CHAPITRE 1

286 17 9
                                    


« Mes larmes étaient les seules témoins de mon calvaire, coulant sans fin comme un torrent de douleur. »

Alessia

Lorsque je reprends conscience, une douleur sourde martèle mon cou et ma tête, une pulsation douloureuse qui semble résonner jusqu'au fond de mon crâne. Mes paupières sont lourdes, pesantes, mais je les ouvre avec effort. Tout est flou au début, une brume indistincte qui voile ma vision, les contours de l'espace qui m'entoure se dessinant progressivement à mesure que la réalité reprend forme.

Ma tête me lance terriblement, chaque battement de mon cœur semble aggraver la douleur. Je porte la main à ma tempe et découvre avec horreur une sensation poisseuse. Du sang. Un liquide chaud coule de ma blessure, me confirmant ce que je redoutais. Il m'a frappée. L'homme qui m'a enlevée a dû me frapper à la tête pour m'assommer, pour m'empêcher de me débattre, et maintenant je suis ici, enfermée, avec cette douleur lancinante et ce sentiment de terreur qui grandit en moi.

Je suis allongée sur la banquette arrière, et le cuir craquelé sous moi grince légèrement à chaque mouvement. La lumière de la nuit filtre à travers les vitres teintées, donnant à l'habitacle une ambiance glauque, presque irréelle. L'air est lourd, saturé de l'odeur âcre du tabac froid mêlée à celle du vieux cuir qui a absorbé des années de négligence.

Mes mains... Je tente de les bouger, mais elles sont entravées par une corde rêche qui mord ma peau. La panique monte en moi lorsque je réalise que mes chevilles sont également ligotées, me laissant complètement à la merci de cet espace restreint.

L'intérieur de la voiture est en désordre, un chaos oppressant. Des vêtements froissés traînent sur le plancher, mêlés à des canettes vides et des emballages de nourriture oubliés. Le siège avant, recouvert d'une vieille couverture, est baissé en position semi-allongée, comme s'il servait parfois de lit de fortune. Le tableau de bord est un véritable fouillis de vieux reçus, de bouts de papier, et de gadgets obsolètes fixés ça et là, ajoutant à l'atmosphère claustrophobique.

Je me sens si vulnérable, si désespérée, comme si le monde entier s'était effondré autour de moi.

La panique me saisit aussitôt. Mon esprit se débat contre le brouillard de la douleur et de la confusion, mais une pensée émerge, nette et tranchante : je dois crier, appeler à l'aide, faire du bruit, tout ce qui pourrait me sauver.

Je prends une grande inspiration, sentant mes poumons se gonfler d'air, et je hurle de toutes mes forces, un cri primitif et désespéré qui résonne dans l'habitacle de la voiture. C'est un cri déchirant, un appel à l'aide si puissant que mes cordes vocales semblent sur le point de se déchirer sous l'effort.

— À L'AIDE! S'IL VOUS PLAÎT, À L'AIDE! criai-je, la voix déjà brisée, mais je pousse encore, forçant ma gorge à expulser chaque once d'air avec l'urgence de ma détresse.

Je hurle à nouveau, à m'en casser les cordes vocales, espérant que quelqu'un, quelque part, m'entende et vienne à mon secours.

Mais le seul écho qui me répond est le silence oppressant de la nuit. Mes cris se perdent dans l'immensité de l'obscurité, étouffés par l'indifférence glaciale du monde extérieur. Pourtant, je continue, désespérément, comme si ma vie en dépendait et elle en dépend.

C'est alors que la portière de la voiture s'ouvre brutalement, un claquement métallique qui me fige d'effroi. L'homme revient, ses pas lourds et menaçants résonnent contre le sol pavé. Il ouvre la portière d'un geste sec et plonge dans l'habitacle, son regard enragé se posant sur moi. Sa colère est palpable, une énergie brute qui envahit l'air autour de lui.

SOMBRE PROTECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant