Prologue

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Gabriel Attal, le ministre des comptes publics de la France, se trouvait dans un avion de l'aéroport Charles de Gaulle qui avait comme destination Marseille. Il s'y rendait pour des affaires, ayant été envoyé directement par son supérieur hiérarchique, Emmanuel Macron, le président. Il s'installa dans son siège en classe affaires. Il était seul et à ses côtés, il y avait un siège libre. Il savait pertinemment qu'il aurait certainement un voisin, que ce soit un chef d'entreprise ou un politique comme lui. Il n'aimait pas spécialement l'idée, mais l'importance pour lui était d'avoir la place près du hublot, qui en toute honnêteté, était la meilleure. Du moment qu'il avait cette place, la personne qui le rejoindrait ne le dérangerait guère. Il demanda un verre de jus à l'hôtesse et après avoir regardé son téléphone ou il venait de recevoir une photo de Volta, lui prouvant qu'elle allait bien, il le reposa et commença à feuilleter distraitement un dossier. C'est lorsqu'il ne restait que quelques minutes avant le décollage qu'il entendit une voix familière.

"Monsieur Attal, quel hasard de vous voir ici !" dit Jordan Bardella, un membre du parti du Rassemblement National, en prenant place à côté de lui.

Gabriel leva les yeux et ne put cacher sa surprise. "Monsieur Bardella, quelle coïncidence..."

Les deux hommes n'auraient jamais imaginé se retrouver assis côte à côte dans cet avion. Mais pas le temps de parler, ou même de protester. En effet, ils devaient boucler leurs ceintures en entendant l'annonce du décollage, tout en échangeant des regards furtifs perturbés par la présence de l'autre. Le décollage se passa sans encombre et ensuite, tout le monde put vaquer à ses occupations personnelles à bord. Les deux voisins essayèrent sincèrement de s'ignorer, conscients que ça ne pouvait que mal finir. Gabriel survolait ses dossiers, pendant que Jordan était sur son téléphone. Mais c'était trop compliqué pour eux, de tenir ne serait-ce que dix minutes. Rapidement, l'animosité politique commença à se manifester. La proximité ne tarda pas à susciter des échanges. Jordan ne put s'empêcher de lancer la première pique.

"Alors, Monsieur Attal, prêt à défendre encore des politiques qui nous enfoncent ?" Lança Jordan, un sourire narquois aux lèvres.

Gabriel leva un sourcil, répliquant avec assurance. "Oh, et vous, Monsieur Bardella, toujours prêt à vendre des rêves impossibles aux Français ? Quand comptez-vous regarder la vérité en face, dites-moi ?"

Les remarques acerbes fusèrent de part et d'autre pendant les premières minutes de vol. Les passagers autour d'eux pouvaient sentir la tension électrique entre les deux hommes. La situation était d'ailleurs comique pour eux, deux rivaux aussi important dans un même vol, c'était bien normal que ça se passe ainsi. C'était ironique comme le hasard faisait drôlement les choses parfois. Pourtant, au fur et à mesure des échanges, la tension commença à s'estomper. Les deux hommes commençaient à se fatiguer à force de répondre au quart de tour. Alors un moment de silence s'installa, les laissant tous deux réfléchir. Jordan tourna la tête vers Gabriel, en réfléchissant toujours. Malgré qu'ils soient d'un parti différent, le membre du Rassemblement national avait toujours trouvé son opposant attachant. Lorsqu'ils n'étaient pas dans le cadre professionnel du moins. Mais il ne pouvait nier, malgré leurs désaccords, que son aîné bossait d'arrache pied, ses cernes en témoignaient. Il ne put s'empêcher d'adoucir un peu son ton et même de le tutoyer, alors qu'il lui posait une question.

"Dis-moi, princesse, pourquoi tu te donnes autant de mal ?"

Gabriel écarquilla les yeux, pris au dépourvu, bien que ne relevant pas le tutoiement, il demanda étonné ; "Comment tu m'as appelé ?"

"Princesse," répéta Jordan, un léger sourire se formant sur ses lèvres. "C'est comme ça que certains membres de mon parti, mais aussi des partis opposants te surnomment en interne. En grande partie car tu es jeune pour ton poste, mais certainement aussi parce qu"ils se posent des questions sur ta relation avec le président, suite à tout l'engouement que ça à pris chez les français. Tu ne le savais pas ?"

LET THE WORLD BURN FOR YOU | BARDELLATTALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant