Chapitre 2 : Un plan machiavélique

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/!\ Ce chapitre comprend des inexactitudes d'un point de vue politique que j'ai admises pour la facilité scénaristique. N'oubliez pas que c'est une fiction ! Et restez dans le coin, chapitre prochain ça commence à chauffer ;)


Jordan prit un taxi qui l'emmena directement chez lui. Il y avait bien une réunion de prévue cet après-midi sur les "stratégies rhétoriques de communication en vue des élections", beaucoup de mots pour dire "entuber un max de monde", mais ils s'en sortiraient très bien sans lui. De toute façon, il n'avait pas la tête à ça après le débat qui venait de se terminer. Quel idiot il faisait, même s'il avait gardé la tête haute et qu'il avait eu du répondant il savait à quel point il s'était fait humilier par Attal, et cela à deux reprises. Comme si le débat n'avait pas suffit, il avait fallu qu'il laisse tomber ses dossiers à ses pieds. Heureusement que Attal s'était baissé avec lui pour les ramasser, il n'aurait probablement pas supporté de patauger seul dans cette mer de papier sous le regard moqueur de cet idiot de Premier Ministre. Ou pire, ce dernier aurait pu partir et le laisser dans sa merde, certainement après avoir émit un petit soufflement dédaigneux à son encontre, il en était persuadé. Il commençait à le connaître suffisamment pour anticiper ses réactions. Il était même étonné du scénario qui s'était déroulé au final, il n'aurait pas parié dessus.

Quoiqu'il en soit, il était en colère, et quand il était en colère il ne savait pas gérer ses émotions. En fait, c'était plutôt que lorsqu'il avait trop d'émotions il se sentait submergé et il ne savait pas comment faire, donc ça le ramenait toujours à la colère. Et comme son père lui avait toujours dit qu'il était ridicule de s'énerver, mais qu'il lui avait aussi répété depuis son plus jeune âge que les psy c'était pour les tapettes, la seule façon qu'il avait trouvée pour tenter de gérer ce tumulte intérieur était de l'extérioriser. Apparemment, c'était suffisamment viril pour que son père n'ait pas son mot à redire.

Arrivé chez lui, il se débarrassa de son costume et enfila des vêtements plus sportifs. Il se rendit dans une pièce qu'il avait fini par consacrer à la boxe. Il avait besoin d'extérioriser peut-être un peu plus souvent que ce que son calme extérieur ne laissait paraître. Il enfila des gants et se lança à l'attaque du punching ball.

Quand il eut enfin la sensation d'avoir la tête vide, il n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé mais son t-shirt était trempé de sueur et ses muscles tremblaient. En se rendant à la douche il jeta un coup d'œil à son téléphone qui lui indiqua qu'il avait passé plus de temps que prévu dans la salle et que ses collègues n'avaient pas manqué de remarquer son absence. Il ignora les nombreuses notifications et se retrouva sans trop savoir pourquoi sur TikTok. Évidemment sa page était remplie de contenus le concernant et concernant la politique française. Alors qu'il scrollait sous la douche un contenu lui attrapa l'œil. Une vidéo du débat du matin même, un montage parfaitement ridicule entre Attal et lui insinuant qu'ils se...draguaient ? Il alla sur le hashtag en question et tout en sortant de la douche commença à faire défiler vidéo après vidéo. Comment diable autant de contenu avait pu apparaître en si peu de temps ? Il était tellement obsédé qu'il ouvrait les commentaires, lisait les conneries que les gens écrivaient qui le rendaient mi-énervé, mi-un autre sentiment qu'il n'arrivait pas à définir. Plus le temps passait plus des nouveaux montages apparaissaient, c'était sans fin.

Lorsque son rappel pour se coucher apparut sur son écran, il était dans son lit depuis des heures, n'avait pas mangé et n'avait absolument pas réalisé que le soleil s'était couché et que cela faisait des heures qu'il était bloqué dans cette spirale. Il était déjà onze heures et toutes ces émotions l'avaient épuisé. Il se leva pour se servir sa petite infusion aux plantes qu'il prenait religieusement tous les soirs pour s'endormir apaisé et plongea dans un sommeil agité.

[Attal x Bardella] Le diable en costumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant