ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜

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Une forte odeur d'urine mêlée à celle d'un cadavre en décomposition me tire brusquement de mon sommeil, me faisant grimacer de dégoût. Mes paupières s'ouvrent avec difficulté, comme si elles étaient scellées par un poids invisible. Une sensation de confusion m'envahit, chaque pensée semblant flotter dans un brouillard épais. C'est quoi ce bordel ? me dis-je en tentant de rassembler mes esprits.

Mon corps est enfoncé dans une sorte d'éponge molle, et en bougeant légèrement, je devine que je suis allongée sur un matelas dégoûtant, inconfortable et légèrement humide. Je frissonne en imaginant l'état de ce matelas, probablement couvert de taches et de saleté accumulée. L'endroit est plongé dans une obscurité totale, une obscurité si dense que je ne peux discerner ni les murs, ni les objets qui pourraient m'entourer.

L'odeur nauséabonde me prend à la gorge, et une vague de nausée monte en moi. J'ai sérieusement l'impression que je vais vomir, et je lutte pour contrôler cette envie. Chaque respiration est un supplice, l'air chargé de cette puanteur insupportable. Alors que je décide de me relever pour m'asseoir, espérant ainsi mettre un peu d'ordre dans mes pensées embrouillées, un bruit de chaînes s'entrechoquant brise soudainement le silence assourdissant qui régnait jusqu'à présent.

Je m'apprête à ramener mes mains vers mes cheveux, cherchant instinctivement à me rassurer, mais je constate immédiatement qu'elles sont prisonnières. Je tire sur mes bras, mais une résistance froide et métallique m'empêche de les lever au-dessus de mes épaules. Les chaînes enserrant mes poignets sont lourdes et serrées, et la sensation glaciale du métal contre ma peau me ramène brutalement à la réalité.

Un frisson de panique commence à monter en moi. Où suis-je ? Pourquoi suis-je enchaînée ? Mes pensées s'emballent, cherchant désespérément des réponses. L'obscurité autour de moi semble se resserrer, chaque son, chaque mouvement amplifié par l'écho des murs invisibles.

Les souvenirs refont surface, défilant dans mon esprit comme un film d'horreur. Je me rappelle de l'homme vêtu tout en noir, la cagoule recouvrant l'entièreté de son visage, ne laissant apparaître que ses yeux bleu polaire, froids et perçants.

La silhouette et son fusil hypodermique, un instrument menaçant dont la présence seule suffisait à me glacer le sang. Le moment précis où la fléchette s'est plantée dans mon cou, la douleur vive et l'effet immédiat de la drogue se répandant dans mes veines, rendant mes membres lourds et ma vision floue.

Et enfin, la voix de cet homme me souhaitant une bonne nuit, froide et mécanique, résonnant dans mon esprit comme une sentence irrévocable.

Moi: Fait chier !

Alors que les souvenirs me reviennent petit à petit, comme un film qui tourne en boucle dans mon esprit, mon estomac se tord et ma gorge se serre. Pas de peur, mais de rage. Les effets de la drogue m'ont fait perdre connaissance, me rendant impuissante et totalement à leur merci. Ces connards ont profité de ma vulnérabilité pour m'enlever et m'enchaîner ici comme un vulgaire animal.

Bien que je sois maintenant totalement réveillée, je suis néanmoins incapable de faire de grands mouvements ou de réfléchir à un plan cohérent. Mon corps est encore engourdi, chaque muscle semble fait de plomb, et mon esprit reste embrumé, embourbé dans les résidus de la drogue. Les souvenirs défilent avec une clarté impitoyable

Une vague odeur d'alcool et de parfum pour homme, mêlée à l'odeur de la cigarette, me chatouille les narines. Mes sourcils se froncent instantanément. Une pensée alarmante s'infiltre dans mon esprit : suis-je seule dans cette pièce ?

Je tente de tendre l'oreille, cherchant le moindre bruit suspect. La douleur dans mon crâne pulse avec une intensité presque insupportable, mais je me force à ignorer cette souffrance. Le silence est oppressant, chaque battement de mon cœur résonne dans mes oreilles comme un tambour.

MarcelloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant