CHAPITRE 3.

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Le groupe se mit en marche, suivi de près par les gardes, leurs armes prêtes à attaquer au moindre signe de fuite des six compagnons. Rapidement, ils furent contraints de monter dans une calèche. Sans résister, ils prirent place à l'intérieur, le silence pesant lourdement sur leurs épaules. Personne n'osait parler, seuls des regards inquiets étaient échangés, chacun se demandant s'ils finiraient derrière les barreaux. Le bruit des préparatifs à l'extérieur leur fit comprendre qu'ils allaient bientôt prendre la route. La calèche se mit en mouvement, les sabots des chevaux martelant le sol avec un rythme régulier et implacable. Alors qu'ils avaient à peine quitté le village, la calèche ralentit soudainement. Les compagnons échangèrent des regards interrogateurs en se penchant pour observer le chef des soldats étudier une carte avec attention. Sans un mot, il fit signe de s'arrêter et descendit de la calèche, ouvrant la porte arrière avec autorité.

— Est-ce bien ce camp que vous avez attaqué ? demanda-t-il, attrapant Filverel par le bras et le tirant hors de la calèche.

— Oui, c'est bien ce camp, répondit l'elfe d'un ton sûr, ajustant ses vêtements avec calme.

Le reste du groupe fut alors invité à descendre et à le suivre, sous l'œil attentif des gardes qui les entouraient. Pendant ce temps, le chef des soldats, toujours plongé dans l'examen de sa carte, murmurait des instructions à voix basse.

Le groupe pénétra dans le camp, où les cadavres gisaient toujours au même endroit, figés dans la mort comme des témoins silencieux des événements passés. Sous la conduite d'Elya, ils guidèrent le chef des soldats jusqu'à la grotte, tous suivant en silence le chemin qu'ils avaient emprunté plus tôt dans la journée. Arrivés dans la grande salle de combat, Elya parvint à extirper avec peine la tête du hobgobelin, avant de la replacer soigneusement sur le reste du corps. Les regards se croisèrent entre les membres du groupe et le chef des soldats, ce dernier semblant quelque peu déconcerté par le geste brutal de la barbare.

— Vous voyez ! Nous n'avons pas menti ! cracha-t-elle avec véhémence, balançant la tête du hobgobelin d'un geste nonchalant, maintenant inutile et impuissante.

Le chef des soldats scruta la pièce d'un regard empreint de questions muettes, mais il n'adressa aucun mot au groupe, se contentant de faire signe de sortir. Ils retournèrent à la calèche, où le chef marqua rapidement quelque chose sur sa carte avant de venir délier les compagnons.

— Je vous détache, mais vous serez quand même jugés en ville, annonça-t-il d'une voix autoritaire.

Sur ces mots, il ordonna au groupe de remonter dans la calèche, obéissant à ses instructions sans broncher. Pendant deux semaines, ils voyagèrent à travers les paysages changeants, observant le monde défiler devant leurs yeux, chacun plongé dans ses propres pensées et inquiétudes. La calèche, autrefois secouée par les mouvements rugueux du sol en terre, devenait progressivement plus douce, indiquant que le groupe approchait de la capitale. Les compagnons scrutèrent le paysage à travers le trou à l'avant, et là, droit devant eux, s'étendait une ville immense, s'étirant à perte de vue. Même à cette distance, ils pouvaient sentir les effluves enivrantes de cette cité féerique. Le groupe était fasciné par cette vue époustouflante, et à mesure qu'ils avançaient, la ville semblait prendre des proportions encore plus grandioses. Ils franchirent l'entrée majestueuse de la ville, un arc imposant recouvert de verdure, et furent accueillis par des salutations fières des habitants. Chaque façade des bâtiments était agrémentée de verdure, créant un tableau enchanteur. L'air était imprégné d'une douceur exquise, mêlant les parfums sucrés des pâtisseries aux senteurs alléchantes des étals de nourriture. Le groupe échangea des regards excités devant cette vision magnifique, à l'exception de Filverel et Tarael, qui restaient dans leur coin, absorbés dans leurs pensées. Les pierres blanches des bâtiments mettaient en valeur le vert luxuriant des plantes, créant un contraste saisissant. Les sens des compagnons étaient en alerte, captant les bruits de conversations animées, de musique et d'activités marchandes qui animaient les rues. Le convoi traversa plusieurs arcs majestueux avant de se retrouver face à un immense édifice blanc, qui semblait éclore sous une cascade de roses. Le soldat descendit de la calèche et ouvrit l'arrière, invitant le groupe à en faire de même. Chacun obéit à son tour. Elya et Lyra profitèrent de l'occasion pour s'étirer, leurs silhouettes se découpant gracieusement sous les rayons du soleil. Balasar, plein d'énergie, sauta presque hors de la calèche, manquant de bousculer Tarael, qui se tenait droit et fier. Filverel descendit avec calme, tandis que Shivani, sensibles à la lumière aveuglante, couvrit son visage de sa main. Le soldat prit la tête du groupe et ils pénétrèrent dans l'enceinte du bâtiment. Le groupe entra dans le bâtiment, ébloui par la splendeur des lieux. Au centre, un immense arbre rose se dressait, ses branches s'enroulant gracieusement autour des piliers soutenant les étages ouverts. Les six compagnons auraient aimé s'attarder pour admirer davantage cette merveille, mais les soldats derrière eux les pressaient d'avancer.

Arphand {En Pause}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant