Étheria: Ai Tensei

Chapitre 8- La Quête d'Aurélius

POV de Éliza
Je suis dans la Forêt Maudite, je le sais parce que ceux qui m'ont capturée ne m'ont pas endormie avec leur gaz. Oui, j'ai fait semblant. On est dans une cabane en bois qui laisse à désirer, ça se voit qu'ils ne font pas le ménage. Je suis dans une pièce avec une porte devant moi, derrière laquelle ces bandits sont en train de boire comme si c'était gagné d'avance. Je suis méchante et je l'assume : j'ai fait croire à mes parents que je m'étais fait capturer et abandonné Aurélius, mais pour ma défense, j'étais obligée.

Ces criminels de la pire espèce sont connus. Je ne connais pas le nombre exact de leurs méfaits, mais ils ont commis des crimes comme le viol, la vente de produits illicites, l'homicide, le vol avec magie, et j'en passe. Ce groupe est assez connu sous le nom de Crocs de Lune. Pourquoi ce nom, je l'ignore, mais je demanderai à mon père de le découvrir pendant leur interrogatoire.

Je me défais de ces cordes attachées à ce poteau. Je lance un coup de vent sur celui de droite, le projetant contre le mur où ils entreposent tout leur alcool, et les deux autres sur la gauche, je les brûle avec la magie élémentaire de feu. Ils sont cinq. Je peux le faire. Ce sont sûrement des larbins des Crocs de Lune, mais c'est déjà ça en moins dans cette forêt.

Mon plan est parfait, mais il y a un hic. Je n'ai plus de mana. J'ai trop utilisé ma magie de vent pour éviter qu'ils ne me touchent. C'est normal, ils sont connus pour ça. L'année dernière, des chevaliers ont dit à mon père : "Des criminels du clan des Crocs de Lune ont encore volé cinq maisons, violé femmes et enfants, et tué tous les hommes." Les enfants dans ces familles étaient plus vieux que moi, mais restons prudents. Mais à cause de cela, je n'ai plus de mana. Je ne peux qu'espérer l'arrivée de quelqu'un. Aurélius, peut-être ? Pour qu'il vienne me sauver.

En fait, non, mauvaise idée. Tout sauf lui, sinon je vais l'entendre me dire : "C'est mon rôle en tant que fiancé de sauver ma fiancée des griffes des brigands. Tout prince doit bien sauver sa princesse en détresse." La première partie ne me dérange pas, au contraire, ça forcerait nos parents à croire qu'on s'aime pour de vrai. D'ailleurs, pourquoi ai-je pensé à lui en premier ? J'aurais pu penser à mon père ou même à un garde. Ok, ce sont eux qui m'ont capturée, donc mauvaise idée. J'espère juste que quelqu'un viendra. Je ne sais pas ce qu'ils veulent, et ça me fait peur de les voir là-bas, se léchant les babines comme des chiens.

Pov d'Aurélius
Je suis dans ma chambre. Je vois encore ma mère et la reine derrière ma porte. Je ne sais pas encore créer de clones à mon effigie. C'est bien dommage, ça aurait été pratique. Je n'ai qu'à attendre qu'elles se couchent pour partir, en espérant qu'il n'arrive rien de grave à Éliza.

J'ai attendu une bonne heure avant qu'elles quittent le devant de ma porte. Je me lève, ouvre la fenêtre et pars en suivant les traces d'Éliza. Comme je le pensais pendant ma course pour la chercher, elle était réveillée. Comment je le sais ? Je sens son mana en usage. Elle utilise surtout de la magie de vent pour sentir son environnement. C'est ce que je lui ai appris pour découvrir nos mères derrière le mur tout à l'heure. Elle est dans la Forêt Maudite à l'est de la capitale. À pied, cela me prendrait bien 4 à 5 heures de marche, mais j'ai compris une technique de lévitation avec la magie de vent. En utilisant la propulsion, je peux voler. Ou plutôt planer et me donner de l'élan, c'est presque la même chose.

Sous les pieds d'Aurélius, le vent commence à s'enrouler, repoussant les petits cailloux autour de lui. Le vent remonte jusqu'à ses cheveux, les faisant flotter dans les airs. Ses pieds quittent le sol et il commence à léviter. De la magie élémentaire de vent jaillit de ses mains pour le propulser, donnant l'impression qu'il vole en direction de la Forêt Maudite.

Pov de Éliza

Je ne sais pas ce qu'ils ont contre moi. Certes, je suis la princesse du royaume, mais à part demander de l'argent, je ne vois pas ce qu'ils peuvent faire de moi. Un des bandits s'approche, les mains dans les poches, décontracté. Il est vêtu de noir de la tête aux pieds, avec un pull à capuche pour cacher son visage et un pantalon léger et souple pour être plus agile. Je comprends vite que ce n'est pas un amateur.