ALCHIMIE. ²

7. Korben Dallas

ISAAC

Face au miroir de la chambre de ma jolie brune, nos rires éclatent à l'instant où l'on se découvre. Même si elle adore ce genre de soirées, c'est bien pour lui faire plaisir que je joue le jeu. Ceci dit, je nous trouve bien assorties. D'ailleurs, cette perruque orange pétard lui va à merveille.

— Cali : Attends deux secondes, ne bouge surtout pas ! Je veux immortaliser ce moment avec toi.

Son sourire et ses yeux qui pétillent ne risquent pas de me laisser insensible. J'ai à peine le temps de lui embrasser le haut de la tempe qu'elle s'empresse d'attraper son tél. posé sur le lit.

Pour être honnête, je déteste toutes ces photos à la con. Pourtant, j'ai envie d'avoir ces souvenirs lors de mes prochains départs. De toute façon, ces images ne sont que pour nous et je suis bien heureux qu'elle ne soit pas non plus du genre à étaler sa vie sur les réseaux.

— Cali : Par contre, sache que nous allons en faire plusieurs. Comme aujourd'hui tu es opérationnel, j'en profite ! Je suis contente de ma petite prise d'otage...

— Isaac : Ça va les bonbons à la confiance, mademoiselle ? Si tu continues à faire la maligne, je vais te montrer à quoi ressemble une véritable prise d'otage... Crois-moi, ça ne sera pas la même.

Mes murmures au creux de son tympan la font réagir aussitôt. Sans que mes lèvres ne la touchent encore, je peux sentir la chair de poule qui la traverse. Et, d'autant plus lorsqu'elle balance sa tête vers l'arrière pour que ma bouche redécouvre une énième fois sa délicieuse peau.

Avant que les choses ne dérapent, Cali se reprend pour ne pas perdre le contrôle de la situation. Ma jolie brune s'éloigne de mon corps et tape sa pose face au miroir tout en m'envoyant son clin d'œil charmeur.

Je fronce mon sourcil avant de lui répondre par mon rire.

— Cali : Colle-toi à moi pour la photo.

— Isaac : Si tu insistes... Tu vois, je me sacrifie pour l'humanité en écoutant tes conneries. blaguais-je avec elle, en agrippant ses clémentines par-dessus son t-shirt, recouvert de ses fameuses bretelles orange.

Surprise par mon geste, ça n'a pas l'air de lui déplaire vu qu'elle reste dans la même position le temps de la prise du cliché.

— Cali : Franchement, on est trop stylé comme ça ! J'adore !

— Isaac : T'as raison, on est plutôt pas mal, ouais !

À cet instant, ma copine se tourne face à moi et m'embrasse. Je dois avouer que j'aime ce genre de pulsions. Rien n'est réfléchi, tout est spontané. Et, ça aussi, ça fait toute la différence.

Après ce léger moment tendre, nous faisions quelques photos de plus histoire de marquer le coup Même si ce n'est pas dans mes habitudes, je dois dire que le thème du film me plaît. Mais, beaucoup moins que cette fille irrésistible qui me sort chaque jour de ma zone de confort.

— Cali : Au fait, je ne voulais pas t'en parler avant, mais t'as une surprise qui t'attend chez Max.

— Isaac : Une surprise ?

En guise de réponse, elle verrouille son tél., m'embrasse sur la joue et ouvre son sac à dos pour voir si elle n'a rien oublié. Bras croisés contre mon torse, j'observe ses moindres faits et gestes.

À vrai dire, je ne suis pas tranquille quand il s'agit de l'inconnu. Malgré que je n'ai pas le même état d'esprit que l'année précédente, il n'empêche que sa petite lettre m'a marqué. Alors, en expérimentant l'oiseau, je préfère m'attendre à tout.