SOMBRE PROTECTION

CHAPITRE 21

Alessia

J'entends frapper à ma porte, l'insistance dans les coups trahit une certaine impatience.

Je me lève pour aller ouvrir, me demandant qui peut bien être aussi pressé.

Sofia entre en trombe, son visage rayonne de joie.

— Alessia ! Tu as trouvé une robe pour ce soir ?

Je la regarde, un peu déconcertée.

— Ce soir ? Qu'est-ce qu'il y a ce soir ?

Elle s'arrête net, son sourire vacille légèrement.

— La Gala de charité de Gustavo Del Corre, bien sûr ! T'es pas au courant ?

— Ah.. oui, j'étais au courant, mais ça m'est complètement sorti de la tête. Raffaele ne m'en a pas reparlé, donc j'imagine qu'il ne voulait pas que j'y aille.

Sofia fronce les sourcils et secoue la tête énergiquement.

— Mais non, tu te trompes. Raffaele veut absolument que tu viennes. Il m'a même demandé de venir t'aider à choisir une robe. Il nous a laissé sa carte pour qu'on puisse aller faire du shopping ensemble.

Je reste silencieuse un moment, surprise par cette nouvelle.

— Je ne veux pas utiliser la carte de Raffaele.

Sofia éclate de rire et me prend par la main.

— Si, si, il peut bien faire ça pour toi ! Allez, ça va être bien, une après-midi shopping entre filles ! Et puis, il a trop d'argent pour qu'on en profite pas un peu nous aussi !

Je soupire, mais son enthousiasme est contagieux.

— D'accord, allons-y, alors.

En sortant de la chambre, je lance un regard curieux à Sofia.

— Ça fait longtemps qu'on s'est pas vues, tu sais. Pourquoi tu viens plus me voir ?

Sofia évite mon regard, avec un air étrange sur le visage.

— Tu sais, on avait beaucoup de boulot avec les gars.

Je plisse les yeux, sentant qu'elle ne me dit pas tout.

— Vraiment ? On dirait que tu mens. Qu'est-ce qui se passe vraiment ?

Elle soupire, visiblement mal à l'aise.

— Alessia, non, c'est pas ce que tu penses... Les choses ont juste été compliquées ces derniers temps.

Je m'arrête et la regarde fixement.

— Compliquées comment ça ? Parle-moi, Sofia. Qu'est-ce qui se passe ?

Sofia prend une profonde inspiration, ses yeux rencontrant enfin les miens.

— On a eu des problèmes, et Raffaele ne voulait pas que tu sois mêlée à ça. Il pensait que c'était mieux pour toi de rester à l'écart...

Je reste silencieuse, digérant cette révélation.

— Et toi ? Tu pensais la même chose ?

Elle hésite, puis hoche lentement la tête.

— Oui, au début. Mais je me suis rendu compte que c'était injuste de te laisser de côté. Mais s'il te plaît, ne me pose pas plus de questions. Je ne dois pas en parler, je n'ai pas le droit.

— J'aimerais que vous me disiez la vérité et que tout le monde arrête de mentir. Je sais que quelque chose se trame, et je le découvrirai un jour ou l'autre.