★彡 ℬℴ𝓃𝓊𝓈

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❀ 𝒞𝒽ℴ 𝒴ℯ-𝓌ℴ𝓃 ❀




Plantée sur la chaise, les yeux fermés, j'attendais patiemment mon heure. Cette douce torture pouvait s'avérer insupportable.

   Yoo-jeong : Ne bouge pas !
— C'est bientôt fini...?
Yoo-jeong : Presque. Ouvre les yeux.

Je suivis l'ordre de la déléguée, qui appliquait maintenant une couche de mascara sur mes cils. À vrai dire, je n'étais pas la seule à me faire pomponner. Toutes les filles se préparaient pour la remise des diplômes. Elles disaient vouloir ressortir sur les photos aussi jolies que possible.

Yoo-jeong : Voilà !

Je remarquai l'expression dubitative de Na-ra, et celle habituelle d'Ae-seol, c'est-à-dire un peu perdue. Cette dernière me tendit son miroir de poche, et ma mâchoire tomba à la vue de ce maquillage. Cette couche de fard à paupières ne m'allait pas du tout.

— Je crois que je vais plutôt me démaquiller.
Na-ra : Tu es toute aussi belle sans.
   Ae-seol : Je te préfère sans maquillage.

La déléguée, vexée, me passa son démaquillant et du coton tout de même. Après un rapide démaquillage, je partis aux toilettes dans l'espoir de me rincer le visage. Je me regardai à travers le miroir, prenant le temps de m'inspecter sous toutes les coutures. Soudain, la porte s'ouvrit dans un fracas pour laisser place à la déléguée dans tous ses états.

— Qu'est-ce qui se passe ? C'est parce que je n'ai pas apprécié ton...
Yoo-jeong : Wang Tae-man ! Il a dit aux filles de prendre exemple sur moi et de rester naturelles !

Je fis les gros yeux, sachant qu'elle a passé deux heures à se coiffer, et une autre à se maquiller. Durant les minutes qui suivirent, je l'aidai à arranger ses cheveux à nouveau avec de la laque et des barrettes.

— Et dire qu'on fouillait les magasins pour du shampooing sec.

Je vis la déléguée sourire dans le miroir, se remémorant nos missions passées.

   Seulement deux mois après notre retour d'entre les morts, 99% des créatures ont été éliminées grâce au développement de nouvelles armes. Étonnement, quelques secondes ont suffi à faire ce pourquoi nous avions pris les armes et ce pourquoi d'autres y avaient laissé la vie.

Pour ce qui était de l'examen d'entrée aux universités, rien n'avait encore été décidé. Après tout, il fallait reconstruire le pays, remettre en marche la société et le système. La priorité n'allait pas à des lycéens qui s'étaient battus corps et âme contre ces créatures mortelles.

— Voilà ! Tu ne devrais pas t'inquiéter. Tae-man est un garçon, il ne fait pas la différence entre la jolie Yoo-jeong démaquillée et celle maquillée !
Yoo-jeong : Merci, Ye-won. Merci pour tout.

Je la surpris à m'enlacer, sans trop savoir ce qui la poussait à cette étreinte. Je la lui rendis tout de même, septique.

— Nous devrions nous dépêcher.
Yoo-jeong : Oui, allons-y.

Sortant des toilettes, nous entrâmes dans la classe à nouveau pour voir un vacarme causé par le professeur ayant pris en flagrant délit les filles en train de se maquiller. Voyant ce tumulte, je fis quelques pas en arrière, histoire de ne pas me faire gronder.

Jang-soo : Cho Ye-won en train de fuir, du jamais vu.

Je me retournai brusquement lorsque mon dos le heurta. Prise de court, je cherchai mes mots, en vain. Mon air paniqué eut l'air de le faire rire au vu de son sourire.

— Je ne fuis pas.
Jang-soo : Après t'être maquillée, il fallait s'y attendre.
— C'est pour ça que je l'ai enlevé.

Il pencha la tête, n'ayant pas l'air de croire ce que je venais de dire. Sa main atteignit mon menton de sorte à passer son pouce sur mes lèvres. Il constata l'absence de couleur, appuyant mon propos.

— Tu pensais que je ne pouvais pas être belle sans me maquiller ?

   Je grommelai, faussant une moue vexée. Jang-soo se contenta de maintenir mes joues, déposant ses lèvres sur les miennes. Son sourire en coin m'indiqua qu'il n'allait pas me contredire, juste pour me taquiner.

   Il-ha : Hé, les couloirs ne sont pas faits pour ça.
   Soo-cheol : Laisse-les tranquille, Il-ha.
   — Parce que le toit est fait pour fumer, peut-être ?

   Il-ha eut un rictus à ma rétorque, glissant ses mains dans ses poches tout en s'approchant de nous.

   Il-ha : Mon offre tient toujours. Je t'avais dit qu'après la...
   Jang-soo : Laisse-la en dehors de ça.
   Soo-cheol : Tu penses avoir survécu pour te tuer à nouveau, crétin ?

   J'eus un léger rire à sa remarque, pas totalement absurde. Me dire que je retournais enfin au lycée après avoir tant vécu me paraissait encore surréaliste.

   Je ne comprenais toujours pas comment nous étions revenus dans le passé. J'aurais pu croire à un cauchemar si mes amis n'en avaient pas gardé un souvenir, de cette tuerie sanglante. Malgré tout, nous n'avions pas pu ramener tout le monde. Jang Young-hoon, Mme Park, le chef d'unité, le Sergent...

   Jang-soo : Tout va bien, Ye-won ? Ces deux-là te dérangent, n'est-ce pas ? Tu as raison, partons d'ici.
   Il-ha : C'est ça, rejette la faute sur nous !

   Jang-soo n'en écouta pas un mot, m'incitant à le suivre en prenant ma main de la sienne. Notre périple nous amena avec le reste de la classe dans le gymnase, où la remise des diplômes s'effectuait.

   Cette remise fut courte. Le nombre d'élèves et de professeurs manquant en était sans doute la cause. Avec « seulement » deux pertes, nous étions la classe la plus complète, l'unité 3-2 du lycée Sungjin. Enfin, ce terme n'était plus valable. Nous avions remis l'uniforme et notre arme. Nous n'étions plus des soldats. Mais avec cette remise concluant nos trois années de lycée, nous n'étions plus des lycéens non plus. Qu'étions-nous devenus, en fin de compte ?

   Cette guerre atroce m'a permis d'en tirer quelques leçons que l'école ne n'avait jamais données. L'esprit compétitif ne menait qu'à notre perte. Tant dans les examens que pour les points à amasser. Si Kook Young-soo avait compris ceci, nous aurions continué à avancer ensemble, à nous entraîner et à nous protéger les uns les uns. Comme nous l'avions promis au chef d'unité.

   Car la chose la plus importante n'était pas ce bout de papier marquant la fin de mon lycée, ni même celui de l'examen d'entrée aux universités. C'était bien le lien qui m'unissait aux autres, ce lien spécial qui n'a cessé de nous relier au travers des lois de ce monde. Un lien qui a transcendé la mort. Car me tenir à leurs côtés valait bien plus qu'une place à la fac.

   Chi-yeol : Ye-won, on prend une photo de classe dans la cours. Tu nous suis ?
   — Ah, oui, j'arrive.
   Young-shin : Laissons quelques places vides.

   Au fur et à mesure que l'on se plaçait, et que le décompte de l'appareil photo de lançait, une dernière pensée m'était venue. Si je pouvais revenir en arrière à nouveau, aurais-je fait signer l'autorisation parentale ?

Chi-yeol : Souriez !

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𝐀𝐥𝐥 𝐢𝐬 𝐟𝐚𝐢𝐫 𝐢𝐧 𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐚𝐧𝐝 𝐖𝐚𝐫 | ᵈᵘᵗʸ ᵃᶠᵗᵉʳ ˢᶜʰᵒᵒˡOù les histoires vivent. Découvrez maintenant