Dix-septième chapitre: Une danse dangereuse:

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Après avoir beaucoup parlé avec Sarah, Diego m'a proposé de m'entraîner encore un peu avec lui, et j'ai accepté volontiers. Je commençais à ne plus supporter de voir tous ces faux-culs. Malheureusement, Sarah s'est levée.
- J'ai envie de voir en avant-première votre chorégraphie, pour savoir à quoi m'attendre.
Personne n'a rien dit et elle nous a suivi jusqu'à la salle d'entraînement.
Pour me changer, je suis allée dans ma cellule, je n'avais pas envie d'être observée pendant que je me preparais.
Après avoir enfilé la robe et les talons, je suis retournée auprès de Diego. Il n'avait plus sa veste, mais il avait tout de même gardé sa chemise et son pantalon.
- C'est la tenue que je compte porter pour danser. Tu en penses quoi,  m'a-t-il demandé ?
- Si tu es à l'aise, c'est le plus important.
Il a hoché la tête et il a commencé à s'échauffer. Pendant ce temps, j'ai détaché les cheveux, pour refaire une coiffure plus simple, à savoir, une simple queue de cheval. Je me suis échauffé à mon tour, puis, nous avons commencé à danser face à Sarah. J'avais l'impression qu'il était très doux dans ses gestes, c'était plus agréable de danser avec lui. La tension entre lui et moi était devenue plus agréable, voir même, plus sensuelle. La violence se faisait ressentir, mais pas trop non plus. Tout était parfait à mes yeux.
- C'est nul, nous a dit Sarah.
Diego s'est tourné vers lui, avant de lui demander:
- Comment ça ? En quoi est-ce que tu trouves que c'est nul?
- On ne ressent rien! Frappe la pour de vrai! Fais en sorte que ça soit réaliste. On est en danse, il faut vraiment réussir à transmettre des émotions fortes. Là, y a rien. C'est vide, c'est mou!
Diego s'est mis face à elle. C'est à ce moment là, que je me suis rendue compte qu'il était vraiment très grand et très imposant.
- Écoute moi bien, Sarah, parce que je ne te le dirais qu'une seule fois. Je ne vais certainement pas frapper Mélia.
- Mais pourquoi ?!
- Déjà, parce que je suis un homme, et un homme ne lève jamais la main sur une femme. Puis, parce que tu ne la connais pas, tu ne sais pas tout ce qu'elle a pu vivre. Si je la frappe, elle va comprendre qu'elle ne peut pas me faire confiance, et je m'oppose totalement à ça. Mélia est mon amie, et je ne frappe pas mes amis.
Le fait qu'il emploie le mot "amie" m'a beaucoup affecté, je dois le reconnaître.  Pour moi, il était beaucoup plus qu'un simple ami. Je voulais finir ma vie avec lui. Je voulais avoir un enfant avec lui, je voulais me marier avec lui. J'ai cru pendant un instant que mon rêve allait devenir réalité. Je me suis plantée apparemment.
- D'accord, ne la frappe pas, lui a dit Sarah en levant les yeux au ciel. Mais dans ce cas, trouve un moyen pour que l'on arrive à ressentir davantage les émotions parce que la, c'est plat, c'est mou, c'est pourri, c'est vraiment nul à chier.
- Si tu n'es pas contente, prend ma place, lui ai je dis en avançant vers elle. Après tout, peut-être que je n'ai aucune envie de faire cette putain de danse, peut-être que je ne prend aucun plaisir à danser avec TON mec! Alors, je t'en prie, prend ma place. Parce que, moi, j'arrête! C'est terminé. Je ne vais pas danser avec Diego, et je vais en payer le prix, ça m'est égal. De toute façon, ça ne peut pas être pire que t'entendre dire que je mérite d'être tabassé.
J'ai retiré mes talons, et je les ai donnés à Sarah. Ensuite, je suis allée me changer et je lui ai aussi donné la robe.
- Comme ça, tu pourras danser avec l'homme que tu aimes!
J'ai tourné les talons et je suis partie rejoindre mon père. Mais Diego m'en a empêché. Il m'a rattrapé et m'a plaqué brutalement contre le mur.
- Qu'est ce que tu fous, Mélia!? A quoi tu joues?
- Je suis nulle, alors je lui laisse ma place. Je suis sûr qu'elle se débrouillera beaucoup mieux que moi.
- Elle est professionnelle, toi non. Comment peux-tu te comparer autant à elle?
- Je ne veux plus danser, Diego. Tu ne me feras pas changer d'avis.
- Tu vas te faire violer, m'a-t-il dit avec beaucoup de précipitation.
- Je te demande pardon?
- Si tu ne danses pas, tu vas être violé.
- Tu n'as pas honte de dire des choses aussi atroces et horribles?
- C'est la vérité. Mon père me l'a dit l'autre soir. Et ma tante aussi. Ton père a fait venir des violeurs dans sa maison. Si tu ne danses pas, il n'a pas l'intention de t'épargner. Je ne veux pas que tu aies à vivre ça. Pas encore une fois, Mélia. Tu as assez souffert.
- Il a invité des gens pour me violer, ai-je dit en ricanant. Ainsi donc, il n'a plus envie de faire le sale boulot. Il a carrément engagé des gens pour s'en prendre à moi. Il ne va donc jamais s'arrêter.
- Attend, tu t'en fous d'être violée?! Tout ce qui te surprends, c'est que ça ne soit pas lui qui s'occupe de toi?!
- J'ai été violé dès mon plus jeune âge. Je savais qu'un jour ça allait recommencer. Mon père est un fou. Il m'a pourri la vie, et il ne va jamais s'arrêter. Sauf si je meurs, évidemment.
- Mourir n'est pas une solution.
- Je n'ai pas encore dis que j'allais mourir.
- Mais tu veux mourir?
- Je ne sais pas. De toute façon, je suis déjà morte. On ne pourra pas me tuer plus que je ne le suis déjà.
- Ton cœur bat encore.
- Tu te trompes. Mon cœur à cessé de battre depuis un petit moment. Mais personne ne l'a remarqué. Parce que j'avais encore la possibilité de respirer. Puis, je donnais l'impression d'être heureuse et d'aller bien. Tant que l'on a pas vécu ce que j'ai pu vivre dans le silence, on ne peut pas comprendre ma douleur.
- Mélia, tu n'es plus seule. Je suis avec toi.
- Non. Tu es avec Sarah. Pas avec moi.
- Tes crises de jalousie commencent sérieusement à me taper sur le système.
- Ne t'en fais pas, bientôt elles ne vont même plus exister.
J'ai repoussé Diego et je suis partie. Je savais qu'il était en train de me suivre, alors, je me suis enfermée dans une salle de bain. Malgré que Diego frappait la porte avec force, j'ai fouillé dans les meubles, ne sachant pas réellement ce que je cherchais.
Je suis tombée sur une seringue et des produits que je ne connaissais absolument pas. Sûrement de la drogue. Et c'était exactement ce qu'il me fallait actuellement. J'ai rempli la seringue, et je l'ai planté dans mon bras. Une fois les produits injectés dans mon corps, j'ai attendu. J'ai attendu. J'ai continué d'attendre. Mais rien ne se passait. Je me sentais toujours aussi bien. Alors, j'ai rajouté à ce mélange quelques dolipranes, je ne sais plus vraiment combien.
C'était la fin. C'était la fin d'une histoire qui aurait pu mieux se finir.
Et pourtant, elle se termine sur mon suicide.

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