Un amour inattendu

Chapitre 2

Quand je disais que j'étais bonne dans presque tous les cours, le « presque » était dédié au cours de sport. Ma capacité à faire quelque chose de physique est lamentable. Heureusement, c'est également le seul cours où toutes les filles sont réunies donc il y a Laure. Je dois dire que la voir dans son ensemble de sport me motive un peu plus que ce que je peux l'avouer.

L'entraîneur nous a demandé de faire plusieurs tours de terrain pour nous échauffer puis nous a appelées.

-« Bon les filles, on changera de sport chaque mois. Celui-ci sera dédié au badminton. Mettez-vous par deux. »

Je me dirige évidemment vers Laure qui faisait de même, mais nous sommes interrompues par le professeur.

-« Pas vous deux ensemble, j'en ai assez fais les frais l'année dernière. Rose, tu vas avec Hannah et Laure, avec Louane. »

Je souffle longuement. Il est vrai que ma meilleure amie et moi ne sommes pas super attentives lorsque nous sommes par groupe. Je cherche la nouvelle des yeux et je la trouve déjà prête sur un terrain au fond de la salle. Je m'approche d'elle sans un mot et je m'installe en face. Elle ne me remarque que quelques minutes plus tard.

Nous commençons à échanger quelques coups. Elle se débrouille plutôt bien, moi beaucoup moins. Elle semble étonnée de mon niveau.

-« Tu fais exprès de rater ? » Me demande t'elle.

-« Je suis douée pour tout sauf le sport. » Je réponds, non sans me vanter.

-« T'es pas vraiment douée pour la modestie également. »

Je lui jette un regard noir auquel elle ne fait pas vraiment attention tandis que nous continuons nos échanges.

-« On va commencer les matchs, déplacez-vous sur le terrain de votre gauche et faites des 2 contres 2. »

Nous tombons sur Laure et Louane. Je ne connais pas vraiment cette fille, elle est arrivée dans cette école l'année dernière et elle est assez timide.

Nous démarrons le match et sans surprise, on se fait laminer. Ça semble énerver Hannah qui a l'air de ne pas trop aimer perdre. Ma coéquipière s'approche de moi et me glisse :

-« Si tu arrêtais de mater le cul de ta pote, peut-être que tu arriverais à toucher le volant. »

Je rougis instantanément à sa phrase.

-« Eh crie pas comme ça et ne dis pas n'importe quoi. »

Nous continuons et je tente de rester concentré et de ne pas me faire remarquer. Est-ce que ça se voit tant que ça ? J'ai réussi à le cacher toutes les vacances, mais cette fille arrive et le remarque directement ?

Finalement, ça se termine par une défaite. Nous retournons aux vestiaires, je me change rapidement et sors directement. La fin des cours arrive rapidement. Nous allons au café du coin avec Laure. Nous sommes des habituées, presque tous les mardis, nous finissons la journée ici.

-« Je pense que Tom commence à se lasser de moi. »

Elle lâche ça lorsque nous recevons nos boissons, un thé à la menthe pour elle et un milk-shake à la fraise pour moi. Étonnée par son annonce, j'avale difficilement la gorgée que j'avais en bouche. Je suis un peu contente par cette nouvelle, mais voir ma meilleure amie triste me brise le cœur.

-« Pourquoi tu dis ça ? »

-« Il me propose de moins en moins de sorties et nous parlons beaucoup moins. »

-« C'est juste peut-être temporaire. Tu n'as jamais été dans une longue relation, peut-être que ça commence justement à être sérieux. »

Elle hausse les épaules et nous changeons de sujet. Nous parlons du voyage des terminales. Chaque année, les terminales partent 3 jours près d'un lac dans un grand chalet appartenant au directeur. J'attends ça depuis le début du lycée. Lorsque je vois le ciel devenir sombre, je dépose Laure chez elle et retourne chez moi.

Installée dans mon lit, je repense à la phrase de la nouvelle. Est-ce que c'est si flagrant que ça ? Je n'espère pas sinon je ne vais jamais tenir toute l'année. Je devrais lui en parler pour qu'elle n'en parle à personne. Ce n'est pas une petite nouvelle qui va me gâcher mon année.

Ma porte s'ouvre doucement et la tête de mon père passe à l'intérieur de ma chambre.

-« Bonne nuit ma chérie, je t'aime. »

-« Je t'aime papa. »

Il s'en va et je m'endors, fatiguée de cette longue journée.