Je passais un dimanche des plus ennuyeux qu'ils soient. Le temps était pluvieux et j'en avais assez de jouer sur l'ordinateur pour le moment. J'étais en train de préparer un magnifique fondant au chocolat et c'est au moment où je commençais à y ajouter le sucre que la sonnette de mon appartement résonna. Surpris de l'entendre, j'hésitais à aller ouvrir car je n'attendais personne aujourd'hui. Après une seconde sonnerie, je me décidais à finalement aller ouvrir. C'était ma nouvelle voisine qui venait d'emménager en début de semaine. J'en fus légèrement confus de par la surprise de sa visite et la beauté qu'elle dégageait. Je ne l'avais croisé que brièvement à deux reprises dans la cage d'escalier. La première fois lorsque je descendais de l'immeuble et la seconde fois en revenant: je l'avais vue sortir de chez elle au 3ème étage juste en dessous du mien. Nous nous étions salués à ces deux reprises et elle semblait très chaleureuse avec le grand sourire qu'elle m'avait accordé et sa voix pleine d'enthousiasme. Elle portait le même parfum qui laissait derrière elle une traînée de fraîcheur. Ses cheveux noirs foncés qui lui arrivait en dessous des épaules était parfaitement coiffé et formait une légère ondulation ce qui leurs donnait du volume. Elle portait très peu de maquillage, seulement sur les cils pour les rallonger et sa peau ne semblait rien avoir dessus non plus car elle était déjà parfaite. Ses lèvres pulpeuses et brillantes semblaient elles aussi naturelles. Ses doigts fins étaient sublimés par des ongles parfaitement coupés ornés d'un vernis rouge qui reflétait la lumière. C'était la troisième fois que je la voyais et à chaque fois elle me faisait l'effet d'une bombe dans la poitrine. Me retrouver face à elle d'aussi près était vraiment intense et je me demandais ce qu'une femme d'une telle élégance pouvait bien me vouloir à venir sonner chez moi un dimanche après-midi. Elle me salua en se présentant au nom de Camille et elle enchaîna en me disant qu'elle avait besoin de sucre pour faire un gâteau. Cette coïncidence me fit sourire et je l'invita à entrer pour patienter le temps que je me serve en sucre avant de lui donner. Étant peu habitué à la présence féminine, j'étais légèrement nerveux et je renversais un peu de sucre à côté du verre doseur. Gêné, je ne pus m'empêcher de lui adresser un sourire nerveux. Heureusement pour moi, elle ne regardait pas dans ma direction, mais à l'opposé, en direction du salon, probablement attirée par les leds de mon ordinateur gaming qui clignotaient dans tous les sens.
Je refermais le sachet de sucre et je m'approchais d'elle pour le lui donner.
_ Tiens voilà pour toi.
_ Oh merci, c'est très gentil, je suis désolée, je n'en avais plus chez moi. Dit-elle de sa voix douce.
_ Pas de problème, j'espère seulement que tu en auras suffisamment.
Elle soupesa le sucre et me répondit que oui, puis elle se dirigea vers la porte pour sortir avant de me dire.
_ Mon ex aussi adorait ça. Je te ramène le sucre quand j'ai terminé, s'il en reste, et merci beaucoup, conclut-elle en m'offrant un sourire des plus charmeurs.
_ Je t'en pris, à tout à l'heure.
Refermant la porte, je restais comme endormie par l'effet qu'elle me procurait. Sa bouche était ravissante et elle m'avait fait un sourire magnifique, mon cœur battait fort, mais quelque chose me titillait l'esprit : pourquoi m'avait-elle dit que son ex aimait aussi le sucre ? Ou peut-être parlait-elle d'autre chose? Du PC? Cela n'avait pas d'importance, son sourire prenait toute la place dans mon esprit.
Le four était chaud et le gâteau prêt à être enfourné. J'ouvris la porte et la chaleur me sauta au visage. Je pris le plat à deux mains et le mis délicatement dans le four à 180 degrés. Je referma la porte et lança un minuteur de 20 minutes, ce qui me laissait amplement le temps de faire un brin de ménage. Je passais l'aspirateur en me battant avec le câble trop court et l'appartement trop grand. Un petit cou de serpillère en entrouvrant les fenêtres pour ne pas non plus laisser la pluie rentrer.
Le minuteur sonna au moment où le sol était quasiment sec. J'avais attendu posé sur mon canapé en scrollant sur mon téléphone pendant les dernières minutes.
J'éteignis le four en sortant le gâteau pour le poser sur les plaques de cuisson le temps qu'il repose un peu.
En attendant, je retournais à mon ordinateur et au moment de m'asseoir, mon esprit se glaça, la gorge nouée, je regardais poser en évidence sur le bureau. Comment avais-je pu l'oublier? Elle était là, posée à côté du clavier, sous mes yeux, aux yeux de tous, sous les yeux de Camille ma voisine. La cage de chasteté en acier, brillante et reflétant les lumières de mon ordinateur qui scintillait.
C'était donc ça que son ex adorait aussi ?
Au même moment, ma sonnette retentit de nouveau.