Chapitre 12

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L'irréparable était fait, le destin scellé. Emile découvrait enfin l'exaltation du meurtre, le plaisir du mal. Le voilà, ce chérubin, cet enfant de Dieu reniant sa nature humaine. Il est là, son euphorie déborde comme la mousse d'une bière tiède.

Autour de lui, les feuilles des arbres bruissent, et une douce brise lui touche la peau comme une caresse érotique. Quelles sont ces sensations qui l'envahissent, ces papillons dans le ventre? Il est bien, il est vivant ! Il existe ! Au sol, le petit cadavre est couché dans les herbes, telle une nature morte. Emile écoute le silence assourdissant de la mort. Quel pouvoir, quelle ivresse. Supprimer une vie, c'est altérer le futur, fermer les toutes possibilités d'une existence. La vie c'est le chaos, l'incertitude, le changement. La mort c'est la constance, le calme. La mort, c'est beau.

À présent, il sait. Il sait pourquoi il est là.

Et il rit, les bras dressés vers le ciel, un rictus qui aurait terrifié sa mère, qui l'aurait assurément tuée une seconde fois. 

L'horrible histoire d'Emile TrapuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant