ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟚𝟝

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♫ 𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑝𝑙𝑜𝑛𝑔𝑒𝑟 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙'𝑎𝑡𝑚𝑜𝑠𝑝ℎ𝑒̀𝑟𝑒 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑠𝑒 𝑒𝑡 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒́𝑒, 𝑒́𝑐𝑜𝑢𝑡𝑒𝑧 𝑙𝑎 𝑚𝑢𝑠𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑐𝑖-𝑑𝑒𝑠𝑠𝑢𝑠 ↑.

Je fixe le noir infini, un vide oppressant qui semble m'entourer de toutes parts. Où suis-je? La question résonne dans mon esprit alors que je tourne sur moi-même, encore et encore, espérant apercevoir autre chose que cette obscurité pesante. Mais il n'y a rien. Mon cœur se serre, une vague de panique monte en moi alors que je réalise l'ampleur de ma solitude, perdue dans ce néant.

Je baisse les yeux, sentant une angoisse sourde grandir en moi, et mon regard tombe sur ma tenue. Un frisson glacé parcourt mon corps lorsque je m'aperçois que je ne porte qu'une simple lingerie, celle-là même que je portais au club. Que se passe-t-il ? Comment ai-je pu me retrouver ici, dans cet endroit où même le temps semble s'être arrêté?

Je tends l'oreille, mais aucun son ne vient me rassurer, rien d'autre que le silence assourdissant qui pèse lourdement dans cet espace sombre. Mon cœur bat de plus en plus vite, une cadence frénétique qui résonne dans ma poitrine. Ma respiration devient difficile, chaque souffle me semble plus lourd que le précédent, alors que la réalité de ma situation commence à s'imposer à moi. La peur se mêle à la confusion, et je sens un vertige me gagner, comme si le sol sous mes pieds était prêt à céder à tout instant.

Soudain, une présence se fait sentir juste derrière moi. Mon souffle se coupe, la conscience aiguë qu'une personne se trouve désormais à quelques centimètres de mon corps m'envahit. Pourtant, je reste figée, paralysée par la peur. J'entends sa respiration lourde, oppressante, et chaque inspiration me glace d'effroi. Une boule d'angoisse se forme dans mon ventre, creusant un vide douloureux. La bile remonte lentement dans ma gorge, et une goutte de sueur perle sur ma tempe.

Une larme chaude coule lentement sur ma joue, brûlant ma peau alors que j'entrouvre la bouche, désespérément en quête d'air, devenu soudainement rare. Ma respiration est hachée, chaque souffle se fait plus laborieux. Puis, une voix rauque déchire le silence, résonnant comme un écho sinistre dans un tunnel sans fin.

« Ne m'oublie pas, Ma douce »

Mon souffle se fige instantanément, mon cœur rate un battement, comme suspendu dans le temps. Les larmes se mettent à couler plus abondamment, chacune amplifiant l'étau de terreur qui m'enserre, m'emprisonnant dans cette angoisse suffocante.

Lentement, je me retourne, les larmes se faisant de plus en plus abondantes. Je dois savoir qui est à l'origine de ces mots. C'est seulement lorsque mon regard croise celui de l'homme assis nonchalamment sur ce canapé rouge familier que je comprends. L'obscurité nous enveloppe alors que nos regards se verrouillent. Je tente désespérément d'étouffer mes sanglots, mais en vain. Ils éclatent, brisant le silence oppressant qui nous entoure, tandis que je me noie dans la réalité terrifiante de ce moment.

Je n'ai croisé cet homme qu'une seule fois, mais je le reconnaîtrais entre mille.

Raphaël.

Celui qui m'a donné sa carte de visite. Celui qui avait gagné au tirage au sort, obtenant dix minutes seul avec moi dans cette pièce isolée. Sarah m'avait raconté qu'il avait été impliqué à plusieurs reprises dans des affaires de viol, qu'il distribuait ces cartes de visite pour attirer ses victimes. Et s'il était ici pour moi ? S'il avait l'intention de me violer ? Une vague de terreur me traverse alors que je plaque ma main sur mon ventre, qui se tord douloureusement sous le poids de ses rires sinistres.

MarcelloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant