Le 9 juin est enfin arrivé, marquant le début tant attendu des élections européennes. Gabriel ressent une solide appréhension, conscient que cette journée ne présage rien de bon. En se dirigeant vers l'Élysée pour une session stratégique avec Emmanuel Macron et d'autres membres de son parti, il perçoit déjà l'ombre menaçante d'une catastrophe imminente. La réunion se déroule dans une salle austère, aux murs ornés de portraits des présidents passés, ajoutant une touche de gravité à l'atmosphère déjà tendue. Les lustres anciens diffusent une lumière tamisée qui accentue le caractère officiel et sérieux de la rencontre. L'ambiance, empreinte de solennité, dépasse de loin celle d'un simple compte rendu de situation. Une fois tous les participants installés, Macron arbore un air grave et prend la parole, imposant le silence aux messes basses qui subsistent. Son visage porte les marques visibles de la fatigue et de l'inquiétude, ses yeux cerclés de cernes trahissent ses nuits sans sommeil. Le président détaille avec rigueur les enjeux cruciaux de la journée et insiste sur la nécessité de rester vigilant pour ne pas se laisser déstabiliser par les manœuvres adverses. La pièce est plongée dans un silence épais, chaque membre du parti absorbe les directives avec une attention soutenue. Assis au bout de la table, Gabriel jette des regards inquiets autour de lui, scrutant les visages de ses collègues où se lisent des signes évidents de nervosité. La gravité de la situation n'échappe à personne et une tension palpable imprègne l'air. C'est alors que Macron, d'un ton plus que sérieux, fait une annonce qui va secouer ses auditeurs.
- « Ce pourquoi je vous ai réunis aujourd'hui, au-delà de faire le point, revêt une importance capitale pour la suite des événements. Je vous annonce, à mon plus grand regret, que je vais dissoudre l'Assemblée nationale. », déclare-t-il avec une fermeté indéniable.
Les mots du président font écho dans la salle et provoquent une onde de choc parmi les présents. Gabriel Attal, outré par ces dires, se lève brusquement de sa chaise, les mains plaquées sur la table.
- « Mais quelle décision inconsciente Manu... Emmanuel ! » s'exclame-t-il, réprimant un lapsus révélateur de son affection.
- « Je ne suis pas là pour en débattre, mon choix est déjà fait. », répond le chef d'État d'un ton assuré.
- « Pourquoi tu fais ça ? Enfin c'est d'une absurdité ! » insiste Gabriel, cherchant désespérément une explication rationnelle.
Mais Emmanuel Macron ne répond pas, plongeant la pièce dans un silence pesant. Les regards de chacun s'entrecroisent, tous cherchent à percer les intentions derrière cette décision radicale. Attal sait que cette dissolution pourrait être le coup de grâce et risque d'enfoncer le camp présidentiel qui est en chute libre. La réunion se termine abruptement, Macron prétexte la nécessité de préparer son discours pour la soirée à venir et se hâte de partir en laissant le reste du groupe dans une confusion des plus totales. Déterminé à obtenir des réponses après avoir cogité quelques instants, Gabriel se précipite vers le bureau du président d'un pas pressé et ouvre la porte avec une rage qu'il n'avait jamais ressentie auparavant. À l'intérieur, il découvre Macron, assis dans son fauteuil, le regard fixé au loin.
- « Manu, explique-toi », exige Gabriel, la voix chargée de frustration.
- « Désolé, Gabi. Mais j'ai bien réfléchi. Le gouvernement va s'effondrer avant la fin de mon mandat. Je tente le tout pour le tout. »
- « Donc, c'est juste un gros coup de poker et tu ne veux pas révéler toutes tes intentions. Je vois.», rétorque Gabriel, déçu.
- « Fais-moi confiance, Gabi », implore Macron. « Je veux que tu ne te froisses pas pour ça. »
- « Je suis le fusible, fais jouer mon rôle de fusible ! Je suis prêt à démissionner si nécessaire pour rattraper notre échec », déclare Attal d'une voix résolue, laissant transparaître ses fortes émotions à travers son intonation.
- « Non, il faut dissoudre l'Assemblée. C'est mon dernier recours », répond Macron avec sûreté.
Gabriel, toujours sous le coup des émotions, se détourne de Macron tout en soupirant. Il fait un premier pas pour s'en aller, mais Macron se précipite et le rattrape par la manche.
- « Emmanuel, tu te plantes complètement, je ne peux pas mener une campagne pour des législatives, c'est trop soudain nous sommes pas prêts. », déclare Gabriel avec une pointe de frustration.
Macron, légèrement contrarié que son protégé l'ait appelé par son prénom complet plutôt que par son surnom affectueux, reprend :
- « Tu es le meilleur pour mener la campagne. »
Cependant, ses paroles n'ont pas l'effet escompté. Gabriel, toujours aussi perplexe, quitte la pièce sans même fermer la porte, un geste marqué par un manque total de respect après cette discorde. Ce qui l'inquiète le plus, c'est qu'il sait qu'il aura bientôt à affronter de nouveau Jordan Bardella, une perspective qui le remplit de crainte. Il ne souhaite pas se retrouver à débattre avec celui pour lequel il a tissé des liens secrets. Désireux de quitter l'Élysée, il décide de prendre sa voiture pour une balade, espérant se calmer. Mais conduire dans la capitale n'est pas une bonne idée ; les embouteillages aggravent encore son agitation. Les automobilistes parisiens semblent vraiment avoir des lacunes en matière de conduite. Agacé, il retourne à Matignon, l'esprit encore embrouillé par sa dispute avec celui en qui il avait placé sa confiance. Dans son bureau cloîtré, Gabriel allume son ordinateur afin de se tenir au courant des dernières nouvelles. Les minutes filent sans qu'il en ait conscience, absorbé par les graphiques et les pourcentages qui s'affichent à l'écran. Les résultats des élections européennes sont déjà publics. Les chiffres lui révèlent une réalité troublante : le Rassemblement National et ses alliés dominent avec 34% des voix. Un frisson de consternation le traverse alors qu'il contemple l'ampleur de cette victoire de l'extrême droite. Assis devant son écran, Gabriel est stupéfait, peinant à croire ce qu'il voit. Cette ascension fulgurante de ses adversaires politiques le laisse sans voix. Malgré ses efforts pour garder son calme, l'inquiétude grandit en son for intérieur. Son esprit se tourne alors vers Jordan Bardella. Devrait-il lui adresser un message ? Après une brève hésitation, il se décide à féliciter son rival, tapotant un bref message de félicitations qu'il efface aussitôt, regrettant son impulsivité. Mais il est trop tard, Jordan a déjà vu le message.
Jordan : « Bah alors, on assume pas mdr. Merci quand même. Bon courage avec Macron, il doit s'en mordre les doigts »
Gabriel Attal hésite, puis, animé par une rancœur envers Macron, décide de tout révéler en guise de trahison méritée.
Gabriel : « À vrai dire, les européennes ne sont pas sa préoccupation principale. »
Jordan : « Il se passe quoi ? »
Gabriel : « Il va dissoudre l'Assemblée. Il fera un discours sous peu. »
Jordan : « Hein ? Mais c'est du suicide xD »
Gabriel : « Je ne sais pas, je ne comprends pas non plus. Bref, ne dis rien à personne pour l'instant, je te fais confiance. »
Gabriel pose son téléphone et s'affale dans son fauteuil, accablé par les événements de la journée qui l'ont épuisé, le laissant vidé de toute énergie. Il sent une lourdeur l'envahir, rendant chaque mouvement pénible. Fermer les yeux devient une nécessité pour apaiser la douleur intense qui lui martèle le crâne. Alors qu'il essaie de trouver un semblant de repos, les journalistes à la télévision annoncent le discours soudain et inattendu de Macron. N'ayant pas la force d'écouter, encore trop en colère contre le président, Gabriel éteint son ordinateur d'un geste fatigué. Il quitte son bureau, démotivé, car il sait qu'il n'est pas prêt à affronter les défis et les complications qui l'attendent dans les semaines à venir.
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Sous le ciel de Matignon
FanfictionPlongé au cœur des arcanes du pouvoir politique français, Gabriel Attal se trouve confronté à une situation des plus étranges : une invitation mystérieuse de Jordan Bardella. Entre suspicion et intrigue, il doit décider s'il suivra son instinct poli...