Chapitre 2

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9 janvier 2024

Le lendemain matin, Gabriel se réveilla avec une sensation de lourdeur dans tout le corps. Le pire était sa tête. Le réveil avait sonné très tôt et il se réveillait avec la tête en feu. Il savait que ça n'allait pas l'aider à attaquer sa journée. Elle était en plus remplie de dossiers importants à traiter qu’il devait impérativement terminer et de quelques réunions en fin de journée, ce qui n’allait pas l’aider à se reposer. Il avait à peine le temps de manger le midi, ayant seulement une quinzaine de minutes entre deux dossiers. La lumière du jour était filtrée à travers les rideaux, mais elle était encore trop vive pour ses yeux engourdis de sommeil. Ce qui le poussa à poser son bras sur ses yeux pour s'en cacher un maximum. Il resta allongé quelques instants, fixant le plafond, le souvenir de la veille encore frais et pesant sur son esprit.

Volta, déjà éveillée, pose sa tête sur sa jambe, ses yeux remplis d’inquiétude en regardant son maître. Gabriel leva le bras pour baisser le regard vers elle et tendit la main pour la caresser doucement, trouvant un peu de réconfort dans ce geste. Il savait qu'il devait se lever et affronter la journée, même s'il se sentait vidé. Il se leva avec lenteur, traînant les pieds jusqu'à la salle de bain. Son reflet dans le miroir lui renvoyait une image fatiguée, qu’il détestait, avec des cernes sous les yeux et une expression de lassitude. Cela faisait un moment qu’il réfléchissait à le décrocher. Juste pour ne plus se voir dedans. Il se lava le visage à l'eau froide, espérant que cela le réveillerait un peu. Chaque geste semblait être un effort colossal, mais il continua, poussé par l’obligation. Quand il fut prêt, il s'habilla rapidement, optant pour des vêtements simples et confortables. La motivation pour bien s’habiller ou se coiffer était absente, remplacée par une résignation morne.

Dans la cuisine, il se prépara du café, ses mouvements étaient mécaniques et sans entrain. Le simple fait de mesurer le café et de verser l’eau bouillante lui semblait étrangement apaisant. Il prit une gorgée du liquide brûlant, laissant la chaleur se répandre en lui. Il chercha dans ses tiroirs des vitamines, qu'il pouvait prendre sans prescription médicale. Il ne saurait compter le nombre de boîtes qu'il avait acheté dernièrement. Gabriel n'avait pas pour habitude de manger le matin, alors il se contenta de prendre des croquettes pour en verser dans le bol de Volta, en lui offrant une dernière caresse. Aujourd’hui non plus il n'aurait pas le temps de la sortir, c'est pourquoi il allait envoyer un message à sa dogsitter pour qu'elle s'en occupe. C'est ce qu'il fit, avant de quitter l'appartement, il prit quelques instants pour câliner Volta, cherchant une dernière fois le réconfort dans sa présence.

En sortant, il se dirigea vers l'ascenseur de sa résidence, et appuya sur le bouton du rez-de-chaussée. Gabriel essayait de rassembler ses pensées, de se préparer mentalement pour la journée de travail. Il brossa un peu son costume, se rendant compte avec un petit sourire, que quelques poils de se chienne s'étaient accrochés. Son humeur remontait un peu grâce à elle.

Cependant et malheureusement pour lui, un voisin à lui entra à son tour, quelques étages plus bas. C'était le voisin avec qui il s'entendait le moins. Il s'amusait toujours à lui lancer des piques, sur son parti politique, mais aussi sur son soi-disant manque de savoir vivre. Il était trois étages plus bas de chez lui, mais en effet, il était plus légitime de se plaindre que ses autres voisins… Gabriel avait appris à l'ignorer, ne lui accordant de l'attention que quand il était d'humeur, ce qui n'était pas le cas aujourd'hui.

“Eh bien Monsieur Attal, je vous félicite.” lança-t-il avec un sourire hypocrite. “Il faut de la volonté pour se lever tous les matins, pour rien.” continua-t-il en voyant qu'il ne recevait pas de réponses.

Gabriel n'avait vraiment aucune envie de rentrer dans son jeu, en plus de ne pas avoir la force, mais son voisin n'était pas encore satisfait de sa prestation, il avait besoin d'être encore plus méchant et désagréable gratuitement, comme si c'était son plaisir personnel d'agir ainsi.

LET THE WORLD BURN FOR YOU | BARDELLATTALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant