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ʟᴀ ᴅᴀᴍᴇ ᴇɴ ʀᴏʙᴇ ʙʟᴇᴜᴇ : ÉᴛɪQᴜᴇᴛᴛᴇ ᴅ'ɪᴠʀᴏɢɴᴇ
Je suis assise devant mon piano, les doigts effleurant distraitement les touches noires et blanches. La salle de classe est vaste mais austère, les murs blancs et dépourvus de décorations. Une grande fenêtre laisse entrer une lumière froide et crue. Autour de moi, les autres élèves sont concentrés sur leurs instruments, leurs visages fermés et sérieux. Je ne connais personne ici, et personne ne semble vouloir me connaître non plus, temps mieux.
Madame Lee — Ornella, commencez par la gamme de do majeur, s'il vous plaît, dit elle stricte et sans émotion.
— Oui madame, dis-je d'une voix éteinte.
Je commence à jouer, mais mon esprit est ailleurs. Les événements de la soirée précédente avec Seo-Jun tournent en boucle dans ma tête. Comment ai-je pu tout lui déballer toutes ma vie aussi facilement ? Je ne le connais même pas ... Je me sens tellement idiote et pitoyable. Et je me demande encore comment Marco... et Kessy ont-ils pu me faire ça ?
Mes joues rougissent et mes doigts trébuchent sur une note. La honte m'envahit à nouveau, m'empêchant de me concentrer.
Madame Lee — Ornella, concentrez-vous ! Vous êtes ici pour apprendre, pas pour rêvasser.
Je serre les dents. Pourquoi faut-il qu'elle soit autant sur mes côtes ?
Madame Lee — Ornella, encore une fois. Et essayez de jouer plus précisément cette fois, dit-elle d'un ton acerbe.
Je sens la colère monter en moi. Je n'ai pas besoin de ces commentaires incessants. Je sais que je peux faire mieux, mais son attitude me bloque complètement. Je joue la mesure à nouveau, en essayant de cacher mon irritation.
Madame Lee - Vous manquez de cruellement de rigueur. Mais on vas s'arrêter pour aujourd'hui.
Je range rapidement mes affaires en silence, évitant les regards des autres élèves. Je sors de la salle en vitesse, espérant trouver un peu de répit dehors. J'essaie de me calmer en ajustant mon sac sur mon épaule, mais la tension refuse de me quitter. À peine ai-je franchi la porte que je remarque Seo-jin et Tessa m'attendant. Leur présence ne fait qu'ajouter à mon irritation.
Tessa — Ornella, enfin te voilà, dit elle en s'approchant de moi. On voulait te parler.
Je m'efforce de rester impassible.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
Tessa me fixe intensément, cherchant des réponses dans mes yeux.
Tessa — On voulait savoir ce qui s'est passé hier soir. Pourquoi tu t'es enfuie du café en pleurs ?
Je sens ma gorge se nouer. Les images de Marco et Kessy reviennent en force, mais je refuse de me montrer à nouveau vulnérable.
— Oh, ça ? Ce n'était rien, vraiment. Désolée d'être partie comme ça. J'ai eu... un moment de faiblesse.
