LOCKLEAR » ils sont 5, une unité de police créée dans la seule optique de capturer les olympiens: une équipe de tueurs au sang froid qui sévit depuis plusieurs mois déjà. ils ne savent rien de leurs identités, rien de leur position, rien de leur b...
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LILITH NE SAVAIT pas trop où se mettre.
C'était un peu étrange pour elle de se sentir de la sorte - elle était un chaméléon, elle savait se faufiler dans tous les cercles, métamorphoser son comportement. Elle avait une place partout quand elle le désirait.
Mais assise à la table d'un bar à moitié vide, la nuit presque tombée, les lumières tamisées et un groupe d'étrangers qui lui étaient beaucoup trop familiers pour vraiment en être, Lilith ne se sentait pas réellement à sa place.
Une célébration, ils avaient dit, pour fêter le fait que c'était la première fois qu'ils bouclaient une mission aussi rapidement et aussi proprement. À l'annonce, elle avait déjà su que sa présence serait étrange - elle savait lire une pièce. Mais elle rentrait aussi avec Locklear, et si lui y allait... elle était dans la malheureuse obligation de le suivre.
Donc elle était assise sur la banquette contre le mur, à côté de Maghla et de Lucas, en face de Locklear, faisant tourner le vin de son verre absentément.
- Putain Hugo, tu t'es vachement amélioré sur la qualité de son des oreillettes par contre, commença Locklear. Je sais pas ce que t'as fais mais je pouvais carrément entendre la conversation de la table d'à côté.
Hugo laissa un rire satisfait lui échapper.
- Y'a eu une hausse de budget, j'ai pu investir dans une meilleure qualité et j'ai modifié deux-trois trucs dans l'appareillage qui me plaisaient pas trop, répondit ce dernier en se passant une main dans les cheveux.
- Une hausse de budget ? intervint Sidjil entre deux gorgées de bière. Je me suis dit que la qualité des cams étaient meilleures.
- J'avais pas remarqué perso, fit Lucas.
- Parce que ça fait trois mois que tu dois te faire tester pour la myopie mon reuf, commenta Locklear encore une fois.
Les conversations défilaient devant Lilith comme le son d'une radio, le carmin du vin touchant ses lèvres.
Elle avait l'habitude d'être passive - de lire les gens autours d'elle. D'analyser leurs tons, la façon dont ils espacent leurs mots, de la façon dont ils tiennent leurs cigarettes... Tapise dans l'ombre, à l'affût. C'est ainsi qu'elle avait été entraînée: à chercher les sous-entendus et à scanner les entrelignes.
Mais en scannant les gens autours d'elle, Lilith ne voyait rien de tout cela. Chaque compliment que l'unité HELLBENT se payait, chaque blague appuyée sur un évènement passé, chaque petit commentaire, de tape sur l'épaule... tout semblait être sincère, sans aucune motivation ultérieure. Cette complicité si naturelle lui était peu familière, presque étrangère, frôlant l'incompréhension.
Pourquoi tenir des gens aussi prêt de son cœur si cela ne servait à rien ?
Au début, Lilith avait pensé à l'éthique de travail - mais elle et les Olympiens avaient toujours procuré un travail correct sans pour autant que cela dépende d'une relation quelconque. Cela lui tordit juste le cœur d'un coup sec, sans qu'elle puisse savoir pourquoi.
