaisselle était faite et il avait pris le temps de ranger soigneusement ses vêtements dans l'armoire, des réflexes qu'il avait acquis lorsqu'il était jeune.

Après avoir réalisé où il était, il dirigea sa main droite vers son visage et se mit à caresser une cicatrice, exactement à l'endroit même où la balle venait de le frôler dans son rêve. Une petite cicatrice sous son œil gauche, qui ne devait pas faire plus de cinq centimètres de long, mais qui aurait pu lui coûter la vie s'il n'avait pas eu, ce jour-là, le réflexe de reculer sa tête au bon moment.

Depuis qu'il était devenu journaliste d'investigation, il avait eu affaire à plusieurs individus dangereux et les menaces de mort étaient une chose récurrente. Il s'était endurci avec les nombreuses épreuves qu'il avait affrontées depuis son plus jeune âge, il n'était pas de ceux qui fuient. Mais sa dernière enquête, qui venait de se terminer depuis peu, lui trottait tellement dans la tête qu'il n'avait plus eu un sommeil correct depuis. Rien de plus étonnant lorsque tu vois la mort d'aussi près, dans une petite ruelle étroite.

Entendant le son de la télé, il chercha la télécommande pour l'éteindre. Deux présentateurs parlaient d'une bijouterie qui avait été cambriolée il y a quelques jours.

Mince, c'est la bijouterie de Robin. Ça passe déjà à la télé cette histoire.

Malgré l'intérêt qu'il portait aux infos, il éteignit la télé en voyant l'heure sur l'horloge accrochée au mur. Il devait se dépêcher, car il avait un rendez-vous important à midi. L'homme qu'il était censé voir devait lui fournir des informations concernant l'affaire qui l'occupait en ce moment. Il ne lui restait plus que deux heures pour se préparer et traverser toute la ville, ce qui pouvait être compliqué quand tu habites dans le sud de la France en été.

Après s'être lavé rapidement, il prit une chemise verte légèrement froissée ainsi qu'un jean noir. Puis il enfila son manteau noir qu'il avait toujours l'habitude de mettre, même lorsqu'il faisait chaud. Il prenait toujours le même manteau afin de mettre son carnet et ses clés dans sa poche intérieure.

Il se regarda dans le miroir du salon accroché à côté de l'entrée pour se coiffer. Malgré son visage ovale et ses traits fins, on aurait pu lui donner plus de 25 ans en raison de la fatigue qui se lisait sur son visage. Sous ses yeux marrons naturellement très expressif, on pouvait apercevoir d'énorme cernes. Il prit son peigne, lorsqu'il entendit son téléphone sonner près de son lit.

Il espérait que ça ne venait pas de la personne avec qui il avait son rendez-vous. Un rendez-vous qui avait déjà été reporté trois fois en raison des activités illégales de son contact. Il prit son téléphone et changea rapidement d'attitude en voyant le nom affiché sur l'écran. Il s'empressa de décrocher.

Les Raisons Du CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant