Opprah

Fond marin

Une éternité sembla être passée lorsque Loth ouvrit les yeux.

Son corps était horriblement douloureux et il ne pu s'empêcher de frissoner de froid.

Tentant d'habituer ses iris à la pénombre alentours, il secoua sa tête.

Il ne voyait presque rien..

" suis-je devenu aveugle ?" Paniqua t-il. Mais au loin, on pouvait distinguer un rayon de lumière percer les ténèbres.

Attiré par cette éclat blanchâtre Loth avança vers elle de toute ses forces avant de s'arrêter brusquement.

Il flottait, mais surtout il ne sentait plus ses jambes... terrifié par cet sensation il accéléra le pas. Inconsciemment ses mains cherchèrent ses jambes palpant l'endroit ou devrait se trouver son bassin. Au lieu de quoi il effleura une matière écailleuse qu'il pu sentir frémir.

Il se sentait lourd et ne nageait pas aussi vite qu'il pensait qu'il pu faire.

Finalement et au bout de long effort, il arriva à la source lumineuse pour se rendre compte qu'il s'agissait d'une plaine de sable  déserte, éclairé par la lumière blafarde de la lune. Le premier choc pour lui fut de realiser qu'il était dans l'eau.

Un vague de douleur le traversa, il se contracta et decouvrit avec horreur en se relevant qu'à la palce de la où aurait du se trouver des jambes, une énorme que de poisson gisait là. Il tenta de la  fuir pensant à un requin avant de se rendre compte qu'elle faisait partie intégrante de lui.

Alors Il voulu crier mais aucun son ne pu franchir la barrière de ses lèvres. Et bêtement il nagea aussi vite qu'il le pu vers la surface à la recherche d'air. Loth sentait son cœur battre plus vite, une panique glaciale l'envahit. "Comment cela pouvait-il être possible ?" Il essaya de nager plus rapidement, mais la coordination avec cette nouvelle queue était maladroite et difficile. En nageant plus lentement, il réalisa qu'il pouvait maintenant respirer sous l'eau, mais cette pensée ne faisait qu'ajouter à son désarroi.

Il prit une profonde inspiration, ses poumons se remplissant non pas d'air, mais d'eau salée.

" que suis je devenu ??"

Le silence de la nuit autour de lui fut sa seule réponse. Un silence oppressant, chaque mouvement de l'eau semblait amplifié, chaque ombre plus menaçante. Le reflet de la lune à la surface semblait si loin, inatteignable. Sa respiration se fit plus rapide, l'horreur de sa situation le paralysant presque.

Il ferma les yeux un instant, essayant de rassembler ses pensées. Il devait comprendre ce qui s'était passé, comment il avait pu se transformer ainsi.

Pour l'instant, il était coincé entre deux mondes, ni totalement humain, ni totalement créature marine. Une terreur sourde résonnait en lui, l'incertitude de ce qu'il allait devenir le consumait lentement.

Mais il devait analyser la situation de manière rationnelle quoi qu'il arrive. C'est pourquoi dans un ultime effort il essaya de calmer les battements frénétiques de son coeur.

L'humain avait de ces mécanismes de défense qui le menait à ignorer, oublier ou mettre à l'écart tout sujet dangereux.

De tout évidence il ne penserait plus à cet apendice ni à sa mère et à sa tentative meurtrière.

S'il réussissait à remonter à la surface rien ne le garantissait qu'il se transformerait en humain bipède.

Mais n'était ce pas comme cela que ça marchait ? Dans les film c'était la formule à tout les problèmes. Il tenta de se souvenir de la série qu'il regardait adolescent et qui traitait justement du sujet. "Oui..les sirènes de Mako...mais bien sûr !"

Il allait sécher, retrouver une forme normale et retrouver sa mère. Oui c'était tout ce qui importait à l'heure actuelle.

Alors il se calma.

Une éternité sembla être passée lorsque Loth ouvrit de nouveau les yeux. La douleur dans son corps s'était apaisée, remplacée par une sorte de torpeur. Ses pensées, cependant, tourbillonnaient toujours dans un chaos d'incompréhension et de peur. Il savait qu'il devait faire face à cette nouvelle réalité, aussi invraisemblable soit-elle.

Sa décision prise, il entreprit de remonter vers la surface, chaque coup de queue le rapprochait de cette lumière qui promettait une forme de normalité. Malgré la maladresse de ses mouvements, il parvint finalement à percer la surface de l'eau.

L'air frais de la nuit emplit ses poumons et, pendant un instant, il se sentit revigoré.

Il s'échoua sur une plage déserte, le sable froid et humide collant à ses écailles. Loth resta immobile, le souffle court, attendant une transformation miraculeuse qui ne venait pas. La lune, haute dans le ciel, éclairait faiblement la scène, ajoutant une teinte presque irréelle à ce moment.

"Allez, sèche-toi..." murmura-t-il pour lui-même, ses pensées revenant à cette série de son adolescence. Mais le temps passait, et sa queue de sirène restait inchangée.

Le désespoir menaçait de l'envahir à nouveau, mais le brun se força à penser rationnellement. Si les règles des films ne s'appliquaient pas, il devait trouver une autre solution. Il leva les yeux vers la forêt bordant la plage. Peut-être y trouverait-il un endroit pour se cacher et réfléchir.

Rassemblant ses forces, il commença à se traîner hors de l'eau. Chaque mouvement était laborieux, mais il avançait.

Sa volonté n'etait pas inébranlable. Les souvenirs de sa mère le hantaient, mais il les refoulait.

Pour l'instant, il devait survivre et comprendre ce qui lui était arrivé.

Alors qu'il atteignait la lisière des arbres, Loth s'arrêta un instant, reprenant son souffle.

Le monde autour de lui semblait calme, indifférent à sa transformation et à son tourment. Il devait continuer, chercher de l'aide, ou au moins un abri. Le chemin à parcourir était encore long, et jeune homme ne savait si il tiendrait. Le frottement du sable brûlait furieusement sa peau plus il avançait mais il savait qu'il ne pouvait pas abandonner.

C'est pourquoi il se traîna sans relâche jusqu'à atteindre le bois à un endroit où le sable commençait à être remplacé par la mousse. Là, au pied d'un arbre il s'ecroula épuisé.

Il tenterait de se trouver un abris lorsqu'il serait un peu plus vivant. La nage jusqu'ici avait déjà été  laborieuse. Avançer d'avantage ne  serait pas possible.