LOCKLEAR » ils sont 5, une unité de police créée dans la seule optique de capturer les olympiens: une équipe de tueurs au sang froid qui sévit depuis plusieurs mois déjà. ils ne savent rien de leurs identités, rien de leur position, rien de leur b...
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EN VOYANT ARÈS derrière la vitre sans tain, de l'étroite pièce bleue morose qui s'y trouvait, Lilith ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y a quelque temps elle y était elle aussi. Elle ne pouvait aussi s'empêcher de remarquer que des mondes, si ce n'est pas des univers, les séparaient maintenant.
Quelques jours étaient passés depuis l'incident du restaurant. Après que Lucas ai maîtrisé l'Olympien les évènements se sont déroulés à une vitesse folle: l'unité a été appelé immédiatement, tout le monde avait été informé de l'évacuation du ministre: apparemment il n'aurait pas vu les coups de feu. Lilith n'avait reçu qu'un message de sa part, beaucoup trop formel à son goût, lui demandant si cela allait. Elle a du ravaler sa réaction acide en échange d'une réponse larmoyante. Les hommes... peu importe l'attention qu'il vous porte, quand le moment vient ils finiront toujours par sauver leur propre peau.
Sauf Locklear. La scène se jouait encore en boucle dans sa tête. Il n'y avait eu aucune hésitation dans ses gestes ce qui ne laissait aucun doute sur ses intentions: il s'était jeter devant la balle qui était destinée à Lilith et l'avait prise. Elle se voyait encore couvrant son corps inerte du sien, le carmin de son sang tâchant grossièrement le lin de sa chemise blanche. Tout était un mélange sordide de couleur, de son et d'étranges ressentis. Sidjil avait du l'arracher à Locklear pour que les ambulanciers puissent l'atteindre.
Ce dernier était assit sur le bord d'un des deux fauteuils de la pièce. Contre ses habitudes de t-shirts étriqué qui d'après lui "facilitait le mouvement", cette conversation avait été eue mainte fois lorsque Lilith fouillait sa garde robe pour trouver quelque chose à mettre, il portait un haut plus large pour ne pas compresser le bandage qui entourait son abdomen. C'était impossible pour elle d'effacer cette image - ce rouge vif, ce blanc tâché... les souvenirs remontaient comme la marée.
Le regard de Locklear trouva le sien. Leurs yeux s'accrochèrent et Lilith sentit son cœur hoqueter. Il avait prit une balle pour elle. Même si elle savait qu'au fond il avait prit une balle pour ne pas mettre en danger la mission, il l'avait quand même fait: Locklear avait risqué sa vie pour elle et ils n'en avaient pas parlé une seule fois. Lilith savait lire les personnes ainsi que leurs regards, celui qu'ils s'échangeait à présent était lourd de non-dits: elle partageait une maison avec lui et pourtant elle était silencieuse. Les seules conversations qu'ils échangeait occasionnellement ces derniers jours évitaient à tout prix le sujet qui avait replacé cette atmosphère d'animosité entre eux - mais pas que. Elle détourna les yeux.
Elle n'avait pas de temps à accorder à tout cela. Pas quand un des principaux coupables se trouvait derrière cette vitre. Pas quand il était responsable de tout cella. Son poing se serra presque inconsciemment sur son chemisier noir, les sons du débat enragé que Sidjil, Hugo et Maghla s'échangeait venait à n'en faire qu'un avec les bruits de fond.
- Je veux être celle qui l'interroge, annonça-t-elle.
Le débat s'arrêta presque immédiatement. Lilith pouvait sentir tous les regards brûlants de l'unité dans son dos - pour y éviter des cicatrices, elle se tourna vers eux. Sidjil avait croisé les bras sur sa poitrine, une position de défense. Maghla et Hugo, eux, ne traduisait que le choc dans l'expression de leurs postures. Lucas, quant à lui, était une version plus douce de choqué - cela ressemblait plus à de la surprise, même de la gratitude. Locklear, lui, semblait presque curieux.
