Chapitre 5

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De la fumée commençait à envahir l'appartement. Je me souviens encore des films que je regardais avec mon père, les rares fois où nous passions du temps ensemble. Il me disait que c'était une grenade fumigène, que c'était fait pour aveugler l'ennemie, brouiller sa vision, et l'empêcher de respirer correctement. Il n'avait pas tord. Une odeur étouffante m'empêche de respirer normalement, et me fais tousser à de multiples reprises.. Les tirs se calmaient mais on pouvait entendre les bruits des carreaux de la fenêtre craqueler sous les pieds de personnes. Ils étaient sûrement rentrés par la fenêtre. Alexandre me fait signe de ne pas bouger. Nous sommes tous deux nue dans ma cuisine, lui muni d'une arme, et moi de mon courage. Il se prépare à se lever pour tirer quand on entend ;

- Police ! Les mains en évidence !

Hein ? La police. C'est la police qui nous a tiré dessus ? Mais ils sont con ou quoi ? Je regarde Alexandre qui lui non plus, n'a pas l'air de comprendre. Il hésite quelques instants avant de crier.

- Gendarmerie Nationale ! Que faites vous ici !


- La gendarmerie ? Identifiez vous, votre grade, prénom, nom et R.I.O.

Mais putain qui sont ces gens, et qu'est-ce que c'est un R..I..O. Ils ont niqué toute ma baraque et c'est à nous de nous présenter. La police est vraiment incompétente bordel de merde !

- Maréchal des logis-chef Alexandre Nera, RIO 8060163, dit-il avec détermination.

- Vous pouvez sortir. On ne vous fera rien, nous nous sommes trompés.

Alexandre commence à se relever mais je le retiens par le bras. Ils vont le voir nue, et par la même occasion moi aussi. Alexandre va se faire tuer par sa hiérarchie, et moi par mon père. Quoique, ce que mon père pense je m'en fou complètement. Et puis que vont-ils penser eux. Ces collègues ? Un gendarme à poil avec la fille qu'il est censé protéger ? Non, ce n'est pas concevable. Il comprend ce que j'essaie de lui dire mais ne me fait non d'un signe de tête. Il se lève donc et pose son arme sur le comptoir de la cuisine.

- Mais qu'est ce que vous faites putain. Vous avez failli nous tuer. Et depuis quand la police tire à tout va en passant par les vitres ? Ce n'est pas la procédure merde alors !

- C'est les procédures de la BRI, nous prenons le relai sous ordre ministériel. Vous êtes retiré de cette affaire. Rhabillez vous et quittez les lieux sans commentaire s'il vous plait. Répond son interlocuteur.

Je n'ose pas bouger de là où je suis, terrorisée, je me sers à la jambe d'Alexandre.

- Mais ça n'a aucun putain de sens. Qui a ordonné cette mission, et qui êtes vous. Dit-il en reposant la main sur son arme.

Je sursaute. J'entends une détonation qui fait siffler mes oreilles. Alexandre s'effondre au sol. Du sang gicle de son abdomen, et je le vois me regarder avec horreur. Je me jette sur lui pour essayer de l'aider mais je reçois un coup dans les côtes qui me fait horriblement mal. Je tombe à mon tour à côté d'Alexandre.

- Un mort en plus n'était pas nécessaire. Tu aurais du la fermer et nous laisser la femme Alexandre..

Un homme cagoulé et casqué m'attrape par les cheveux et me traîne jusqu'au salon. J'essaie de me débattre mais dès que je bouge trop, je reçois un coup dans les côtes. Il me jette au sol et me donne un coup de pied dans le ventre. J'ai envie de vomir, tout mon corps me fait mal. J'ai peur...

- Ramasse ta robe espèce de pute, et habille toi ! Me crie un homme.

Je récupère lentement ma robe et l'enfile aussi vite que je peux en pleurant de douleur. J'essaie de jeter un oeil au niveau de la cuisine pour voir si Alexandre est encore en vie. Pitié, pas un mort de plus à cause de moi, je ne me le pardonnerai pas. Le policier m'attrape par la gorge et me crache sur le visage avant de me mettre une sorte de sac sur la tête pour m'empêcher de voir. A chaque coup que j'essaie de donner dans le vide, j'en reçois un d'un violence inouïe.

- Tue le, il nous a vu. Il sait. Ordonne froidement mon ravisseur à son complice.

Je sens alors une sorte de pincement sur mon bras. Une piqûre sûrement. Je me fais traîner par le bras jusqu'à l'extérieur de mon appartement et j'entends le bruit du parquet grinçant du couloir menant à l'ascenseur. Je commence à faiblir, je sens mon coeur battre de moins en moins vite, j'ai la nausée, je tremble. Ils m'ont drogué, c'est évident. Les voix autour de moi deviennent de plus en plus incompréhensible, mais j'entends quelque chose qui me glace le sang. Un, puis deux détonations. Je ferme les yeux, une larme chaude coulant sur ma joue. Il est mort, et je suis la suivante.

Mon militaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant