Prologue

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À ma mère et mon frère, que j'aime tant, et qui m''ont toujours soutenu dans mes projets et dans ma vie. Je vous aime.


À celle qui m'a tellement détruit, que j'ai trouvé la force de me relever pour me battre.


À tous les policiers, gendarmes, aviateurs, marins et militaires, qui chaque jours, protègent la population et la France. Nous vous aimons.


À tous les greffiers et toutes les greffières de France, qui chaque jours travaillent pour faire en sorte que la justice soit meilleure. Merci à vous




" Il n'y a qu'une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c'est la peur d'échouer. " P. Coelho





























ÉPUISÉE



CLARA


« Tu ne mérites pas ton succès, Clara Granger ! »

C'est qu'un hater comme un autre, il n'a sûrement même pas lu mes livres, et puis ce n'est pas ce que tout le monde pense. Mais. Si il disait vrai. Si j'étais connu que parce que je portais le nom de Granger. Et si personne ne m'aimait vraiment, et n'aimait vraiment mes livres...

« Retourne voir papa, tes histoires sont nulles, tu écris de la romance, car ta vie amoureuse, c'est le néant depuis que tu es née. » Je doute même que tes parents t'aiment. Personne ne t'aime, Granger.

Ils ont sûrement raison. Oui, j'écris de la romance, oui, je n'ai pas eu de relation amoureuse, mais les deux ne sont pas liés. J'exprime ce que je ressens, je raconte une histoire comme n'importe quel auteur. Non. Je ne dois pas penser à ça le dernier jour de ma liberté. Demain, je ne pourrais plus manger, lire, écrire, éternuer, dormir sans qu'un policier me surveille constamment. Papa ne m'a pas vraiment expliqué comment ça va se passer. Je sais juste qu'un de ses toutous est chargé de me sécuriser indéfiniment. J'espère que ce ne sera pas très long. Déjà que je ne peux pas supporter la police et que moins je les vois, mieux je me porte, si en plus il est quotidiennement chez moi, je risque de craquer. J'en veux toujours à mon père pour cela. Si seulement je n'étais pas sa fille, je pourrais écrire sans que son nom revienne quasiment à chaque interview, à chaque dédicace. C'est oppressant, j'ai l'impression qu'on ne me dissocie jamais de lui. Et je ne parle même pas de ses avis politiques, étant radicalement opposés aux miens. Un policier... Vais-je lui donner la vie difficile avec moi ? Sûrement, et puis il le mérite sûrement. Je regarde l'heure sur mon MacBook et me rends compte qu'il est vraiment tard. 2 heures du matin. J'essayai depuis plus d'une heure d'avancer sur mon prochain livre. Mais aucune inspiration. J'étais bloquée, je ne trouvais même pas le titre ni une idée tout bonnement. Rien. Et pourtant, cela faisait plus de 5 mois que mon ancien livre était sorti en librairie, et je n'ai même pas commencé à écrire un autre. La maison d'édition me met chaque jour une pression, mais je n'arrive pas en ce moment. Entre les bêtises que mon père scande sur les plateaux télé, le policier qui va entrer dans ma vie. Non, je n'y arrive pas. Je ferme donc ce MacBook et me lève pour chercher une bouteille d'eau dans le frigo. Rien. Un fond de bouteille d'eau. Ça fera l'affaire. À quoi bon avoir un super appartement payé par papa, sans la peine de le remplir. Il est vide, et je ne parle même pas de la déco, et pourtant ça fait plus d'un an que je vis dedans. Je quitte la cuisine et rejoins la chambre pour me jeter sur mon lit. S'il y a bien quelque chose que j'aime dans cet appartement, c'est bien ce lit Queensize. Quel plaisir. J'adore m'étaler dessus comme une crêpe molle. Et puis les draps que j'ai choisis, avec un petit plaid tout doux. Non, vraiment, c'est ma safe zone dans ce bas monde. J'allume la télé murale en face du lit et, comme à mon habitude, lance Netflix. Je swipe. Encore et encore. Pour ne pas changer Je cherche désespérément une romance bien niaise, mais qui réchauffe à chaque fois mon cœur en marshmallow. Mais bon sang, j'ai pas pu tout voir. Je sais que je regarde souvent Netflix, mais quand même ! Après plusieurs minutes de recherche où mon cerveau a failli faire grève, je lance un film de romance de Noël. Oui, on est en été, je le sais, mais bon, de toute façon, ce sera pour faire office de bruit de fond. Je sors mon téléphone et ouvre Tik Tok pour regarder mon compte. J'appuis sur la dernière vidéo et me mets dans l'espace commentaire. La vidéo est un simple montage photos avec des phrases d'accroche de mon livre, promouvant la sortie en édition collector de mon dernier livre.

« Continue comme ça, j'adore ce que tu fais, j'aimerais tellement devenir comme toi un jour. »

Je like son commentaire et souris. Ça me rappelle quand j'étais à sa place, en train de commenter les vidéos de mes booktokers préférés et que je voulais devenir comme eux. Avec le recul, je me dis qu'il ne faut pas vouloir devenir comme quelqu'un, il faut vouloir être la personne qu'on a toujours rêvé d'être. Ce n'est pas une autre personne qu'on doit idolâtrer, c'est nous-mêmes qu'importe notre niveau. Sinon, on n'a jamais confiance en soi.

« Vivement la dédicace de demain #Brulerlibrairiedédicasseclaragranger », on va faire comprendre à ton père que pas même sa fille n'est en sécurité. Et par pitié, arrête d'écrire, ça ne te réussit pas, c'est nul. »

Mon cœur se fige sur ce commentaire. Les gens sont parfois horribles pour aucune raison. Mais qu'ai-je fait à cette personne ? Je ferme l'application le ventre noué, et je mets mon réveil avant de poser mon téléphone sur ma table de chevet. Je me cale sous ma grosse couette et m'endors en regardant ce film de Noël comme si c'était un chef-d'œuvre du cinéma.

Mon militaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant