ʜᴇᴀʀᴛʟᴇꜱꜱ: ʟᴇꜱ Éᴄʜᴏꜱ ᴅᴇ ʟᴀ ᴛʀᴀʜɪꜱᴏɴLe soleil du matin filtre à travers les rideaux, me tirant lentement de mon sommeil agité. Je me redresse péniblement, les souvenirs de la veille encore frais dans mon esprit. Le sentiment de frustration est omniprésent, s'accrochant à moi comme une seconde peau.
Je pousse un soupir en repensant à l'échange tendu avec mes parents au dîner d'avant hier. Les souvenirs de mon père imposant les cours de piano s'imposent à mon esprit, rendant mon humeur encore plus sombre. Je me lève, traînant les pieds jusqu'à la salle de bains. Le simple fait de penser à la journée qui m'attend me fatigue déjà.Sous la douche, j'essaye de me débarrasser de mes pensées négatives, sans grand succès. L'eau chaude glissant sur ma peau ne parvient pas à apaiser l'irritation qui me ronge. Je repense à mes amis aux États-Unis, à Marco en particulier. La vie là-bas me semble soudainement si lointaine, presque irréelle. Ici, en Corée du Sud, tout me paraît étranger et oppressant.
En m'habillant, je jette un coup d'œil à mon bureau où reposent mes cahiers et livres de cours. J'ai toujours été une élève studieuse, mais aujourd'hui, l'idée de retourner en classe et de faire face à Hye-Jin et Jae-Min.
Je descends à la cuisine, où mes parents sont déjà assis à table, discutant à voix basse. Ma mère lève les yeux en me voyant entrer.
— Tu devrais prendre un bon petit-déjeuner avant de partir, dit-elle d'une voix qui se veut aimante mais qui ne parvient qu'à m'irriter davantage.
Je me contente de hocher la tête, sachant très bien que je n'ai ni le temps ni l'envie de m'attarder ici. Je me verse un rapide verre de jus d'orange, tout en jetant des regards furtifs à l'horloge. Le bus ne m'attendra pas.
Mon père — Ornella, nous devons parler des cours de piano après l'école, ajoute mon père sans lever les yeux de son journal.
Je serre les dents, la colère montant en moi.
— Je suis déjà en retard, réponds-je sèchement en attrapant mon sac. On en parlera plus tard.
Ma mère — Ne prends pas ce ton avec nous, Ornella.
— Si vous me laissiez prendre mes propres décision, je n'aurais pas besoin de ce ton, rétorqué-je en me dirigeant vers la porte.
Je ne leur laisse pas le temps de répliquer et sors de la maison en courant. Tandis que je me précipite vers l'arrêt de bus.
En entrant dans la salle de classe, je repère Tessa et Seo-Jin au fond de la pièce. Tessa, avec son sourire contagieux, me fait un signe.
Tessa — Salut, Ornella ! Tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivé hier soir !
Je m'approche, gardant un air impassible malgré une curiosité involontaire.
— Quoi donc ? lançai-je distraitement, n'ayant aucune intention de m'impliquer profondément dans la conversation.