babysitting ~Djilxime~

13

*Point de vue de Sidjil*

Comme tous les soirs, je me rendais à l'école pour chercher Timéo. La journée avait été plutôt calme, mais j'étais impatient de retrouver le petit garçon et de rentrer à la maison. Nous avions prévu de jouer avec ses nouveaux dinosaures et peut-être de lire une histoire avant le dîner. Quand j'arrivai devant la salle de classe, la maîtresse, Madame Leblanc, me fit signe de la rejoindre. Son expression sérieuse m'inquiéta immédiatement.

"Bonjour Sidjil," dit-elle avec un sourire aimable, mais quelque chose dans son regard me sembla étrange.

"Bonjour Madame Leblanc," répondis-je. "Je viens chercher Timéo."

Son sourire s'effaça légèrement. "Oh, Timéo est déjà parti. Son deuxième papa est venu le chercher cet après-midi."

Je fronçai les sourcils, surpris. "Son deuxième papa ? Vous voulez dire Tom ?"

Elle hocha la tête. "Oui, il avait les documents nécessaires. J'ai vérifié le livret de famille. Il m'a dit qu'il avait une surprise pour Timéo et qu'ils allaient passer du temps ensemble."

Un frisson de panique parcourut mon échine. Pourquoi Maxime ne m'avait-il rien dit ? Pourquoi Tom était-il venu chercher Timéo sans prévenir ? Je remerciai rapidement Madame Leblanc et pris la direction de la maison de Maxime, le cœur lourd d'inquiétude.

En entrant, l'absence de Timéo se fit cruellement sentir. La maison était trop calme. J'essayai d'appeler Maxime, mais il ne répondit pas. L'attente me parut interminable, chaque seconde amplifiant mon angoisse. Je fis les cent pas dans le salon, les pensées tournant en boucle dans ma tête. Quelque chose ne tournait pas rond.

Enfin, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et Maxime entra, l'air épuisé après une longue journée de travail. Sans perdre une seconde, je me dirigeai vers lui, ma colère et mon inquiétude bouillonnant à la surface.

"Maxime, où est Timéo ?" demandai-je, la voix tremblante.

Il me regarda, surpris par mon ton. "Quoi ? Il n'est pas encore rentré de l'école ?"

Je secouai la tête, mon cœur battant de plus en plus vite. "Non, la maîtresse m'a dit que Tom est venu le chercher cet après-midi. Pourquoi tu ne m'as pas prévenu ?"

La couleur quitta le visage de Maxime. "Quoi ? Tom a pris Timéo ?" Sa voix se brisa et il recula, choqué.

"Oui, il a montré le livret de famille et a dit qu'ils allaient passer du temps ensemble. Pourquoi ne m'as-tu pas informé ?" Ma colère était palpable, mais je pouvais voir la panique envahir Maxime.

"Je... je ne savais pas," balbutia-t-il, se tenant la tête entre les mains. "Je ne lui ai rien dit. Tom... il a enlevé notre fils."

Sans perdre un instant, Maxime sortit son téléphone et composa le numéro de la police. Je pouvais entendre son désespoir dans chaque mot qu'il prononçait, expliquant la situation et implorant de l'aide. Je me tenais à côté de lui, essayant de rester fort malgré l'angoisse qui me rongeait.

Les minutes s'étirèrent en une éternité. La police arriva rapidement et prit nos dépositions. Ils commencèrent immédiatement les recherches, promettant de faire tout leur possible pour retrouver Timéo.

Maxime se tourna vers moi, les yeux remplis de larmes et de remords. "Sidjil, je suis désolé. Je n'aurais jamais pensé que Tom ferait une chose pareille."

Je posai une main sur son épaule, essayant de cacher ma propre douleur. "Nous allons le retrouver, Maxime. Timéo va rentrer à la maison."

Nous nous sommes assis ensemble, plongés dans une attente douloureuse. Chaque seconde qui passait sans nouvelle de Timéo était un coup de poignard dans nos cœurs. Nous essayions de rester calmes, mais l'inquiétude et l'angoisse étaient palpables dans l'air.

Maxime passa des appels frénétiques à des amis, des collègues et même à quelques membres de la famille de Tom pour essayer de localiser Timéo. Les policiers posèrent des questions, prirent des notes et firent des appels radios. Les heures s'étiraient, et avec chaque moment qui passait, notre angoisse grandissait.

Assis dans le salon, je pouvais sentir la panique monter en moi. Le visage de Timéo, souriant et innocent, hantait mes pensées. Je n'arrivais pas à me concentrer sur autre chose que l'idée qu'il pouvait être effrayé, seul, loin de nous.

Maxime, qui d'habitude était toujours si fort et en contrôle, paraissait maintenant dévasté. Il marchait de long en large, se tirant les cheveux et murmurant des mots de désespoir. C'était difficile de le voir comme ça, mais je savais que nous devions rester unis pour Timéo.

"Sidjil, je ne comprends pas pourquoi Tom ferait ça," dit Maxime, ses yeux rouges de larmes contenues.

Je secouai la tête, tentant de trouver les bons mots. "Peut-être qu'il pensait qu'il faisait ce qu'il y avait de mieux pour Timéo, mais il ne comprend pas à quel point cela le perturbe. On doit rester forts pour lui, Maxime."

Il hocha la tête, essayant de reprendre son souffle. "Tu as raison. Je... je vais tout faire pour le retrouver."

Nous avons passé une nuit blanche, guettant le moindre signe de Timéo. La maison, normalement pleine de rires et de jeux, était désormais empreinte de silence et de peur. Chaque fois que le téléphone sonnait, nos cœurs sautaient d'espoir, mais ce n'étaient que des mises à jour sans nouvelles concrètes.

Les heures s'étiraient, et l'aube apporta avec elle un faible espoir. Nous étions épuisés, mais déterminés. Timéo devait revenir, et nous ferions tout pour que cela arrive.