Chapitre 4

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 Douze ans après la proposition d'Harvey d'embaucher Donna au cabinet, le couple se retrouvait au même endroit, dans ce petit bistrot new-yorkais, assis sur ces banquettes, face à face.

- Cela fait bizarre de se retrouver là, c'est comme si le temps s'était arrêté dans cet endroit, constata Harvey.

- J'aime beaucoup cet endroit, il fait partie de mes endroits préférés, pour toi, cela fait seulement la troisième fois que tu t'y rends, la dernière fois c'était pour m'avouer que ma relation avec Stephen te dérangeait.

- Ce n'est pas un bon souvenir, Donna. Je préfère me rappeler de la première fois, c'est dans cet endroit que j'ai trouvé notre nouveau rituel après que tu aies accepté de travailler pour moi.

- Je préfère avec toi et j'avais bien négocié ma prime d'embauche, encore aujourd'hui, je ne comprends pas que tu aies accepté ce montant.

- Je te voulais à tout prix. Je savais que t'avoir à mes côtés serait la meilleure chose pour moi. Les années qui ont suivi me l'ont prouvé. Tu as été ma boussole quand je perdais le fil.

- A l'époque, je ne pensais pas que notre relation durerait dans le temps.

- Pourquoi ça ?

- Parce que nous avions franchi la ligne jaune tous les deux. C'est pour ça que je t'ai fait promettre de ne plus reparler de cette nuit. Pourtant, cette nuit-là avait été fantastique. Je peux te l'avouer quand tu m'as donné rendez-vous dans cet endroit, je pensais que nous allions former un couple. J'étais un peu déçue.

- J'avais bien compris en observant ta réaction. Seulement c'est toi qui m'avais dit que tu ne sortais pas avec tes collègues de travail.

- C'est vrai que j'avais dit ça. Mais si tu avais été prêt, j'aurais peut-être dérogé à la règle.

- Je ne sais pas si j'aurais tenté une relation, je n'étais pas assez mature dans mes relations amoureuses. L'engagement affectif me faisait extrêmement peur. Papillonner à droite et à gauche me permettait de prendre aucun risque. Cela étant dit avec le recul, j'aurais dû laisser passer moins de temps et ouvrir les yeux.

- Ce n'est pas faute d'avoir essayé de te les ouvrir, s'écria sa femme en lui remémorant ce baiser échangé dans son bureau.

- Tu m'as pris au dépourvu, je ne m'y attendais pas.

- J'ai bien senti, tu étais furieux contre moi.

- Je suis désolé, Donna.

- Ne le sois pas. Tu étais en couple, je n'aurais jamais dû t'embrasser, regretta sa femme. C'est à cause de moi si ta relation avec Paula s'est terminée.

- Je pourrais en dire autant de ta relation avec Thomas, sur le coup, je n'ai pensé à rien d'autre qu'être avec toi. J'ai été égoïste.

- Nous l'avons été tous les deux.

- Comme me l'a dit Jessica un jour, quand tu avais décidé de travailler pour Louis, nous étions aussi proches qu'un couple peut l'être sans vraiment en être un.

- Jessica nous avait parfaitement cerné.

- Elle avait totalement raison, je ne concevais pas ma vie sans ta présence à mes côtés. Elle m'avait même proposé d'intervenir pour que tu reviennes travailler pour moi.

- A ce point-là ?

- Ta décision de partir m'avait fait descendre plus bas que terre c'est pour cette raison que j'ai fait des crises de panique.

- Je n'étais pas loin Harvey, j'étais juste à quelques mètres de toi.

- Oui, mais c'est comme si mon monde bien établi s'écroulait. Je t'avais avoué ce que je ressentais et ma pire crainte s'était réalisée. Je t'avoue avoir pensé une demie-seconde accepté la proposition de Jessica. Mais je ne voulais pas te forcer à revenir vers moi, tu avais fait ton choix.

Une nouvelle vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant