CHAPITRE -2 𝐊𝐀𝐓𝐇𝐄𝐑𝐈𝐍𝐄

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« 𝐓𝑢 𝑠𝑒𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑎𝑡𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑒𝑢𝑟 ? 𝐽'𝑎𝑖 𝑙'𝑖𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑢'𝑖𝑙𝑠 𝑎𝑐𝑐é𝑙è𝑟𝑒𝑛𝑡 à 𝑐ℎ𝑎𝑞𝑢𝑒 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑡𝑢 𝑚𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑠 𝑢𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡. »

Je tapote du bout de mon index le banc sur lequel je suis assise. Je répète l'action plusieurs fois. De plus en plus rapidement pour calmer mon stress.

— Dépêche toi, dépêche toi, murmuré-je, non pas dans l'attente d'une réponse. Mais dans l'espoir de voir l'homme apparaître plus vite.

Une bourrasque d'air frais vient faire virevolter mes cheveux bruns, je les plaques d'un mouvement de main mais ils se relèvent aussitôt, très peu dociles.

Je tire avec mes dents la chair présente à l'intérieur de ma bouche, un goût métallique s'empare de ma gorge et je grimace.

Mon père sera furieux quand il apprendra que j'ai séché. Mes poils se redressent sur mon épiderme, preuve des frissons de terreur qui accueillent ma peau.

Quand il est furieux, il devient aussi violent.

Ma famille est spectatrice de sa violence, sans jamais que ça ne les atteignent.

C'est si facile d'être silencieux. De se taire face à l'injustice subis par d'autres. Mais l'humain se décompose dès que ça le touche personnellement.

Bandes d'hypocrites.

Ma mère a toujours dit qu'il se calmerait, qu'il faut juste lui laisser du temps. En sachant pertinemment, que plus le temps passe, plus mon corps est parsemés de coups.

Elle pardonne sa violence et soigne les blessures qu'il cause par des regards accusateurs, des regards poignant comme un couteau qu'on enfonce dans ma chair.

Un sourire douloureux vient planer sur mes lèvres.

Elle pardonne sa violence quand il s'agit de moi.

C'est si malheureux de voir que la douleur nous rend heureux d'une certaine manière. Après tout, on sourit quand on est heureux non ?

Sourire c'est être heureux. Alors si je souris, je serais heureuse.

Mais alors pourquoi mon cœur est si triste ?

Les questions sonnent en moi dans un bruit étrange, assourdissantes, mais pourtant étrangement silencieuses auprès des autres.

- Désolé pour le retard, c'était bondé ! S'écrie l'homme en s'assayant près de moi sur le banc.

Il me tend un sandwich au poulet que j'accepte avec reconnaissance.

— Merci.

Il me sourit, avant de prendre une bouchée de son sandwich. Son front se plisse soudainement et il m'interroge du regard.

— ils te voulaient quoi d'ailleurs ? Me questionne-t-il d'une voix anxieuse.

J'admire un instant son profil, mes yeux se baladent le long de son visage presque parfait.

— Oh, je ne sais pas. C'est peut-être un jeu pour eux.

Ses yeux - deux billes vertes - m'analysent, si profondément que j'ai l'impression qu'il entrevoit mon âme.

OBSESSION MALSAINEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant