Aurélius et Éliza sont assis dans l'herbe lorsqu'ils entendent quelqu'un crier à plein poumon. La voix résonne dans la forêt et se rapproche rapidement. Aurélius regarde Éliza et ils se comprennent en un instant. Il prend la main d'Éliza et l'aide à grimper dans un arbre, la suivant de près. Sans mana, ils sont sans défense.
Une fille aux longues oreilles et aux cheveux blonds vifs, vêtue d'une sorte de robe blanche ornée de motifs verts, court vers eux, poursuivie par trois personnes : deux hommes et une femme. La fille trébuche, paniquée, et se retrouve au sol. Les deux hommes sortent leurs épées et la femme derrière eux tend les mains, prête à lancer un sort. La fillette prononce des mots qu'Aurélius et Éliza n'entendent pas depuis leur perchoir.
Éliza tape le bras d'Aurélius pour lui faire comprendre qu'elle veut intervenir. Aurélius lui chuchote : « On n'a plus de mana, tu ne peux même pas utiliser la télépathie, et moi, mon cercle de vent. Malheureusement, on ne peut rien faire. »
Éliza regarde la scène, le visage déterminé. Elle a toujours son esprit chevaleresque et héroïque, elle ne peut pas laisser cela passer. Aurélius tente de s'expliquer pour ne pas qu'elle lui en veuille, mais elle lui met un doigt sur la bouche et dit calmement : « On saute sur les deux hommes, avec un peu de chance, on les assommera. On prend leurs épées et on tue la femme qui prépare son sort. »
Aurélius répond : « Éliza, il faut faire attention, si par chance on ne se casse rien en sautant, on risque d'avoir mal avec le sort que cette femme prépare. »
Éliza réplique : « Oui, je sais, mais tu sais ce qu'on dit ? Qui ne tente rien n'a rien ! On y va ! »
La princesse saute en première, sans attendre son compagnon. Par chance, elle atterrit sur la tête du premier garde, le mettant au sol. Aurélius saute après elle, mais l'autre homme l'a repéré. L'homme brandit son épée, prêt à le trancher en deux. La fille à terre fait une grande bourrasque de vent, repoussant l'homme. Puis elle s'évanouit.
Éliza a pris l'arme de l'homme qu'elle a mis à terre, tandis qu'Aurélius est sans défense.
« Petite, que vas-tu faire avec cette épée bien plus grande que toi ? Tu as réussi à évanouir mon camarade, mais tu vas payer avec ton petit ami à tes côtés, ne t'en fais pas, » dit l'homme, sûr de lui.
La femme derrière lui annonce : « Je suis prête à lancer ma boule de feu. »
« Lance-la sur eux, ils ne feront pas long feu, » répond l'homme.
La femme s'exécute. Une boule de feu sort de sa main. Aurélius et Éliza ferment les yeux, pensant qu'ils vont mourir. Aurélius s'interpose entre Éliza et la boule de feu pour la protéger. Il se prend le sort de plein fouet.
« Aurélius, non ! » crie Éliza.
« Tu n'étais qu'un fou, » réplique l'homme en riant.
Par une chance inouïe ou grâce à un talent insoupçonné, Aurélius reste debout après avoir encaissé le sort. Il est noirci et ses vêtements tombent en lambeaux. La femme, ébahie, s'exclame : « Ce n'est pas possible. Avec un sort de ce niveau, il ne devrait pas rester debout ! »
L'homme, furieux, répond : « Tu m'as dit que c'était un sort de niveau confirmé (4/7). Tu m'as menti ! »
Les deux commencent à se crier dessus comme un vieux couple. Aurélius et Éliza, prêts à se battre, sont incrédules en entendant cela. Ils pensent : « Elle a mis tout ce temps pour faire un simple sort de niveau confirmé (4/7) ! » Mais Aurélius est surtout surpris de voir dans quel état il est avec seulement un sort de ce niveau. Dans ce monde, une personne ayant du mana est rare. Généralement, les paysans ont souvent un noyau noir. Qu'une personne lambda avec une puissance magique de niveau confirmé soit là est incroyable. Mais pour Aurélius et Éliza, ce n'est pas beaucoup, car ils n'ont jamais fait de vrais combats.
L'homme revient : « Soit, tu as réussi à survivre à une attaque si dévastatrice, mais tu ne peux plus bouger. » Aurélius commence à s'étirer et à sauter sur place pour vérifier s'il a un os cassé, mais rien.
