NYA
— On se voit demain, au revoir, Carole, dis-je en balançant ma main en signe d'au revoir. Elle me sourit et s'en va, ses cheveux bouclés flottant derrière elle comme une promesse de bonnes vibes.
Il est 22h, et je viens de fermer le salon de coiffure après une longue journée de travail. Mes doigts sont encore pleins de produits capillaires, mais je suis satisfaite. J'adore transformer les gens, leur donner un nouveau look qui les fait se sentir bien.
Je commence ma marche de 30 minutes pour rentrer chez moi. Les rues sont calmes, éclairées par les lampadaires qui projettent des ombres allongées sur le trottoir. Le bruit de mes pas résonne dans la nuit tranquille, presque comme une mélodie familière.
En arrivant chez moi, j'ouvre la porte et entre. D'habitude, ma tante rentre vers minuit ou une heure du matin, mais ce soir, je la retrouve assise sur une chaise, massant son épaule avec une expression de douleur et de frustration sur le visage.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je, inquiète.
Elle lève les yeux vers moi, ses traits tirés par la fatigue et l'angoisse. Ça me brise le cœur de la voir comme ça. J'enlève mes chaussures en silence, laissant mes pieds se reposer sur le sol frais.
— Nous sommes arrivés au club, on l'avait encerclé... Il était juste devant moi, mais on n'a pas pu l'arrêter. Ce n'est pas nous qui lui avons tendu un piège, c'est lui qui nous a tendu un piège, dit-elle d'une voix tremblante.
Je soupire profondément, sentant la tension dans l'air. Ma tante est flic depuis des années et ce genre de situation ne devrait pas encore l'affecter autant. Mais je sais que ce mafieux représente plus qu'un simple criminel pour elle ; il incarne tout ce qu'elle déteste dans son métier et tout ce qu'elle essaie de changer. Elle doit faire un trait dessus, mais je comprends que c'est plus facile à dire qu'à faire. Sa détermination la consume peu à peu.
— Tu dois te reposer, lui dis-je doucement. Ce n'est pas ta faute. Parfois, les choses ne se passent pas comme prévu.
Elle hoche la tête lentement, mais je peux voir qu'elle n'est pas convaincue. Je m'approche d'elle et lui prends doucement l'épaule pour lui faire comprendre que je suis là pour elle.
J'enlève ma perruque avec précaution, laissant mes cheveux naturels tomber autour de mon visage. Je me regarde dans le miroir au-dessus du meuble à chaussures.
— Tu penses que je devrais plus rester naturelle ? demandai-je en me grattant la tête. C'est vrai que ces derniers temps, j'ai tendance à jouer avec mes looks pour me sentir plus confiante. Mais au fond, est-ce que ça vaut vraiment la peine ?
Ma tante me fixe un moment avant de répondre. Son regard s'adoucit légèrement alors qu'elle laisse échapper un petit sourire fatigué.
— Tu es belle comme tu es, Nya. Peu importe les perruques ou les styles que tu choisis... Ce qui compte vraiment, c'est ta personnalité et ta force intérieure.
Je sens un petit frisson parcourir ma colonne vertébrale à ses mots. J'aime cet encouragement ; ça m'aide à croire en moi-même même quand le monde semble compliqué autour de nous.
— Merci... Je vais essayer d'y penser plus souvent, dis-je en souriant timidement.
Elle se redresse enfin un peu dans sa chaise et lâche son épaule en soupirant.
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Le butin des mafieux ( LA MAFIA ET MOI: les origines)
RandomLe butin des mafieux, qu'est-ce que c'est exactement ? C'est une question qui suscite bien des convoitises et des conflits. Certains affirment qu'il s'agit d'un trésor caché dans un coffre, rempli de richesses inimaginables. D'autres, plus sceptique...