Respire {TERMINE}

5- prête

Coucou ! Après de bonnes et nécessaires  vacances, je reviens avec deux chapitres de ma petite histoire

je suis très heureuse de voir qu'elle vous plait, n'hésitez pas à continuer à me faire vos retours,

Bonne lecture, Violette ;)

Robin reste un instant perplexe.
"Comment ça magnifique ?".

Elle ne sait pas comment réagir à ce compliment ni si elle doit le prendre sincèrement.

Elle sourit de gêne.
- merci. Répond-elle sur un ton presque interrogateur, comme si elle demandait au sabreur ce qu'il attend qu'elle dise.

Zoro remarque que les joues de la brune rougissent.
Le désarroi de Robin l'étonne. Elle paraît si assurée, si confiante. Tout le monde lui répète qu'elle est belle, "alors pourquoi ça la surprend ?".

Elle semble à présent mal à l'aise dans son corps, presque prisonnière de ce dernier, elle ne comprend pas qu'on puisse associer le mot "magnifique" à elle.

- toi aussi j'imagine ? Dit-elle.

Il hausse un sourcil.
- comment ça "tu imagines" ?

Elle sourit de gêne, à nouveau. Elle ne sait pas quoi dire.

- Robin tu sais ce que c'est la beauté ?

Elle répond sur un ton agacé, la discussion la trouble et elle déteste être troublée.
- bien sûr que je sais ce que c'est.

- alors ce n'est pas à moi de décider si tu me trouves beau ni à toi de juger si tu dois être laide à mes yeux. Pourquoi tu ne veux pas entendre que je te trouve belle ?

- parce que tu mens. Elle a répondu si vite. Les mots sont sortis sans qu'elle n'ait réfléchi à les prononcer.

- je suis tout sauf un menteur. Dit-il d'un ton agressif qui n'effraie pas l'archéologue.

- et je suis tout sauf magnifique. Tu ne peux pas dire ça parce que je ne peux pas le croire. J'ai passé presque trente ans de ma vie à me détester alors ne vient pas déranger tout ça.

Un silence suit ces mots. Elle n'a plus rien à dire, il a mille choses à dire mais ne sait pas comment les formuler.

Au bout d'un moment qui semble durer trente ans, il reprend la parole.
- tu aimes ta routine hein ? ta tranquillité, ton calme tu y tiens non ? Elle ne répond pas, il se rapproche. Je vais te bousculer Nico Robin et tu vas aimer ça. Tu vas t'aimer.

Il se retourne et se dirige vers la porte d'entrée.

- viens quand t'es prête.
Il ne lui laisse pas le temps de répondre ni même de réagir et claque la porte derrière lui, la laissant là, dans son tourment, dans ses questionnements, seule au milieu de ce tourbillon de pensées dont il est la cause.

Elle étouffe, elle suffoque, elle en à le tournis.
Elle s'effondre par terre, dans la pénombre de la bibliothèque, priant pour que personne ne la voit dans cet état.

Elle ne comprend pas pourquoi tout le monde veut qu'elle s'aime. Elle était très bien dans sa haine profonde envers elle-même, elle n'avait pas besoin d'y réfléchir, elle savait qu'elle se détestait.

Mettre ce sujet sur la table c'était comme remettre en question la rondeur de la terre: non seulement inutile mais surtout ridicule.

Pourtant que Nami ou n'importe quel autre membre de l'équipage la complimente ne faisait que la gêner et la persuader de leur hypocrisie. Mais quand Zoro lançait ses remarques "elle n'est même pas si belle que ça", "tu es magnifique", qu'il pose ses yeux sur son corps ou qu'il la touche rendait instables toutes ses certitudes. Elle ne savait plus quoi penser, si elle devait vraiment se détester ou si elle devait tenter de se soigner.

Elle ne veut plus y penser, elle veut tout oublier.

Ce n'est qu'une heure plus tard qu'elle se relève, elle s'est endormie là, sur le sol frais de la bibliothèque.

Elle se remet debout honteusement, priant pour que personne ne l'ait vu étendu là, et époussette sa jupe.

Elle ne veut pas penser alors elle prend un livre et rejoint le pont du navire pour s'y installer.

Elle croise Sanji qui lui hurle qu'elle est superbe, ce à quoi elle sourit poliment. Comme d'habitude.

Elle croise Chopper qui lui saute dans les bras en lui disant à quel point elle est jolie, ce à quoi elle sourit poliment. Comme d'habitude.

Elle croise Brook qui lui dit qu'il va écrire une chanson tant sa beauté l'inspire, ce à quoi elle sourit poliment. Comme d'habitude.

Elle croise Zoro.

Le temps s'arrête. Elle ne voulait pas le croiser. Elle ne se sent plus indifférente à lui. Il la bouscule.

Elle lui sourit poliment. Mais pas comme d'habitude. Son sourire est encore moins naturel que celui qu'elle adresse aux autres.

Il le remarque et se rapproche d'elle pour lui lancer sèchement:
- t'oblige pas à sourire on voit à des kilomètres que c'est pas sincère.

Robin ne sait pas si tout le monde le voit où si c'est uniquement le sabreur qui arrive à lire en elle.

Elle se force à reprendre son assurance habituelle. Elle ne veut plus se laisser troubler.

Elle relève le menton, ce qui est inutile puisqu'elle est déjà aussi grande que l'homme, et le regarde d'un air qu'elle veut supérieur.
- je suis prête.