ɪ'ᴍ ꜱᴏʀʀʏ ᴍɪꜱꜱ ᴊᴀᴄᴋꜱᴏɴ
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ᴀᴜɢᴜꜱᴛ 2009ɪ'ᴍ ꜱᴏʀʀʏ : ᴍɪꜱꜱ ᴊᴀᴄᴋꜱᴏɴ
La brise marine de Manhattan effleurait mon visage alors que je descendais le large trottoir de marbre, titubante mais heureuse. La nuit était un éclat de lumières et de rires dans ce quartier chic de la ville qui ne dort jamais. À mes côtés, Marco essayait de me maintenir droite, ses doigts fermes mais doux sur mon bras.
Marco - Arrête, Ornella, tu vas réveiller tout le quartier !murmura Marco en posant une main sur ma bouche pour étouffer mes éclats de rire.
J'essayais de repousser sa main, mais l'alcool dans mon système transformait chacun de mes mouvements en une danse désordonnée. Je me balançais, presque tombant avant de me redresser en riant de plus belle.
Marco - Oh là là, tu tiens vraiment pas l'alcool ! dit il en essayant de me stabiliser.
- Moi ? Pas tenir l'alcool ? Tu rigoles ! m'exclamai-je, retirant finalement sa main de mon visage. Je suis la reine des soirées de Manhattan ! Regarde ! Je fis un tour sur moi-même, levant les bras comme une ballerine enivrée avant de m'arrêter brusquement, un peu vacillante.
Marco - Oui bien sûr. Viens, on rentre.
- Attends, attends, je veux encore voir les lumières, insistai-je, mes yeux brillants de l'éclat des néons et des réverbères. C'est tellement beau ici, non ? Comme si la ville nous faisait un clin d'œil.
Marco - Oui, c'est magnifique,répondit-il en souriant, mais il est tard et demain... enfin, tout à l'heure, tu devras te lever.
- Bah, on a toute la nuit ! protestai-je, mais il me guida doucement vers notre chemin.
Nous continuions à marcher, moi appuyée sur lui, chantonnant une mélodie désaccordée tout en éclatant de rire à chaque mot que je ratais.
Madame Harrington - Pouvez-vous la fermer, on vous entend jusqu'ici ! lança une voix aiguë et furieuse.
Nous nous tournâmes pour voir Madame Harrington, notre voisine acariâtre, les cheveux en chignon serré, les yeux remplis de haine, nous observant depuis sa fenêtre. Son visage rouge de colère était éclairé par la lumière blafarde de son appartement.
- NAN ! criai-je.
Madame Harrington - Vous n'avez pas honte de faire autant de bruit ? Vous êtes insupportables ! continua Madame Harrington, ses mots devenant plus acerbes. Déjà on supporte de vivre dans le même quartier que des noires, maintenant faudrait supporter tout votre vacarmes.