Treizième chapitre: Point de vue de Diego :

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Je l'ai regardé partir, ses talons à la main, sans rien dire. Elle ne voulait pas danser, je comprenais. On venait de courir comme des enfants, c'était assez logique qu'elle soit fatiguée. Pourtant, j'avais l'impression qu'elle ne me disait pas tout. Mais je ne pouvais pas la forcer à me parler. Je n'étais personne pour elle. Un mec comme un autre, c'est tout. Ou plutôt, le seul qui l'a soutenu alors qu'elle venait de se faire kidnapper par son père, qui avait tué sa mère. La colère commençait à me monter à la tête, alors, j'ai dansé, tout en réfléchissant. Putain! J'étais fou d'elle! Elle ne le savait pas, elle n'en avait pas conscience. Je l'aimais, je l'aimais, je l'aimais!
Et tout d'un coup, je suis tombé au sol de fatigue. Les larmes me sont montées aux yeux. Mais je n'avais pas le droit. Un homme, ça ne pleure pas. JAMAIS!
- Relève toi, mon fils!
J'ai relevé la tête. Mon père et ma tante était là, face à moi. Celle ci me tendait la main pour que je la saisisse mais je l'ai repoussé. Un homme se relève tout seul!
- Arrête un peu de toujours vouloir tout faire tout seul, m'a dit ma tante comme si elle avait lu dans mes pensées. Avec ton père, on est là pour toi, pour te soutenir et t'épauler si tu en as besoin.
- C'est pas ton rôle, natasha. C'est le rôle de maman. Tu ne pourra jamais la remplacer. T'en as conscience j'espère ?!
- Je ne veux pas la remplacer. Tout ce que je veux, c'est t'aider au mieux.
- Mais tu oublies que je ne veux pas être aidé!
- Arrête d'être comme ça, m'a dit mon père. Ce n'est pas comme ça que tu vas réussir à rendre fière ta mère.
- Elle est déjà fière de moi, contrairement a toi.
Je l'avais énervé, je le savais. Pour me montrer sa colère, il recommença à me cogner
- Valentin, arrête, lui disait ma tante.
Mais je savais très bien qu'il n'allait pas arrêter. Quand une personne est violente, elle l'est pour toujours. Les gens ne changent pas. Ou alors, ça demande beaucoup de travail et de patience. Mais mon père n'a jamais été patient. Jamais il ne changerait.
Au bout d'un moment, il a sûrement dû se lasser puisqu'il s'est arrêté et je me suis relevé.
- Désolé, Diego. Je ne voulais pas.
- A chaque fois c'est comme ça, alors arrête un peu papa.
Il n'a rien dit et j'ai repris:
- Je peux te demander une information?
- Tout ce que tu veux.
- Qui est-ce qui va nous regarder, quand je vais danser avec Mélia?
- Tu la connais.
- Qui c'est?
- Sarah.
Aie... mon ex petite copine va découvrir que j'aime Mélia... mais j'aime encore Sarah... pourtant elles sont totalement différentes. Sarah est brune, alors que Mélia est blonde, Sarah a les yeux bleus foncés alors que Mélia a les yeux bleus clairs. Elles sont totalement l'opposé. Et pourtant, je suis tombé fou amoureux d'elles.
- Sarah est devenue une très grande professeure de danse, à commencé ma tante. Et bientôt, elle va sûrement intégrée la plus grande école de danse. Le père de Mélia a vraiment sorti le grand jeu, et ça, c'est grâce à ton père, parce qu'il voulait à tout prix revoir sa belle folle.
- Sarah ne fait peut-être plus partie de ma vie, ai-je murmuré.
- Qu'est ce que tu viens de dire, m'a demandé mon père?
- Rien d'important papa.
- J'ai très bien entendu. Pourquoi elle ne ferait plus partie de ta vie?
- C'est la vie, ai-je dis, en haussant les épaules.
Il m'a giflé.
- Pourquoi, ne, ferait-elle, plus, partie, de, ta, vie, m'a-t-il demandé en énumérant chacun de ses mots?
Je n'ai rien répondu, il a finit par deviner tout seul.
- Avoue, t'es tombé amoureux de cette connasse! T'es tombé amoureux de Mélia, espèce de faible! Écoute moi bien! Jamais elle ne fera partie de ta vie! Tu m'entends bien? JAMAIS!
- MAIS JE L'AIME !
Il a ricané.
- Si elle meurt, tu ne pourras plus l'aimer!
J'ai tenté de lui sauter à la gorge, mais, ma tante m'a retenu. Mon père est parti. J'allais perdre ma nouvelle raison de vivre... J'allais encore perdre la personne que j'aimais... après Sarah, Mélia. Il ne manquait plus que ça... l'amour ce n'est définitivement pas pour moi. Peut-être qu'au final, j'ai jamais mérité mieux... l'amour doit être réservé seulement à quelques personnes, pas à moi. J'ai toujours tour perdu.
J'essayais de me débattre, je voulais la protéger. Mais c'était trop tard.
- T'es vraiment conne, natasha, lui ai-je craché à la gueule.
- Arrête, Diego. Ça ne sert à rien de te déchaîner sur moi, ça ne changera pas le court de l'histoire.
- Elle va mourir à cause de toi!
- Et c'est mieux comme ça! Tu nous as oublié à cause d'elle! Elle doit payer, ton père a raison.
- Mais là, elle ne va pas payer! Elle va mourir!
- Ainsi soit-il.
J'avais dis que je n'allais pas pleurer... j'ai pleuré... Je ne voulais pas la perdre elle aussi... je l'aimais beaucoup trop. Mon téléphone a vibré dans la poche arrière de mon pantalon. Je l'ai sorti et j'ai vu que c'était mon père qui venait de m'envoyer une photo. J'ai longuement hésité à ouvrir le message. J'avais peur de voir une chose épouvantable. Mais il fallait que je sache.
Alors, j'ai ouvert l'image et j'ai jeté mon téléphone en la voyant. Elle était là... Mélia était la, une arme sur la tempe. J'espérais que mon père n'allait pas lui tirer dessus... j'avais peur. J'avais très peur. Je refusais de voir mourir la fille que j'aimais.
Je n'ai pas cessé de regarder l'arme. Elle me stressait, elle me faisait beaucoup de mal. J'aurai aimé prendre sa place.
Mon père est revenu. Il n'y avait pas eu de bruit strident entre temps.
- Tu l'as tué ?
- Non, tu as de la chance, je n'ai pas vraiment la tête à ça. Mais je t'en supplie, ne la choisit pas.
- Mais je n'ai pas vu Sarah depuis un long moment. Peut-être que je n'éprouve plus rien pour elle.
- Toutes les femmes que tu veux. Mais surtout pas Mélia. C'est tout ce que je te demande.
Il a quitté la pièce sans rien ajouter et sans même me laisser le temps de lui parler. J'ai tourné la tête vers ma tante, qui était en train de retourner vers mon père. Je suis resté seul un petit moment, pour réfléchir. Je ne devais pas décevoir ma famille mais je ne pouvais pas abandonner la fille que j'aimais. Deux choix s'offrait à moi. Soit j'écoutais mon cœur, soit mon cerveau. Mais dans tous les cas, quelqu'un risquait d'être déçu. Il ne me restait plus qu'à savoir qui.

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