« Où on va, merde ? Où sont les poètes, putain ? »
Que répondre ? Que dire ? Il a raison.
14 juin 2024, weissach
Quand l'entrainement du matin (s'étant déroulé bien trop tôt à son goût) se termine, Antoine n'a qu'une seule idée en tête : aller découvrir le reste du lieu où ils se trouvent. Après avoir exploré le parc de fond en comble la veille au soir, il compte bien visiter le très (de ce qu'il a pu voir la veille) petit village où ils ont élu domicile pour les semaines à venir. Rester à l'intérieur à jouer à FIFA avec des coéquipiers ? Faire une partie de ping-pong (car le tennis de table est le sport pratiqué par les frères Lebrun bien loin de celui effectué par l'équipe de France avec pourtant les mêmes accessoires) ? Aller danser en compagnie des jeunes (car Paul et Lucas ne sont pas là pour le faire avec lui) ? Très peu pour lui. Non, Antoine veut visiter la campagne, découvrir les belles maisons, et profiter du soleil pointant le bout de son nez (parce que ce n'est pas les quinze précédents jours à Clairefontaine qu'il a pu en profiter).
Alors il prend ses clics (son petit sweat aux couleurs de l'équipe) et ses clacs (une paire de chaussures et son téléphone) et quitte le logement d'un pas décidé. Il a deux heures à tuer et il va les tuer dans le village le plus proche.
— Tu vas où ?
Le madrilène qui espérait être discret est arrêté à peine un pied mis à l'extérieur. Il se retourne en direction de la voix (qu'il a directement reconnue) claire et limpide de son sélectionneur. Un sourire léger et malicieux s'installe sur son visage alors que ses prunelles se mettent à pétiller.
— En boite de nuit bien sûr !
Les orbes bleutées roulent dans leurs orbites et un soupir exaspéré (d'après le sélectionneur) ou faussement énervé (d'après son joueur) lui échappe.
— Tu comptes faire cette blague pendant encore combien d'années ?
— Jusqu'au jour où tu ne me sélectionneras plus.
Et Antoine sait que lui pas en retraite (même s'il en était bien plus proche que du début de sa carrière), jamais au grand jamais ce jour n'arriverait. Parce que si vous ne l'aviez pas compris aux chapitres précédents, Antoine est le chouchou de Didier.
Didier le sait mais ne le dit pas (même sous la torture intense des journalistes posant sans cesse la même question). Mais il n'est pas le seul à le savoir, puisqu'à peu près toute l'équipe des joueurs aux kinés en passant par la presse française et internationale sait qu'il est le chouchou absolu. Il est son lieutenant numéro un (un peu comme Sepp Kuss pour Jonas Vingegaard ou Primoz Roglic dans la pente d'un Tourmalet), le garant de son milieu de terrain, son soldat prêt à peut près à tout pour lui. Parce qu'après tout, Didier commence par un D, comme toutes les personnes qu'Antoine adore. Didier Deschamps, Diego Godin, Dimitri Payet, Diego Simeone. Et que dire de David Beckham, son idole absolue ? Que des D dans sa team.
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Les Oubliés • Equipe de France
Fanfictiondans laquelle les bleus vivent le temps de l'euro au rythme du village où ils résident et de son élément central : sa station service. j u i n 2 0 2 4 - en cours © ebony and ivory universe