- quel idiot ce Zoro alors !
C'est la deuxième fois de la matinée qu'elle entend cette phrase, mais cette fois-ci c'est Nami qui l'a prononce.
La navigatrice est entrée dans la chambre, elle constate que la brune a effacé les mots sur le miroir. Elle soupire.
- Robin, faut pas que ça te touche, ce mec est un con sans éducation qui a appris à avoir du tact comme Luffy a appris à réfléchir.
Elle s'assied à côté de Robin, sur le lit qu'elles partagent.
L'archéologue lui sourit.
- Nami, tu sais je ne veux pas de ton aide, ni de celle de personne. Je crois que c'est un travail que je n'ai pas envie de faire alors ne t'en mêle pas tu veux ?La rousse paraît surprise d'abord mais elle finit par acquiescer sagement.
- Oui c'est peut être mieux que je te laisse gérer seule. Dit-elle presque tristement.La brune lance un sourire rassurant à son amie.
- C'était gentil d'essayer. Dit-elle simplement.Nami lui rend son sourire et la prend dans ses bras. Elle réfléchit à comment effectuer au mieux sa prochaine action, comment engueuler Zoro le mieux possible.
La prochaine action de Robin, c'est d'aller à la bibliothèque, elle aime bien cet endroit, il l'apaise.
Elle s'y rend, sans hâte cependant, elle n'a rien à faire aujourd'hui, elle se surprend même à espérer que leur chemin croise un navire ennemi, la marine ou une île intéressante. Elle qui d'ordinaire chérissait le calme et la tranquillité qu'offrait les quelques jours de répis de la traversée entre deux îles.
La fraîcheur de la pièce contraste avec la chaleur de ce plein mois d'août. Elle soupire.
Ses doigts se perdent entre les étagères, caressent les dos des livres endormis.
Personne ne lit dans ce navire.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle s'étonne d'entendre un bruit de respiration.
L'inspiration est longue, profonde, l'expiration est bruyante, sourde. Quelqu'un dort.
Robin tourne la tête vers la provenance de ce souffle, elle voit Zoro.
C'est lui qui dort, assis par terre. Ses yeux sont clos, en tout cas celui qui ne l'est pas habituellement s'est joint à l'autre. Il a la bouche entrouverte, Robin voudrait caresser ses lèvres.
Comme attirée par l'aimant de la passion, la jeune femme s'avance. Elle n'est plus qu'à quelques centimètres du sabreur. Elle s'agenouille. Ils sont si proches. Elle peut presque entendre les battements de son cœur.
"Il est si beau".
Cette pensée lui rappelle soudainement la réflexion qu'avait eu l'homme à son égard plus tôt dans la journée.
"- elle est même pas plus belle que ça". Avait-il affirmé sèchement.
Un étrange pincement au cœur emplit la jeune femme. Elle s'étonna elle-même de cette sensation. Repenser à ces mots si durs qui l'avait d'abord laissés de marbre lui faisant à présent mal.
C'était comme s'il l'avait giflé. Mais la douleur ne se réveillait que maintenant, dans cette bibliothèque froide au milieu d'une sieste.
Elle s'écarte de l'homme, se relève et reste plantée là un instant, à l'observer dormir.
Elle ne ressent rien pour lui, il l'a laisse indifférente. Elle n'est attachée à lui que parce qu'ils sont sous le commandement du même capitaine.
"Alors pourquoi ça me fait chier qu'il me trouve laide".
Elle décide de laisser ses questionnements de côté. Elle avait été très éprouvée ces derniers temps et ses émotions sont à vif.
Elle ne comprenait pas son agacement, elle comprenait encore moins que ce soit le sujet de la beauté qui l'a vexe, elle même ne se trouvait pas belle. Mais peu importe, elle est venue chercher le calme et la sérénité de la bibliothèque pas le trouble de ses pensées.
Ce n'est que deux heures plus tard que le sabreur se réveille. Il sursaute en s'apercevant qu'il s'est endormi.
- merde, j'ai dormi combien de temps ? Dit-il en se relevant.
- je ne sais pas mais c'est bientôt l'heure de manger. Répond la brune qui ne prend pas.la tête de relever la tête de sa lecture.
Le sabreur grogne quelque chose qu'elle ne comprend pas et qu'elle ne fait pas l'effort de comprendre. Elle veut s'en foutre.
Le jeune homme passe derrière elle pour sortir de la pièce. Il s'arrête pour voir ce qu'elle fait.
- tu lis encore ? C'est une question rhétorique, il attrape le livre de sa main ferme sans demander la permission de le faire et étudie le titre et le poids de celui-ci. Les hauts de hurlevents. Lit- en reposant l'ouvrage.
- tiens, tu sais lire. Constate sa coéquipière.
- tu me prends pour un illettré ? Soupire-t-il.
Elle hausse les épaules.
Il laisse un rire nerveux s'échapper.- chacun son truc. Reprend-il en haussant à son tour les épaules comme pour appuyer sa phrase.
- en effet. Je préfère lire que faire des siestes qui se rapprochent du coma toute la journée. Réplique-t-elle toujours sans le regarder, les yeux rivés dans son roman.
Aïe, cette fois-ci il est vexé.
- c'est pas à ça que j'occupe mes journées.- ah non ? Pour la première fois depuis le début de la conversation, elle a relevé la tête vers lui. Elle le regarde à présent fixement.
Elle est assise sur la chaise, il l'a domine. Mais cette domination reste physique, elle tient les rênes de la discussion.
Il l'a compris et essaie de reprendre ce rôle.
- viens à la vigie, tu verras bien que je ne dors pas.Elle hausse les épaules et se retourne pour reprendre sa lecture. Elle se fiche bien de savoir à quoi il s'occupe ses journées. Mais elle s'ennuie. Et puis, elle est intriguée. Intriguée par cet homme qui a osé lui confirmer qu'elle était laide. Intriguée par cet homme qui représente l'opposé de ce qu'elle aime et qui pourtant est trop énigmatique pour la laisser indifférente.
Après tout, elle a bien consacré sa vie à déterrer les mystères du monde, elle peut bien consacrer quelques instants à déterrer le mystère Zoro.

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Respire {TERMINE}
FanfictionRobin, l'archéologue cultivée et irrésistible de l'équipage du chapeau de paille se déteste. Zoro, le sabreur et second de Luffy, l'aime. Aimer quelqu'un qui ne s'aime pas est un défi que les deux vont relever ensemble.