Chapitre 2

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Une fois rentré chez moi, je suis allé prendre ma douche et suis allé me coucher.

Mais ne trouvant pas le sommeil, je me suis levé, enfilé mon cargo bleu clair, un t-shirt blanc à manches longues et ma veste en jean bleu, et je suis ensuite descendu au rez-de-chaussée. Là-bas j'ai enfilé mes chaussures blanches, et je suis ensuite sorti en claquant la porte de chez moi. Les gosses d'aujourd'hui ont tous des habits de marques, moi aussi il y a des jours où j'aimerai biens claquer 500 euros dans une paire de chaussures, ou encore partir étudier à l'étranger.

Je rêve de partir finir mes études à Yonsei, une université en Corée du Sud. C'est mon rêve depuis tout petit. Depuis que mon frère est parti habiter là-bas, je rêve d'y aller.

Mon frère déteste ma famille et moi réunit. Il m'a expliqué que c'était de ma faute si notre père est mort et que notre mère est gravement malade. Mais pour son plus grand malheur, notre tante – chez qui on vivait – avait entendu notre conversation. Alors que je n'avais que 12 ans, j'ai vu pour la première fois, un adulte violent avec un enfant de 14 ans. Ma tante lui a crié dessus si fort que j'ai hurlé de peur et ils se sont tout de suite tus. Mon frère s'est penché vers moi et m'a murmuré :

- Un jour tu t'en voudras et tu regretteras si fort d'être né, que tu me supplieras à genoux de te pardonner.

Aujourd'hui je comprends ce qu'il voulait dire. Mon frère me manque. Mon père me manque. Ma mère me manque et mon bonheur me manque.

Mon frère ne lève pas le petit doigt pour financer les soins de ma mère, donc je dois me débrouiller tout seul. Ma tante elle, nous a reniés en nous disant que l'on était plus sa famille à partir du moment où notre mère est tombé dans le coma. Le reste de notre famille ne nous a jamais aimés, parce que nos parents ont eu des enfants hors mariage et que pour eux c'était inacceptable.

Je me paye l'école avec l'argent que je mets de côté à chaque fois que je reçois mon virement mensuel. Je paye avec le peu d'argent qui me reste, les soins de ma mère et les médecins comprennent totalement que je paye par petite quantité chaque mois.

Me voilà en train de marcher dans les rues de ma ville, en pleine nuit, les yeux rivés devant moi, sans jamais voir quelqu'un. Je marche comme ça pendant de  longues minutes jusqu'à la plage. Sur le chemin j'ai acheté une bouteille d'alcool pour pouvoir noyer ma tristesse.

Une fois arrivé, je m'assis sur le sable chaud de la plage, la bouteille à la main, les yeux rivés sur les vagues de la mer. Elles étaient lentes, douces, et la petite brise de vent qu'elles procurent à mes cheveux était encore plus douce.

J'avais oublié à quel point le bruit des vagues était apaisant. Je pourrais rester une éternité ici. Je devrais venir plus souvent ici la nuit, on y est si bien.

Après une bonne heure à regarder la mer et à continuer de boire, je reçois une notification instagram.

@Ed.en a commencé à vous suivre.

Hein ?

@Ed.en vous a envoyé un message.

Salut, tu peux me confirmer que tu seras là demain ? Tu n'as rien promis à Kai. -Ed.en

Non mais j'hallucine ?

Si je n'ai rien dit c'est que j'y réfléchis encore tu crois quoi ? Et tu as carrément besoin d'un pigeon voyageur pour venir me parler ? -Ayden.lv

Un pigeon voyageur ? Non mais qu'est-ce que tu racontes encore ? Il m'a dit que tu avais parlé de moi et Eun, et que tu n'avais rien dit. C'est pour ça que je suis là à t'envoyer un foutu message, tu comprends où c'est trop dur pour un élève en échec scolaire ? -Ed.en

Fleur BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant