Chapitre 10 : Sarinah

18 4 17
                                    

Sarinah

Je dois admettre que, même en dormant sur le sol d'un palais de Fées, j'ai trouvé le sommeil étonnamment confortable. La texture du sol est douce et agréable, presque comme une couverture moelleuse. La chaleur qui m'entoure est réconfortante, et contre toute attente, je n'ai pas la moindre douleur au dos. L'atmosphère paisible de ce lieu semble s'infiltrer dans mes rêves, me berçant doucement jusqu'au matin.

— Dame Sarinah ? Roi Goliath ? Êtes-vous réveillés ? Vous avez rendez-vous avec Dame Aluna. Elle vous attend dans son bureau.

La voix douce et respectueuse qui vient de l'autre côté de la porte m'arrache doucement de mes pensées. J'ouvre les yeux et laisse la réalité reprendre ses droits. La pièce est baignée d'une lumière douce et diffuse, filtrée à travers les rideaux légers qui ornent les fenêtres. La tranquillité de l'endroit contraste avec l'excitation contenue que je ressens face à la journée qui s'annonce.

— Je suis réveillée, mais lui non.

La respiration régulière de Goliath trahit son sommeil paisible, et un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Même dans son sommeil, il dégage une aura de force et de puissance. Cependant, cette pensée me laisse un peu perplexe. La force tranquille qu'il incarne me fascine autant qu'elle m'intimide.

— D'accord, est-ce que tu peux t'en occuper ?

La voix derrière la porte me tire de ma réflexion. Un soupçon d'hésitation passe sur mes traits avant que je ne réponde.

— Oui, bien sûr, si vous y tenez.

Je prends une grande inspiration alors que j'entends les pas s'éloigner dans le couloir. Je me redresse doucement, m'asseyant à quelques centimètres de Goliath. Il est là, allongé paisiblement, et je me surprends à hésiter sur la meilleure manière de le réveiller sans déclencher une réaction indésirable. Mon esprit analyse rapidement plusieurs options, cherchant celle qui causera le moins de dégâts.

Je commence par l'appeler doucement, chuchotant son nom. D'abord à voix basse, puis légèrement plus fort. Mais Goliath reste impassible, son sommeil apparemment trop profond pour être perturbé par de simples mots. Une vague d'impatience monte en moi. Je pose mes mains sur ses épaules et le secoue doucement, essayant de le tirer de son sommeil. Mais encore une fois, rien n'y fait. Il semble totalement imperméable à mes tentatives. Le sommeil de Goliath est un bastion impénétrable.

— Le Dégénéré Mental ! Oh-oh ! Réveille-toi !

À bout de patience, je m'efforce d'adopter une approche plus brutale, tapotant son épaule avec un peu plus de vigueur. Mais au lieu de se réveiller, Goliath se retourne brusquement et, dans un mouvement inattendu, enroule ses bras musclés autour de moi. Je pousse un gémissement de surprise et de peur, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine. Mon esprit s'emballe, cherchant frénétiquement un moyen de me libérer de son étreinte.

— Lâche-moi... S'il te plaît... Je gémis de frayeur.

Mais Goliath ne se réveille pas. Son bras puissant reste fermement enroulé autour de ma taille, comme une ceinture de fer. Sa main, toujours sous ma chemise, glisse doucement jusqu'à mon ventre. Le contact de ses doigts me fait frémir, envoyant des vagues de malaise à travers mon corps. Mes pensées dérivent, inondées de souvenirs que j'avais depuis longtemps enterrés au plus profond de mon esprit. Des souvenirs d'un passé que je préférerais oublier. Oncle Gordonn... Non, je ne veux pas y penser. C'est trop douloureux.

— Je t'ai bien eu, Crapule !

La voix de Goliath me ramène brusquement à la réalité, son ton moqueur résonnant à mes oreilles comme un coup de fouet. Je sens mon corps se tendre sous la colère et le dégoût.

De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant