ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟜

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Matt Marcello. Cet homme assis à mes côtés, le regard fixé sur la route. Le rivage sombre défile, ne m'inspirant rien de bon, tout comme le nom Marcello, ce nom qui suscite la crainte chez tous ceux qui l'entendent. Mais pourquoi pas moi ? Pourquoi suis-je si intriguée ? Si curieuse de découvrir qui se cache derrière le prénom Asan ?

Les Marcello, une famille apparemment très influente dans le monde de la mafia, ont fait énormément de bruit. Pourtant, je me demande comment se fait-il que je n'en aie jamais entendu parler ? Peut-être est-ce l'aura de mystère qui les entoure, ou peut-être est-ce simplement parce que leur pouvoir est si grand qu'ils n'ont jamais eu besoin de se faire connaître au grand public. Mais maintenant, assise à côté de Matt, je ressens une étrange fascination. Qui sont-ils vraiment ? Et surtout, qui est Asan Marcello, ce fantôme qui hante mes pensées ?

Cela fait quelques minutes que je suis dans cette voiture, assise côté passager, l'arme serrée entre mes mains. Je ne sais pas si je réalise pleinement que je ne suis plus entre les mains de mon ravisseur. C'est un sentiment étrange, troublant. Quelque chose me dit que ce n'est pas encore terminé... Et j'ai raison : tant que Lucky n'est pas mort, le danger persiste.

Et si je courais un danger encore plus grand en suivant Matt Marcello ? C'est peut-être le cas, mais pourquoi aurait-il laissé l'opportunité à Lucky de s'enfuir pour me sauver, moi ? Peut-être parce qu'il est reconnaissant que je l'ai également "sauvé" ? Ou peut-être qu'il a simplement un bon cœur ? Impossible. Cela n'existe pas dans ce monde. Ni dans aucun autre. Les bons cœurs ne sont qu'une façade, un moyen pour parvenir à ses fins. C'est un mensonge, une illusion. Chaque personne est mauvaise, égoïste, insolente. J'ai perdu la foi en l'humanité, mais je...

Matt : Tu peux baisser ton arme ? S'il te plaît ? Sinon, je vais finir par faire pipi dans ma culotte.

C'est seulement à ce moment-là que je réalise que mon arme est toujours pointée vers lui. C'est la première fois qu'il prend la parole depuis le début du trajet, et je dois avouer que son sens de l'humour me fait sourire. Je m'excuse dans un murmure presque inaudible et range la mitraillette entre mes jambes.

Matt : Parle-moi un peu de toi. Tu m'as sauvé la vie, et je ne sais même pas comment te remercier.

Lorsque nos regards se croisent, un étrange sentiment m'envahit. Son regard, doux et rassurant, contraste fortement avec l'expression sombre qu'il avait il y a seulement quelques minutes chez Lucky. Ces yeux, autrefois durs et impénétrables, semblent maintenant émettre une chaleur apaisante. Ils me promettent silencieusement leur soutien, une intention pure et une volonté d'aider.

Moi: À vrai dire, il n'y a pas grand-chose à dire sur moi, si ce n'est que j'étais retenu prisonnier par Lucky. Il menaçait d'abattre mon frère si je ne faisais pas ce qu'il voulait. Chaque choix que je devais faire était teinté de la terreur de ce qui pourrait arriver si je ne réussissais pas à satisfaire ses exigences.

Je remarque ses traits se durcir alors que ses mains serrent fermement le volant de la voiture. Les muscles de son visage se tendent légèrement, trahissant une concentration profonde et peut-être même une certaine colère.

Lui: Et c'est comme ça depuis quand ?

Moi : Cela fait à peu près une semaine. Je vous ai empêché de le tuer parce que je me suis juré de le faire moi-même. Je ne laisserai personne m'en empêcher ni le faire à ma place. C'est hors de question, et je suis déterminé à tenir cette promesse.

Son regard se durcit légèrement à mes paroles, mais il ne dit rien tout de suite. Je peux sentir la tension monter dans l'habitacle de la voiture, chaque mot résonnant comme un défi. Les secondes s'étirent, chargées d'une énergie palpable alors que nous roulons dans un silence tendu.

MarcelloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant