De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. Réécriture

Chapitre 7 : Goliath et Sarinah

Goliath, une dizaine de minutes plus tôt

L'heure est grave, et il n'y a pas de meilleur terme pour décrire la situation critique dans laquelle nous nous trouvons. Chaque seconde compte, et les enjeux sont particulièrement élevés. Mon organe sommeillant au milieu de ma poitrine, battant la chamade, m'ordonne de partir immédiatement. Cependant, cette impulsion de partir à l'aveuglette est précisément ce que nous ne pouvons pas nous permettre. Agir sans réfléchir, foncer tête baissée dans cette crise, risquerait de nous entraîner vers des conséquences cette fois-ci réellement désastreuses, voire fatales.

Cette tension qui m'envahit n'est pas nouvelle, mais elle semble aujourd'hui se manifester avec une intensité décuplée. Chaque respiration que je prends semble lourde de signification, chaque battement de cœur, un rappel de l'urgence de la situation. Je viens tout juste de convoquer neuf des membres de mon Conseil pour une réunion d'urgence. Ces personnes qui sont autour de moi ne sont pas simplement des conseillers; ce sont des esprits brillants, des stratèges, des magiciens aux compétences exceptionnelles, qui ont déjà prouvé leur valeur à maintes reprises. Nous devons discuter et élaborer une stratégie réfléchie et efficace pour faire face à la situation. L'heure n'est plus aux hésitations ni aux tergiversations. Chaque mot que nous prononcerons devra être pesé avec soin, chaque décision, prise avec la plus grande circonspection.

Le dixième membre du Conseil, malheureusement, est occupé ailleurs : il est au chevet de mon amie, qui est gravement blessée, et ne peut donc pas se joindre à nous pour l'instant. Sa présence est essentielle pour nous, et son absence ne fait qu'ajouter à la lourdeur de notre tâche. Il ne s'agit pas seulement d'une absence physique, mais d'un vide qui se fait sentir dans nos discussions, dans nos réflexions. Chacun de nous ressent le poids de cette absence, et cela rend la situation encore plus difficile à gérer. Nous avons besoin de toutes nos forces, de toute notre sagesse collective pour faire face à cette menace imminente.

Le silence qui règne dans la pièce est pesant. Tous les regards sont tournés vers moi, attendant que je prenne la parole. Le moment est venu de partager avec eux la nouvelle qui m'a poussé à les convoquer d'urgence. Ils savent déjà que quelque chose de grave se passe, mais ils ignorent encore l'ampleur de la situation.

— Si tu nous as convoqués, c'est qu'il se passe quelque chose, expose Celdrik avec une petite ride sur le front.

Celdrik, l'un de mes plus fidèles conseillers, est un homme d'une grande sagesse. Il a vu passer des années, des guerres, des traités de paix, et son expérience est inestimable. Mais aujourd'hui, même lui semble troublé par l'atmosphère pesante qui règne dans la salle. Sa voix, bien que calme, trahit une certaine inquiétude. La petite ride sur son front, habituellement imperceptible, est maintenant bien visible, signe de l'intensité de sa réflexion.

Je me lève de mon bureau pour leur faire face et entrecroise mes bras. Ce geste, simple en apparence, est pour moi une manière de rassembler mes forces, de me préparer à leur annoncer ce qui va suivre. Mes mots devront être choisis avec soin, car ce que je m'apprête à leur révéler pourrait bien changer le cours des événements.

— Il s'agit d'une lettre que j'ai reçue...

Ces quelques mots suffisent à capter l'attention de tous. Une lettre. Voilà donc la source de notre tourment. Je l'attrape et l'ouvre pour la lire à voix haute. Chaque mot que je prononce semble résonner dans la salle, comme si le destin lui-même pesait sur chaque syllabe.

« Cher roi de Dreyfus,

Si je m'autorise à vous écrire aujourd'hui, c'est pour vous demander de l'aide. Je n'ai pas pour habitude de m'en remettre aux autres mondes, mais il s'agit d'une urgence. Notre Monde se trouve momentanément dans un état de crise majeure depuis que quelqu'un a dérobé la lumière Stellaire d'où nous puisons toute notre force.