il me dit : "l'amour c'est une fiction". je lui rétorque qu'avec moi, ça serait plutôt de la science-fiction.
12 juin 2024, weissach
Le regard d'Eduardo se pose sur la campagne alors que le car, car il s'agit bien d'un car et non d'un bus, la traverse. Il observe les champs verdoyants après d'intenses mois de pluie lui rappelant plus la Bretagne où il a en partie grandi, la plus belle région de France et le plus beau lieu du monde à ses yeux, que les plaines grillées par le soleil et la sécheresse espagnole. Il n'ose pas demander à son sélectionneur combien de temps de route il reste encore pour arriver dans leur camp d'entraînement, il a beau être l'un des plus jeunes de l'équipe, il n'a plus dix ans merci bien, mais se penche pour poser la question à son coéquipier qui avait regardé avant le départ le temps de trajet entre l'aéroport international de Stuttgart et Weissach, petite bourgade de trois mille cinq cent quarante et un habitants où se trouve apparemment leur lieu de résidence, s'ils ne se sont pas trompés de ville en recherchant sur Wikipédia plusieurs portant ce nom.
Effektivität bestimmt das Handeln
Man verlässt sich blind auf den andern
Jeder weiß genau, was von ihm abhängt
Jeder ist im Stress
Doch Major Tom macht einen ScherzQuelques notes résonnent dans la radio du véhicule remplaçant Space oddity qui s'élevait quelques secondes plus tôt. Sur la rangée opposée à la leur, un léger mouvement de main se produit. Les doigts de Kingsley battent en rythme sur sa cuisse alors que Dayot semble marmonner en accord les paroles résonnant dans l'intégralité du car. Le milieu de terrain est étonné quand leurs visages s'illuminent un peu plus forts au moment où ce qui semble être le refrain est entamé. Si cette chanson ne lui dit absolument rien, aucune chanson allemande lui aurait dit quelque chose à l'exception peut-être de Durch den Monsun dont sa sœur était fan durant sa période gothique et Tokyo Hotel, cela ne semble pas être la même situation pour les deux joueurs du rekordmeister allemand.
Il est sorti de ses pensées quand le panneau portant le nom du village où ils sont censés se rendre apparait devant eux. Il s'intéresse alors subitement à l'architecture des maisons qu'il croise, si différentes de celles espagnoles. Elles lui rappellent l'Alsace lorsqu'il s'y rendait pour jouer, bien loin également de celles en granit en Bretagne.
— C'est vraiment là ?
La voix de l'ancien rennais résonne alors que leur car est arrêté à un stop quelques dizaines de mètres après être entré dans le lieu. Ses prunelles sombres s'attardent sur la droite et la gauche alors que d'un côté, les habitations semblent se terminer une centaine de mètres plus loin et qu'ils n'en ont croisées que dix avant de se retrouver à l'arrêt. À droite, une station-service borde la route. Alors que le car s'enfonce vers la gauche, il zigzague entre les voitures garées sur le côté dans la rue étroite. Quelques passants âgés discutant sur le trottoir les regardent passer avec curiosité, Eduardo pense qu'il s'agit même plutôt de méfiance, alors qu'ils avancent péniblement.
— Oui c'est vraiment là, je voulais un lieu au calme.
Le madrilène se fait la réflexion qu'il aurait été difficile de faire plus calme de ce qu'il voit pour l'instant, mais ne fait pas de commentaire ne souhaitant pas se faire plus remarquer que ça. Il continue de craindre pour sa place, ne se sachant pas l'un des indispensables de Didier Deschamps après tout.
— Ah ben c'est sûr qu'on risque pas de se barrer en boîte ici.
Apparemment, Antoine n'a pas la même gêne, mais sa situation est bien différente, tout le monde sait que le chouchou a un passe-droit. Les rires éclatent, même celui de l'entraîneur, et celui du jeune milieu de terrain s'y mêle. Il observe les alentours, s'étonnant pendant les quelques secondes avant qu'il ne le dépasse du visage d'un blond étalé en immense sur un panneau d'affichage. Aussitôt celui-ci croisé, ils ont déjà quitté la zone d'habitations pour la campagne.
Ils roulent encore pendant quelques centaines de mètres sur une route en ligne parfaitement droite avant de se retrouver au bout de l'allée bordée d'arbres où se trouve le logement, immense pour le lieu où il est situé note le brun, où ils séjourneront pour plusieurs semaines. Quand Eduardo récupère sa valise, il observe une nouvelle fois les alentours vides de monde, se demandant bien comment des gens peuvent vivre dans un tel endroit et comment il va survivre à tant de calme, lui qui a toujours aimé les villes, mais surtout les sorties, l'activité et la foule y étant associées.
— C'est beau en tout cas !
Il hoche la tête en réponse à la remarque d'Aurélien alors qu'il détaille l'imposante bâtisse où une femme les attend.
— Bonjour et bienvenue à Weissach. Je suis Wilma et je suis une des responsables du site. Suivez-moi, je vais vous faire visiter.
La blonde s'exprime dans un français parfait malgré l'accent marqué. La troupe la suit alors qu'elle les guide dans les différentes pièces tout en insistant sur quelques détails par moment. Le visage d'Eduardo s'élargit en voyant son nom inscrit sur l'une des chambres à côté de celui de son binôme en club. Le partage des chambres était un éternel débat en déplacement, mais il aimait avoir quelqu'un avec qui discuter le soir lorsqu'il s'ennuyait ou à qui se confier en cas de coup dur. Alors avoir Aurélien avec lui est tout ce qu'il désirait.
Avec son sélectionneur, contrairement aux voyages au collège, il n'avait pas eu à donner de nom. Il était donc particulièrement heureux que celui-ci ait compris tout seul qui il voulait comme camarade de chambrée. Car ainsi, son euro ne pouvait que bien débuter.
voilà le chap tombe à pic pour l'arrivée des bleus en allemagne & ce n'était même pas fait exprès qu'il soit posté le bon jour puisqu'il était prévu hier !(rdv demain &/ou après-demain pour le chap suivant)
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Les Oubliés • Equipe de France
Fanfictiondans laquelle les bleus vivent le temps de l'euro au rythme du village où ils résident et de son élément central : sa station service. j u i n 2 0 2 4 - en cours © ebony and ivory universe