Éliza fonce sur l'homme et lui donne un coup au plexus, le tuant sur le coup. La femme tente de s'échapper en courant, mais Éliza lance son épée, transperçant son cœur. Éliza revient vers Aurélius en s'excusant : « Je suis désolée, Aurélius, ils m'ont énervée. »
« J'ai remarqué. »
« Que fait-on de cette fille ? Elle nous a aidés, on ne peut pas l'abandonner. »
« C'est plutôt nous qui l'avons aidée. »
« Tu n'as pas tort. Mais on ne va pas la laisser là, quand même ? Ce serait inhumain ! »
« Oui, je suis d'accord avec toi, mais cette fille est une elfe. »
Elle se rapproche de la fille évanouie. « Ah oui, je n'avais pas remarqué. »
La fille se réveille et ouvre les yeux. « Oh, Aurélius, regarde, elle se réveille ! »
« Elle n'a pas dormi longtemps, je pensais qu'elle n'avait plus de mana. »
« Réfléchis un peu, » dit Éliza en le tapant sur la tête. « Je te rappelle que les elfes régénèrent leur mana mieux que nous. »
« Ou bien elle a tout simplement un faible noyau. »
« Les deux hypothèses fonctionnent. »
La fille elfe s'assoit et entend les deux parler. Puis elle reprend ses esprits. « Je suis désolée, je me suis évanouie après avoir lancé mon sort ! »
Éliza : « Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave. Qui étaient ces hommes ? »
Aurélius tourne la tête vers Éliza et dit : « Attends, je me suis fait cramer par une boule de feu, et toi tu lui demandes qui étaient ces hommes ? J'ai l'impression que tu t'en fiches de moi ! »
Éliza : « Tu vas pas bouder quand même ? »
Aurélius : « J'ai 8 ans, je peux le faire. »
Éliza : « Excuse-le. Il n'est pas encore mature dans sa tête, apparemment. Sinon, petite, que fais-tu ici ? »
L'elfe : « Je suis une elfe donc c'est normal que je sois ici. Je n'ai jamais vu d'humains, c'est la première fois, puis ne m'appelle pas petite, j'ai 10 ans ! »
Aurélius et Éliza : « Tu as dix ans ! » disent-ils avec étonnement.
Éliza : « Pourtant, tu es largement plus petite que nous en taille. »
L'elfe : « Les elfes grandissent d'un coup pendant leur adolescence. »
Aurélius : « Sinon, quel est ton nom ? »
L'elfe : « Je me nomme Louna. Et toi ? »
Aurélius : « Moi, c'est Aurélius et la fille à mes côtés... » Éliza lui coupe la parole.
Éliza : « Moi, c'est Éliza, enchantée. »
Aurélius : « Alors pourquoi te poursuivaient-ils ? »
Louna : « Ils m'ont capturée alors que je me promenais dans la forêt. Puis ils ont voulu me vendre car j'étais une jolie elfe et que je valais cher. J'ai réussi à m'échapper de leur camp, et vous connaissez la suite. »
Éliza : « Heureusement que nous étions là. »
Aurélius : « Et où se trouve leur camp ? »
Louna : « Par là-bas, » elle montre du côté où elle est arrivée.
Aurélius : « Allons-y ! »
Pendant ce temps, au royaume d'Arcandia, le roi, incapable de retrouver sa fille, était plongé dans une anxiété croissante. Les mères, constatant l'absence d'Aurélius dans sa chambre, étaient prises de panique. Dans les couloirs du palais, l'agitation était palpable, les serviteurs chuchotant nerveusement entre eux, s'interrogeant sur la disparition de la princesse. Les gardes royaux, mobilisés pour chercher Éliza, se hâtaient d'exécuter les ordres du roi, leurs pas résonnant dans les couloirs vides alors qu'ils scrutaient chaque recoin du château. Les membres du conseil royal se réunissaient en urgence, discutant à voix basse des mesures à prendre pour retrouver la princesse disparue. Au cœur du royaume, l'angoisse grandissait à chaque instant, laissant présager l'arrivée d'une crise imminente.
VOUS LISEZ
Étheria: Ai Tensei
FantasyDans une ultime bataille, l'héroïne et le roi démon se combattent jusqu'à leur dernier souffle. Au fil des affrontements, ils réalisent que la guerre est basée sur des méprises entre leurs royaumes et finissent par tomber amoureux l'un de l'autre. M...