𝐑𝐎𝐂𝐊 𝐌𝐄 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐋𝐈𝐅𝐄 • ˢᴷᶻ

𝟏 - 𝐏𝐚𝐫 𝐥'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐂𝐡𝐞𝐞𝐬𝐞𝐜𝐚𝐤𝐞𝐬

Il a osé. Ce gars, avec les dents encore plus blanches qu'un panneau publicitaire de détartrage dentaire, a touché à SES cheesecakes. Jisung range chaque jour dans le frigo de l'agence ses pâtisseries de couleurs différentes, comme un psychopathe le ferait avec ses poupées, avec interdiction pour les autres d'y toucher.

Mais bon, quand juste avant on met du poivre dans son café, le premier de la journée, il est clair qu'il y a des représailles. Jisung aime jouer avec le feu et Minho adore se brûler.

Voilà plus de 666 parties de « qui aura fait le plus de crasses à l'autre » que les deux stars jouent devant un public autant amusé que scandalisé. Minho et Jisung. Jisung et Minho. Il n'y a jamais un prénom sans l'autre dans une conversation, et les nombreux coups bas qu'ils se disputent ont toujours des répercussions sur le manager qu'ils partagent, Lee Felix.

Mais revenons-en à cette histoire de cheesecake, qui a mis Jisung dans un état de nerfs à la Cruella d'Enfer. Qu'on lui rase la tête avant les awards ou qu'on décore sa voiture de post-it ne l'a jamais autant fait enrager que de toucher à ses précieux gâteaux. Là, c'est personnel.

Sous une musique des années 80, Nothing's Gonna Stop Us Now de Starship, dans une scène au ralenti, Jisung, avec un couteau de cuisine à la main, retenu par Felix, insulte Minho avec autant de noms possibles que même un prêtre surpris en pleine action avec une nonne en serait outré. La victime, aux anges, se rit de cette scène sans la moindre peur.

Assis confortablement dans la chaise de bureau de son agent, un bubble tea à la fraise en bouche, il fait le plus de bruit possible, ce qui agace encore plus son rival.

— Il faut faire quelque chose, lance la PDG trois heures après ce crêpage de chignon, à Felix, assis dans son bureau. Je suis sur le point de lancer un nouveau girlband, et je ne supporterai pas que tes deux acteurs soient en guerre plus longtemps.

— Ils se détestent. J'ai beau tout essayer, ils refusent de faire la paix. J'ai même sacrifié un pigeon en offrande à Zeus, mais il était déjà mort... Bichette, ce camion aura eu raison de toi, Arnold.

— Pourquoi Arnold ?

— En hommage à Arnold Schwarzenegger, ça paraît évident, continue l'Australien aux taches de rousseur sur le visage.

— Felix, je suis en manque de café depuis trois heures, depuis que ce petit con de Jisung a lancé la machine à café sur Minho. Alors s'il te plaît, la PDG commence à loucher de l'œil droit, trouve un truc ou j'appelle le zoo et je leur dis qu'ils ont deux singes en liberté dans mon agence qui font le bordel.

— Noona, avoue, tu fumes quoi ?

— Dehors ! Dépêche-toi ou tu les rejoindras quand ils comprendront qu'il manque aussi un koala dans leur foutue cage.

— Ça, c'est super raciste.

— Casse-toi !

Ce n'est pas toujours tout beau tout rose dans l'agence Domino Entertainment. Bien sûr, il y a de bons chanteurs et acteurs, des idoles en phase avec leur temps, et des trainees recrutés pour leur physique. Oui, la beauté est un critère de recrutement ici. Mais au-delà de la beauté et du talent, il y a parfois des cafetières qui volent dans les couloirs ou des courses-poursuites avec un couteau. C'est une agence spéciale, mais une fois qu'on fait partie de la famille, les choses deviennent plus vivables.

— PUTAIN D'ORDINATEUR ! s'écria une voix quelconque dans les bureaux.

Enfin, pas toujours.

— Aaaargh... Ces deux-là vont me rendre chauve avant mes trente ans, couina Felix dans un bar, en train de se décoiffer les cheveux avec acharnement.