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Il se figea, soudainement aux aguets

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Il se figea, soudainement aux aguets. S'il n'avait entendu personne durant son avancée dans ces bois, il sentait quelque chose. Et sa magie ne l'avait jamais trompé. Minho crispa sa prise sur sa sacoche, tendu comme un arc. De l'autre main, il fit apparaître une dague et ses yeux scintillèrent un instant, violets, alors qu'il épiait la forêt. L'attente, insoutenable, ne déboucha sur rien. Pas d'ennemis. Méfiant et perplexe, il laissa sa magie pulser par vagues autour de lui, à l'affût de la moindre anomalie. Les yeux à demi-fermés, il finit tout de même par déceler quelque chose. Au nord, à plus d'une centaine de pas. Quatre individus. Dans une zone qu'il devait donc éviter.

Minho se remit en route, d'un pas devenu beaucoup plus prudent, et il amorçait un détour nécessaire quand une sensation le fit s'arrêter de nouveau, les yeux presque exorbités. C'était... Il porta une main à son ventre, là où le tiraillement s'était fait le plus fort. Une magie avait rencontré la sienne, s'était nouée, même, autour de la sienne, pour l'attirer vers elle.

Blanche.

Sans même prendre le temps de réfléchir à sa propre sécurité, Minho changea de route, droit vers les quatre présences lointaines. L'une d'entre elles, encore pure et jeune, l'avait appelé, avait réagi à sa magie. Et même s'il aurait pu l'ignorer et continuer son avancée seul, il ne se le serait jamais pardonné. Il n'avait qu'à se faufiler près des inconnus, aviser la situation, puis agir en conséquence. Et il repartirait. Il hocha la tête pour se convaincre du succès de son plan. Rien ne pouvait mal se passer, les murailles de prudence qu'il avait édifiées depuis des années empêchaient toute surprise malvenue.

Mais lorsque, dans un périmètre suffisant, Minho sortit la tête de derrière un arbre pour épier les inconnus, son cœur s'arrêta de battre. S'il discernait bien trois hommes aux allures et aux propos de bandits, il voyait surtout, ligoté près de l'un d'eux, un enfant. Un jeune enfant qui n'avait sûrement même pas cinq ans, aux cheveux blonds emmêlés et sales, aux yeux bleu clair rougis par les larmes, et à la trace de main sur la joue, vestige d'une gifle. Un sentiment de haine monta en lui quand il réalisa que c'était un otage.

Sa magie s'agita, incontrôlable, pulsant en violet autour de ses mains. Il sortit de sa cachette et, aussitôt, les yeux dévastés de l'enfant se fixèrent sur lui, scintillants d'un désespoir sans fond. Deux des hommes se levèrent, ils portèrent une main futile à leur taille pour dégainer leur épée :

« - Eh toi !

- Qu'est-ce que- »

Il ne leur laissa même pas le temps de finir. Il n'était pas d'humeur magnanime. Deux dagues matérialisées finirent leur course dans le cœur des deux bandits. Sans leur accorder le moindre regard, Minho marcha à grands pas vers celui identifié comme le meneur et il l'immobilisa avec sa magie pour pouvoir attraper sa gorge, les yeux flamboyants :

« - La mort de tes compagnons te semblera bien douce face à ce que je te réserve. »

D'un geste de ses doigts, les cris du bandit furent tus dans sa gorge. Le mage se tourna vers l'enfant, adoucissant un instant son expression pour lui ordonner :

« - Ferme les yeux. »

Les prunelles bleu clair, si claires qu'elles semblaient parfois blanches à la lumière, brillaient de larmes, mais l'enfant obéit. Satisfait, Minho claqua des doigts. Le feu de camp, auparavant éteint, s'alluma soudain, et il n'eut aucun scrupule à y pousser le bandit, encore vivant. Puis, sans s'attarder, il attrapa l'enfant pour le porter sur une épaule :

« - Ne regarde pas. »

Il marcha, de nombreuses minutes, jusqu'à apercevoir un cours d'eau et, au loin, à deviner un petit village. Satisfait, il s'arrêta et déposa l'enfant au sol. La mâchoire serrée, Minho défit ses liens pour le libérer, il s'accroupit même et massa quelques instants ses poignets pour y faire circuler correctement le sang.

« - Merci... »

Ce murmure timide lui fit lever les yeux. L'enfant le regardait avec une confiance inattendue qui noua sa gorge. Il déglutit en marmonnant, le nez froncé :

« - Ne me remercie pas. »

Il se releva et, alors qu'il s'apprêtait à s'éloigner et à avertir un villageois grâce à un flux magique, il sentit des bras se nouer autour de sa jambe gauche. Sous le choc, Minho baissa la tête pour voir des cheveux blonds et une joue pressée contre son mollet. Qu'est-ce que... Mal à l'aise, il tapota son crâne avec maladresse pour essayer de lui faire lâcher prise :

« - C'est bon, tu peux... Reste ici. Quelqu'un viendra te trouver. »

Docilement, l'enfant le relâcha, son visage innocent levé vers lui. Il avait des taches de rousseur, constata le mage avec un serrement de cœur. Il se racla la gorge et amorça un pas en répétant :

« - Reste là. Ne bouge pas. »

Après un instant de flottement, Minho décida qu'il s'était suffisamment attardé. Il tourna les talons et s'éloigna, prêt à avertir un villageois, quand sa magie l'alerta. Il se retourna et l'enfant, qui le suivait, buta dans ses jambes avec une exclamation surprise. Contrarié, il fronça les sourcils :

« - Qu'est-ce que tu fais ?

- Je viens avec toi, lui sourit l'enfant, radieux, toute peine oubliée.

- Non. Reste ici. Je vais faire venir quelqu'un. »

Il se remit en route mais, cette fois-ci, l'enfant marcha à ses côtés, une main accrochée à son pantalon. Un soupir lui échappa :

« - Tu ne vas pas m'écouter, n'est-ce pas ? »

Il reçut un sourire innocent en réponse. Minho secoua la tête. Ce n'était sûrement pas de l'attendrissement qu'il ressentait, non. Sa magie, moqueuse, surgit en une volute violette et l'enfant écarquilla les yeux :

« - Encore ! Fais-le encore ! »

Avec méfiance, le mage lui présenta sa main, paume vers le ciel, et il y fit apparaître une flamme violette. L'émerveillement sur le visage enfantin fit naître une sensation étrange en lui. Il soupira une dernière fois avant de faire disparaître la flamme pour lui tendre la main, y invitant la sienne :

« - Comment tu t'appelles ?

- Felix ! L'enfant attrapa sa main avec une joie visible.

- Bien, Felix. Viens. Il est temps de trouver un abri pour la nuit. »

***************

Hey ! Encore une nouvelle fic, cette fois-ci centrée sur Minho et Chan (et Felix, comme vous avez pu le voir). Je crois que je n'ai jamais autant carburé, j'ai tout écrit en deux semaines ahah ! Ça change, à mes yeux, de ce que j'écris normalement, donc j'espère que ça vous plaira !

All the King's Horses // Minchan //Où les histoires vivent. Découvrez maintenant