Saya avait lancé le récapitulatif des moissons. Ce moment était décisif pour nos futures alliances. Si Hunter, par esprit carrière, favoriserait avant tout le district un, j'étais curieuse de découvrir les autres tributs moissonnés. Comme je cherchais de quoi écrire, Ahren me tendit une forme de tablette numérique en page blanche. Une feuille graphique, réalisais-je. Mère parlait parfois des technologies élaborées dont disposait le Capitole mais je n'en n'avais jamais vu une vraie. Au village des vainqueurs, le succès se limite à la télévision et au téléphone fixe.
Le district un avait pour volontaires une jolie fille aux boucles blondes du nom de Karism. Hunter ricana en entendant ce prénom ridicule. Le garçon était bien moins musclé que mon ami mais avait visiblement suivi la formation des carrières. Saya nous laissa regarder notre propre moisson en entier. Pas de carrières pour le district quatre, mais une jeune fille tremblante avec de longues boucles rousses qui drapaient presque entièrement sa frêle silhouette. Le garçon était blond, très beau avec sa mâchoire carrée et sa peau dorée par le soleil, mais il cachait mal un air méprisant. La plupart des tributs seraient assez insignifiants, m'avait appris ma mère. Des proies faciles à éliminer avant que les choses sérieuses ne commencent. La fille du sept, Loraleen, qui avait gardé ses vêtements de bûcheronne, dû s'arracher à l'étreinte de trois ou quatre petits frères et sœurs pour monter sur l'estrade ou elle garde un air revêche. Pas de parents en vue. Une orpheline donc. Le garçon, Kaden, se porta volontaire pour son frère. Le district neuf moissonna une minuscule petite fille écarlate dont les yeux marrons se remplirent de larmes à l'annonce de son nom. Odinah. Hunter grogna en voyant le tribut du dix, Jaffery, un géant aussi musclé et imposant que les bœufs qu'il devait garder dans son district. Le garçon du onze, sans être aussi terrifiant, lui ressemblait. Les tributs du douze, le district le plus misérable de Panem, étaient aussi différents que l'on peut l'être: un garçon blond et gras, une fille maigre comme un clou dont on avait aspiré toute la couleur. Ivy.
La moisson prit fin et Ahren se pencha sur mon épaule pour lire les noms que j'avais marqué.
-District un; garçons du quatre du dix et du onze...ajoute le district sept. Ces deux tributs sont le seul support de leur famille, une motivation qui en fera de féroces combattants.
-Sans parler de leurs haches, grimaçais-je en me rappelant de Johanna Mason, assez intelligente pour se faire passer pour faible afin de se faire oublier des carrières, avant de trucider tous ses adversaires.
-Nous vous conseillons de prendre le un dans votre alliance, dit Saya. Le public est particulièrement attaché aux carrières.
-Même Karism? demandais-je avec réticence en revoyant cette blonde superficielle se tortiller dans sa robe rose.
-Bah, elle pourra toujours nous attirer des sponsors avec ses...
-Hunter s'il te plait ne finit pas cette phrase.
-J'allais parler de ses cheveux mais tu as vraiment un esprit mal placé La Vie.
J'haussais un sourcil d'un air dubitatif et il répondit avec un large sourire arrogant. Il avait raison cependant. Les tributs les plus séduisants étaient toujours favorisés. Le jeune Finnick Odair, des 64eme Hunger Games, avait été le premier tribut à recevoir une arme, un trident, grâce à son physique d'Apollon. Mère ne lui pardonnait toujours pas d'être plus populaire qu'elle.
-N'hésitez pas à étaler vos capacités lors de l'entraînement. C'est ce qu'on attend généralement des carrières. Les autres auront plutôt intérêt à dissimuler leurs talents pour ne pas devenir vos premières cibles dans l'arène.
La porte du wagon s'ouvrent et une Amalia plus pimpante que jamais fait son entrée. Elle a changé de robe.
-Darlings, nous arrivons dans moins d'un quart d'heure!
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Leven Dehlilah : les 85èmes Hunger Games
FanficDans un pays apocalyptique nommé Panem, les douze districts s'apprêtent à envoyer 24 enfants combattre jusqu'à la mort. Dans le district deux, Leven Dehlilah , fille de vainqueur, s'entraîne depuis toujours pour survivre aux jeux... Que les 85 èmes...