[Attal x Bardella] Le diable en costume

Chapitre 4 : Dans le silence de la nuit

Désolée je vous ai complètement abandonnés, j'ai eu des invités chez moi pendant plusieurs jours. Pour me faire pardonner je vous sors la première partie du chapitre ce soir, ça vous mettra l'eau à la bouche pour la suite j'espère ! Ne vous étonnez pas que ce soit assez court, promis la deuxième partie serra plus conséquente et arrivera demain.

Bonne soirée !

Gabriel poussa un long soupir tout en posant son téléphone sur la table. Il se frotta les yeux et jeta un coup d'œil à l'horloge pendue au mur lui faisant face. Il était déjà deux heures et demi. Il n'avait pas vu le temps passer, l'appel de Bardella venait de le ramener à la réalité. Il rassembla ses dossiers et les rangea dans un tiroir de son bureau, épuisé. Cet idiot de Bardella était une vraie épine dans son pied depuis quelques jours, cette histoire lui montait bien trop à la tête. Cette romance fictive le gardait éveillé tard, et lui faisait ressentir des sentiments dissonants. Forcément, cela arrivait juste après sa rupture avec Stéphane, alors qu'il se sentait vulnérable émotionnellement et, qu'à force d'être répétées, ces idioties finissaient par l'atteindre. Et pour ne rien arranger, Bardella lui apportait le café, venait à l'Assemblée Nationale, et maintenant il l'appelait alcoolisé au milieu de la nuit pour l'inviter au Club ? A quoi pouvait-il bien jouer ? Cherchant à démêler le vrai du faux, Gabriel passait depuis quelques jours chaque instant non occupé par le travail à ruminer, et même dans des journées surchargées comme les siennes il y avait suffisamment de moments de flottement pour que cette histoire le rende fou.

Il éteignit la lampe de son bureau, se leva du lourd fauteuil en cuir et sortit de la pièce. Au lieu de se rendre directement à ses appartements, il alla dehors pour prendre quelques bouffées d'air frais.

Le froid inhabituel de ce mois de juin lui piqua le visage, mais la sensation était délicieuse. Sans réfléchir, il retourna chercher un manteau et se mit à marcher dans la rue, profitant du calme à cette heure avancée. Au loin, quelques rires témoins d'une soirée qui touchait à sa fin lui parvinrent et lui arrachèrent un sourire. Ils étaient bien loin ces temps insouciance, lorsqu'il était plus jeune. Bien sûr, il avait toujours eu de grands rêves et avait toujours été dans une forme de contrôle. Mais ces temps révolus avaient tout de même été bien plus légers, les années les plus libres qu'il eusse connues.

Le Délice, un bar privé sur l'avenue des Champs Elysées était encore ouvert. Il restait assez de temps à Gabriel pour prendre un verre, et après cette épuisante journée il en avait bien besoin. Les sondages préalables n'annonçaient rien de bon ni pour lui, ni pour son parti, mais il ne comptait pas abandonner avant d'avoir perdu pour de bon.

Il eut à peine le temps de faire tourner son martini dans son verre d'un léger mouvement de poignet qu'une voix s'éleva dans son dos.

- Je ne rêve pas, c'est bien notre Premier Ministre préféré, qui travaille si dur, que je vois seul au milieu de la nuit, un verre à la main ?

Gabriel n'eut pas besoin de lever la tête vers l'homme qui venait de prendre place sur le tabouret à sa droite pour reconnaître son interlocuteur, mais sa vision confirma ses soupçons.

- Jordan Bardella... je vais finir par croire que vous me suivez, répondit-il avec humeur. Et, pour votre gouverne, je viens tout juste d'arriver.

Pour appuyer ses propos il souleva son verre encore plein avant de le porter à sa bouche.

- Vous désirez boire quelque chose monsieur Bardella ? demanda la barmaid.

- La même chose que mon collègue, répondit ce dernier, un sourire charmeur se dessinant sur son visage.