2. Bonsoir, Bruce Willis

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ISAAC

Dès l'instant où j'arrête le moteur, ce sont mes lèvres qui se pincent pendant que je zieute Cali.

— Cali : Ça y'est, nous y sommes. me dit-elle en gardant ses doigts enlacés aux miens.

— Isaac : Pour le coup, ce n'était pas nécessaire de le rappeler.

À la suite de mes mots, ma jolie brune mordille sa lèvre inférieure avant de sortir de la voiture. Je la suis et accélère le pas pour tenter d'éviter les gouttes.

Face à la baie vitrée, Cali ferme son poing et toc sur la vitre pour faire signe de notre arrivée.

— Cali : T'en fais pas, ça va bien se passer. me lance-t-elle après qu'on ait aperçu l'ombre de sa mère se diriger vers nous.

— Isaac : On verra bien...

Dans tous les cas, je n'ai plus d'autres choix que d'affronter ce qui s'offre à moi.

— Cathy : Ben, alors ? Depuis quand tu toques avant d'entrer, toi ?

La mère de ma jolie brune enlace sa fille pour la saluer avant de me lancer un coup d'œil, le sourire aux lèvres.

— Cali : N'oublie pas que je n'ai plus l'habitude depuis que je ne suis plus à la maison.

En l'observant, je dirais qu'elle a l'air sympa au premier abord. Ce qui est certain, c'est qu'on sait de quoi tient Cali physiquement. J'ai de quoi être serein concernant son devenir.

— Cathy : Allez, rentrez. Je m'en voudrais si vous attrapiez la crève par ma faute.

Mon rictus apparaît pendant que nous mettons notre premier pied chez ses parents. Bien entendu, je n'oublie pas les signes de politesse et m'approche de Cathy pour la saluer.

Combien font-ils de bises ici ? Putain, j'aurais dû demander à Cali !

— Cathy : Chez nous c'est trois bises. Je te le dis au cas où, parce qu'à chaque fois, je me fais avoir.

Même si mes émotions étaient trop lisibles sur mon visage, j'aurais tendance à croire que sa mère est du genre intuitive. Jill serait fière de moi à m'entendre penser des conneries pareilles.

— Isaac : Je vous rassure, ça m'arrive tout le temps aussi. Alors, c'est plus sympa quand c'est précisé d'office.

— Cathy : On est bien d'accord !

Après cet échange rapide avec ma belle-mère, des craquements imposants résonnent au niveau de l'escalier. Sans dévier mon attention des filles, je sais reconnaître l'arrivée déterminée d'un père. Et, ici, c'est le stéréotype du papa qui intervient pour voler au secours de sa gosse.

— Cali : N'oublie pas, même s'il n'y a pas le tapis rouge, ça reste malgré tout l'arrivée de Bruce Willis. me chuchote-t-elle sur le ton de l'humour.

Je retiens mon rire en pinçant ma lèvre. Elle a beau faire mine que tout va bien, j'imagine que dans le fond, elle doit être dans le même état que moi. Mais, vu que ma jolie brune est patiente en plus de ne pas oublier ce qu'elle décide, elle n'a aucun scrupule à me jeter dans la gueule du loup.

— Phil : Isaac. C'est ça ?

Du coin de l'œil, je remarque qu'une main s'est tendue dans ma direction. Sans plus attendre, je fais face à l'homme chauve et fixe ses iris avec conviction. Rien que par l'intonation de sa voix et sa gestuelle, je comprends qu'il sera dans l'analyse constante de mes moindres faits et gestes.

ALCHIMIE. ²Où les histoires vivent. Découvrez maintenant