Je m'approchai de ma mère, obéissant à son appel.
— Où étais-tu passée ? demanda-t-elle sans me décrocher le moindre regard.
Je pris une profonde inspiration, essayant de paraître calme et assurée.
— Je suis sortie faire un peu de sport dans l'un des grands jardins de la propriété, dis-je, espérant que cette excuse suffirait.
Ma mère sembla plus ou moins satisfaite de ma réponse.
— C'est bien que tu te remettes un peu plus en forme, tu en avais grandement besoin, dit-elle en me scrutant de haut en bas.
Pensait-elle vraiment que j'avais pris du poids alors que j'étais déjà mince avec ses nombreux régime qu'elle imposait depuis que j'avais eu le malheur de prendre une fois du poids enfant et que j'avais fini par être obèse ? Je restai silencieuse, me sentant de plus en plus mal à l'aise sous son regard critique. Mon père observait la scène sans un mot, son visage impassible.
— Maintenant, monte dans ta chambre pour être un peu plus présentable, ajouta ma mère d'un ton autoritaire.
Je hochai la tête et montai les escaliers rapidement, sentant les larmes me monter aux yeux. Arrivée dans ma chambre, je fermai la porte et m'effondrai sur le lit, essayant de calmer les battements de mon cœur. Tout ce qui s'était passé la nuit dernière me revenait en mémoire, ajoutant au poids déjà lourd sur mes épaules.
Je pris une grande inspiration et me levai pour me changer. Je devais à tout prix éviter que mes parents découvrent ce qui s'était vraiment passé. Je m'habille rapidement, optant pour quelque chose de sobre et élégant. En me regardant dans le miroir, je ne voyais qu'une jeune fille sage, essayant de correspondre à l'image de sa famille.
Je savais que je devais retrouver cette personne qui connaissait mon statut social de "Marquise" à la fête. Il ne fallait pas que ma mère découvre quoi que ce soit, et encore moins mon père, qui serait profondément déçu. Mais avant tout, je devais affronter cette journée et faire semblant que tout allait bien. Je sortis de ma chambre, prête à affronter ce monde cruel auquel j'appartenais pour toujours.
Le repas du midi se déroula de manière relativement calme, malgré la tension palpable autour de la table. Ma mère avait veillé à ce que chaque détail soit parfait, des couverts en argent poli aux plats exquis servis avec une précision impeccable. Les conversations étaient polies, centrées sur des sujets anodins comme les nouvelles du jour ou les derniers événements mondains. Mon père, assis à la tête de la table, dirigeait la discussion d'une main experte, en me posant des questions anodines.
Je me forçais à sourire, participant aux échanges quand il le fallait, bien que mon esprit soit ailleurs. Chaque bouchée que je prenais semblait lourde, chaque mot échangé sonnait creux. Je pouvais sentir le regard critique de ma mère sur moi, évaluant chacun de mes gestes, s'assurant que je maintenais l'apparence parfaite de la fille bien élevée qu'elle attendait de moi.
Le repas se termina enfin, mes parents se levèrent pour se diriger vers le salon pour le café. Je profitai d'un moment d'inattention pour m'éclipser, prétextant un besoin de me rafraîchir. Je montai les escaliers rapidement, sentant un soulagement temporaire en m'éloignant de l'atmosphère étouffante de la salle à manger.
Je descendis les escaliers, essayant de calmer les battements de mon cœur qui résonnaient dans ma poitrine. Mes parents étaient finalement installés dans le petit salon, une pièce élégante aux murs couverts de peintures de paysages pastoraux. L'odeur du café frais flottait dans l'air, se mêlant aux légères effluves de cire de bois et de roses venant du bouquet posé sur la table basse en marbre. Je pris une profonde inspiration, ajusté ma robe et m'avançai avec une apparence de calme.
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MARQUISA
RomanceElena Aguilera Martínez, jeune marquise choyée et protégée au cœur des quartiers huppés de Madrid, voit son univers soigneusement orchestré par sa mère. Mais lors d'une soirée qui devait être comme les autres, ses parents lui annoncent, sans crier g...