CHAPITRE 18

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« La confiance est une délicate fleur qui, une fois ébranlée, ne renaît jamais." – Pindare








Raffaele

La scène était un putain de chaos total, mais j'avais un sourire en coin alors qu'Alessia se tenait là, les mains tremblantes et les yeux remplies d'horreur.

Je l'avais forcée à franchir cette putain de ligne, à tuer un homme pour prouver sa loyauté envers moi.

Elle était comme une putain de marionette en porcelaine qu'on fracasse contre un mur, fragile et vulnérable. Mais j'ai décidé de la briser, de la modeler à ma putain d'image.

Ouais, je suis un sacré connard, mais c'est pour son bien, pour lui montrer que dans notre monde, il n'y a pas de place pour les faibles.

Je veux lui faire regretter ses conneries, lui montrer que s'attacher à moi, c'est jouer avec le feu. Être avec moi, c'est pas une partie de plaisir, c'est un enfer.

Elle sait rien de moi, de ce que je fais vraiment. Elle ne sait même pas que je lui mens depuis le début.

Le monde du cartel, ce n'est pas son monde. C'est un monde de guerre, de violence, de trahison. Et si je dois la sortir de ce merdier, je dois aussi la faire détester celui qui la traîne là-dedans, moi.

Elle doit me mépriser, me rejeter, me maudire, c'est le seul moyen de la garder en vie, de la protéger de ce qui l'attend dans l'ombre. Et si ça signifie que je dois être son pire cauchemar, alors qu'il en soit ainsi.

Parce que dans notre monde, les sentiments, les attachements, ça vous tue plus vite que la balle d'un ennemi, si je dois être celui qui la fait souffrir pour la garder en vie, alors je serai ce salopard sans cœur.

Je n'ai pas un seul putain de regret d'avoir foutu Alessia dans cette merde.

Cet homme qu'elle a tué, il ne méritait pas mieux. C'était un putain de chien, un pédophile qui avait osé jouer dans la cour des grands.

Mais ce qu'il n'avait pas compris, c'était que moi, Raffaele Rossini, je n'acceptais pas les fils de pute comme lui.

Alors ouais, je l'ai envoyé en enfer sans une putain d'hésitation. Je ne l'ai pas fait pour le plaisir, même si ça m'a bel et bien fait bander de le voir crever.

Le gars a paniqué. Il a paniqué en voyant qu'on se rapprochait de lui, qu'on allait lui faire la peau pour ce qu'il était. Alors, il a essayé de balancer nos noms à la police, pensant que ça allait lui sauver la mise.

Mais devinez quoi ? On l'a retrouvé. Et je lui ai coupé les doigts pour lui rappeler que dans notre monde, on n'appelle pas les flics. On règle nos comptes nous-mêmes, à notre manière.

Quand j'ai appris que ce type était un pédophile, dès que j'ai mis les pieds en Italie, j'ai agi.

Mes hommes voulaient y aller en groupe, mais quelque chose en moi me disait d'agir seul. Je voulais lui faire payer pour chaque vie qu'il avait ruinée, chaque enfant qu'il avait blessé.

Je me suis faufilé dans sa maison en pleine nuit. Je me souviens de chaque détail de cette nuit-là.

L'appartement luxueux de l'homme, une véritable insulte aux souffrances qu'il infligeait à ses victimes.

Des meubles en cuir coûteux, des œuvres d'art accrochées aux murs, une atmosphère de confort qui contrastait cruellement avec la terreur qu'il semait.

Lorsque je suis entré, j'ai été frappé par le contraste entre l'apparence raffinée de l'endroit et le mal qui s'y cachait. Cela n'a fait que renforcer ma détermination à mettre fin à ses agissements une fois pour toutes.

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