Chapitre 1

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8 janvier 2024

Ce matin-là, Gabriel traversait les couloirs animés de l'Assemblée nationale, il croisait plusieurs personnes qu'il connaissait, ou parfois non sur son chemin. Mais malgré qu'il les saluait par pure politesse, il ne faisait pas vraiment attention, son esprit focalisé sur les dossiers urgents qu'il devait traiter. Il avait pris du retard à cause des réunions auxquelles il avait dû assister. La personne qui occupait avant le poste de premier ministre venait de quitter ses fonctions. Le président était en ce moment à la recherche de son ou sa remplaçante. Il n'avait parlé à personne du choix qu'il avait en tête, pas même à sa femme. C'est pourquoi tout son gouvernement était actuellement dans l'incertitude. Gabriel lui, n'avait même pas pensé un seul instant à cette place, pour lui, il serait bien trop jeune pour endosser ce rôle. Il n'avait pas envoyé sa candidature.

Il continua sa route, se frayant un chemin jusqu'à une petite pièce où les gens venaient travailler en paix, plutôt que de rester à l'hémicycle. Alors qu'il marchait d'un pas rapide, il croisa Jordan. Leur regard se verrouilla instantanément. Gabriel en le voyant, avait le visage impassible, ses yeux d'une froideur implacable. En face de lui, Jordan affichait un mélange d'émotions, comme si une tempête intérieure se déchaînait derrière son regard perçant. Les deux hommes ne s'échangèrent pas un mot. La tension entre eux était palpable, et les quelques passants dans le couloir sentirent l'atmosphère devenir plus lourde. Malgré l'intensité de leur échange, Gabriel continua sa route, espérant mettre de la distance entre eux. Il traversa la distance restante entre lui et la porte sans se retourner. Cependant, quelques minutes plus tard, alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la salle, il sentit une présence derrière lui. Il se retourna, et sans grande surprise, il vit Jordan qui l'avait suivi et qui avait certainement pressé le pas, pour le rejoindre.

"Gabriel, attends," lança Jordan avec une pointe de désespoir dans la voix. "Il faut qu'on parle."

Gabriel se tourna lentement vers lui, son expression demeurant dure et inflexible. "Laisse-moi tranquille, Jordan," dit-il froidement. "Je n'ai rien à te dire."

Jordan fit un pas en avant, ses traits se crispant d'une douleur contenue. "Je t'en prie, écoute-moi juste une minute," insista-t-il.

La réponse de Gabriel fut tranchante. "Non. C'est fini. Laisse-moi tranquille." Il vit quelques personnes s'arrêter pour les regarder. "Ne faisons pas une scène ici. Tout le monde pourrait nous voir." dit-il fermement.

Le désespoir de Jordan se transforma en une fureur impuissante. Ses traits se durcirent, et ses poings se serrèrent involontairement. Il était d'autant plus enragé en entendant le fait que son opposant souhaitait éviter de faire une scène, comme-ci il en avait quelque chose à faire de toutes ces fouines. Malgré son désir évident de continuer, il comprit qu'il n'avait pas le choix. Avec un dernier regard furieux, il tourna les talons et s'éloigna, laissant Gabriel se plonger de nouveau dans son travail. Le ministre entra rapidement dans la salle et referma la porte. Heureusement pour lui, elle était vide de toute personne, lui permettant de lâcher un halètement fragile. Il s'appuya sur la porte en posant son sac par terre, fermant les yeux pour reprendre sa respiration. Il se frotta le visage en essayant de calmer sa respiration qui s'était emballée à la minute ou son regard avait croisé celui de Jordan. Il avait failli revenir sur sa décision, en voyant son regard, mais il ne devait pas, et il ne pouvait pas. Il lâcha un soupire et récupéra son sac, pour rejoindre une table, alors qu'il en sortait des documents pour commencer à travailler. Il ne devait pas penser à autre chose qu'à son travail.

C'est quelques heures plus tard, alors qu'il sortait de cette pièce. Il ne savait pas quelle heure il était, mais il était tard à en juger par le peu de monde qu'il avait croisé. Il devait certainement être l'un des derniers à encore travailler. Il marcha lentement, épuisé. Il essaya d'éviter le plus de monde possible, en feignant le fait d'être sur son téléphone. De toute façon la plupart des personnes qu'il croisait étaient des personnes qu'il n'appréciait pas spécialement, ce qui lui facilita la tâche.

LET THE WORLD BURN FOR YOU | BARDELLATTALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant