Dans ce livre se trouveront des One-Shot, des histoires en un chapitre, consacrés à l'univers de Pokémon. Il pourra s'agir de ships (Perso x Perso, Perso x Reader...) mais aussi d'autres histoires comme des légendes.
Je précise qu'il y aura du Yaoi...
Attention, cet OS comporte de la violence physique, psychologique et des morts implicites. Âmes sensibles, s'abstenir.
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« - Dégage de là le monstre ! - Ouais, t'approche pas de nous ! - Mon papa il a dit que je devais pas te parler parce que t'es vraiment trop bizarre ! - C'est pas possible d'avoir les cheveux aussi blancs, t'es maudite ! - Ah non, je veux pas être maudite moi ! - T'inquiète, j'te protègerai du Monstre Blanc ! - Monstre Blanc, Monstre Blanc !» Acculée contre un mur par une foule d'enfants qui scandaient cet ignoble refrain, une petite fille aux cheveux blancs comme neige pleurait de tout son soûl. Les méchancetés de ses camarades de classe s'abattaient sur elle comme une pluie d'aiguilles. Quelques bleus étaient visibles sur sa peau, signe qu'elle avait reçu plusieurs coups. La couleur spéciale de ses cheveux valait à la fillette d'être le souffre-douleur des autres enfants. Depuis qu'elle était toute petite, les remarques désobligeantes lui collaient à la peau et se gravaient dans son esprit. Elle avait tenté une fois de se teindre les cheveux en noir avec de la cendre mais la pluie tombée ce jour-là avait révélé la supercherie. Elle avait d'abord espéré que les adultes de l'établissement réagiraient, la défendraient mais il n'en était rien. Eux aussi la considéraient comme une erreur de la nature et détournaient le regard devant elle.
Soudain, elle vit que les enfants qui l'entouraient n'étaient plus vraiment concentrés sur elle. Elle décida d'en profiter et couru le plus rapidement possible vers la sortie de son école, évitant les bousculades et les croches-pieds. Il pleuvait ce jour-là. Le bruit des pas de la jeune fille martelant la chaussée mouillée se fondait dans celui du vent et des gouttes d'eau. Elle slalomait dans les rues de Malié, manquant de glisser à plusieurs reprises. Elle finit par buter sur un pavé qui dépassait et tomba lourdement sur le sol mouillé. Elle pleurait toujours et peinait maintenant à reprendre son souffle. La petite était de constitution fragile et s'épuisait rapidement. Elle se releva non sans mal et continua sa route en marchant.
L'après-midi touchait bientôt à sa fin quand elle arriva devant la maison qu'elle occupait avec sa mère, dans un quartier en périphérie de la ville. Ses camarades de classe vivaient aussi dans le coin et elle priait pour ne pas les croiser chaque fois qu'elle sortait. Elle sortit ses clés de sa poche et les inséra dans la serrure. La porte s'ouvrit en grinçant et la fillette alluma la lumière de la pièce principale qui rassemblait le salon, la salle à manger et la cuisine dans un espace restreint. L'habitation était plutôt petite, ne comportant à l'origine qu'une chambre et une salle de bain, toutes les deux exiguës ainsi que la pièce principale. La chambre de la petite fille avait été aménagée dans un ancien placard et était sans aucun doute la pièce la plus étroite de la maison. L'enfant déposa son sac par terre et remarqua un petit mot affiché sur le frigo.
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S'en fut trop pour elle. Sa mère était tout le temps au travail et s'arrangeait pour passer le moins de temps possible avec sa fille. Son père était lui parti depuis longtemps. Il n'avait jamais accepté la petite et avait préféré abandonner sa femme avec le nouveau-né. Seule à la maison, la fillette de seulement dix ans devait faire les courses, le ménage, les repas, la lessive et toutes les autres tâches. Elle n'en pouvait plus. Pourquoi ? Pourquoi était-elle si différente ? Pourquoi avait-elle les cheveux blancs ? Elle haïssait cette différence source de tous ses malheurs. Prise d'une soudaine impulsion, elle attrapa une paire de ciseaux dans son sac et commença à couper sa tignasse d'une couleur spectrale. Des mèches tombaient sur le sol et, quand ses cheveux ne lui arrivaient plus qu'aux oreilles, elle abandonna. Elle comprit que c'était inutile et que quoi qu'elle fasse, ils repousseraient toujours. Les larmes qui s'étaient arrêtées revinrent couler de plus belle sur ses joues.
