LET THE WORLD BURN FOR YOU | BARDELLATTAL

Chapitre 6

9 Janvier 2022

C'était un jour particulier aujourd'hui pour le ministre des comptes publics français. En effet, Gabriel Attal donnait un discours au Parlement européen auprès des députés. Cela n'arrivait pas tous les jours, mais c'était nécessaire. C'est pourquoi il était arrivé quelques dizaines de minutes à l'avance, pour relire ses notes, sortant à peine d'une longue réunion de trois heures qui lui avait donné la migraine. Il était midi passé, alors il avait acheté un sandwich à la boulangerie juste à côté, dans l'espoir de pouvoir manger en même temps. Ses yeux cernés étaient toujours présents, bien qu'il essayait de prendre soin de lui, en appliquant des crèmes et autres soins, mais parfois ça ne suffisait pas.

C'est d'un pas pressé qu'il s'engouffra dans le grand hall du Parlement, les lumières du soleil filtrant à travers les vitraux, jetant des éclats de couleurs sur le sol marbré. Le couloir était vide, alors que tout le monde était certainement en route pour rejoindre le Parlement, après leurs propres pauses déjeuners. L'un d'eux, arriva plus tôt que les autres. En effet, Jordan Bardella, vêtu d'un costume bleu impeccablement repassé, marchait d'un pas assuré vers la salle principale. Son visage étant un mélange de détermination et d'assurance, comme toujours lorsqu'il pénétrait dans ce lieu de pouvoir. Il fut accueilli à quelques pas de là, par la vue de Gabriel, fraîchement arrivé, qui profitait qu'il n'y ai personne pour ajuster sa cravate avec un léger soupir de fatigue.

Aussitôt, Jordan se remémora le vol qu'il avait partagé avec lui il y avait de cela quelques semaines, notamment la fin de celui-ci qui s'était terminé sur une note presque inattendue, les surnoms échangés résonnant encore dans l'esprit de Jordan. Leurs regards se croisèrent à travers le hall. Le plus jeune esquissa un sourire, ses yeux pétillants de malice. Il s'approcha de Gabriel avec une démarche légère, presque féline.

"Ah, voilà la princesse préférée du gouvernement !" lança Jordan, son sourire s'élargissant alors qu'il arrivait à la hauteur de son rival.

Gabriel rougit légèrement, ses doigts se crispant un instant sur sa cravate avant qu'il ne lâche prise. Il tenta de garder son calme face à Jordan, mais sa gêne était palpable.

"Chevalier sombre," murmure-t-il, le surnom sortant avec un léger bégaiement. "Je ne pensais pas te voir ici de si tôt, ou même tout court, vous êtes plutôt aux abonnés absents habituellement, toi et ton parti."

Jordan ria doucement, appréciant l'effet qu'il avait sur son rival, ainsi que sa tentative de noyer tant bien que mal sa gêne. "Oh, c'est bas tu sais. Mais tu as raison, je n'avais pas l'intention de venir. Jusqu'à que j'apprenne que notre cher ministre des comptes publics donnait un discours. Je ne pouvais pas louper ça !"

Gabriel sentit son cœur battre un peu plus vite. "Tu es incorrigible, Jordan." Il répondit aussitôt. "Tu vois je ne m'attendais pas à ce que tu te déplaces spécialement pour mon discours, surtout qu'il ne risque pas de te plaire. Nous avons des opinions complètement opposées, tu le sais bien."

Jordan sourit plus doucement, penchant légèrement la tête, alors que son regard se faisait plus intense. "Et c'est justement ça qui est fascinant, Gabriel. Nos débats, nos différends... c'est ce qui rend tout ça tellement vivant."

Gabriel essaya de répliquer, mais les mots lui échappèrent. "Peut-être... mais ce n'est pas si simple. Nous avons des responsabilités, des idéaux à défendre."

Jordan s'approcha un peu plus, réduisant l'espace entre eux faisant reculer légèrement son opposant. "Et si, pour une fois, nous laissions nos idéaux de côté, juste un moment ?" murmure-t-il, sa voix douce et invitante.

Gabriel avala difficilement, son esprit en ébullition. "Tu es... vraiment..." Il n'arriva pas à finir sa phrase, son trouble étant trop évident.

Jordan se pencha encore plus près, ses lèvres à quelques centimètres de l'oreille de Gabriel. "Fascinant ? Irrésistible ?"