Chapitre 5

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Pdv d'Emma

Cette femme laisse sérieusement Olivia et moi entrer chez elle ? Je veux dire, elle nous connaît à peine, et nous ne la connaissons guère. Pourquoi diable est-elle si gentille ? Une question encore plus importante, pourquoi ne me suis-je pas empêchée de partir avec elle ? Je n'ai jamais eu quelqu'un d'aussi gentil avec moi, mis à part Ingrid bien sûr. Peut-être qu'elle se contente de ressentir de la compassion pour moi.

Olivia s'était endormie dans mes bras pendant que nous marchions quelques pâtés de maisons pour arriver à l'appartement de Regina. Elle vivait dans un appartement de deux chambres, il avait une atmosphère accueillante, ça sentait la pomme et la cannelle, la plupart de sa décoration et de ses meubles étaient soit rouges soit noirs. La dernière chose que j'ai remarquée, ce sont tous les dessins cool qu'elle avait posés un peu partout. Pour une femme que je supposais vivre seule, elle semble gagner assez d'argent pour subvenir à ses besoins.

"Emma, vous pouvez coucher Olivia dans la chambre d'amis. C'est tout droit dans ce couloir, la porte à votre droite." Regina dit en refermant la porte d'entrée et en posant nos sacs sur le canapé en cuir noir. J'ai acquiescé et suis allée coucher Olivia dans la chambre, puis je suis revenue dans le salon où se trouvait Regina. "Pourquoi nous avez-vous laissé venir ici ?" ai-je demandé soudainement. Elle m'a regardé et m'a fait signe de m'asseoir. Je me suis assise en face d'elle. "J'ai remarqué les bleus sur votre cou... Emma, je sais qu'Olivia n'a que deux ans, mais elle a mentionné que vous fuyiez quelqu'un, ce Neal. Je connais trop bien ça. Ma mère l'a vécu avec mon père et j'en ai été témoin. Peu importe ce qu'il vous fait, vous ne le méritez pas. Et elle non plus."

J'ai secoué la tête. "Je suppose que vous ne faites pas ça souvent pour les gens." Elle a ri doucement. "Pas vraiment... mais il y avait juste ce sentiment... comme si je devais vous aider. Je sais que ça peut être personnel, mais pourquoi ?" Elle a demandé. Je savais ce qu'elle voulait dire. Pourquoi étais-je si stupide ? Pourquoi ai-je permis à cet homme de contrôler ma vie ? Pourquoi ai-je impliqué mon enfant ? Pourquoi ne suis-je pas partie plus tôt ? "J... j'avais peur de partir. Je suppose que j'ai finalement trouvé le courage de chercher une issue. Il s'est juste trouvé qu'il était complètement ivre sur le canapé et j'ai emporté ce que je pouvais pour nous deux." J'ai ri. "Honnêtement... je sais que ça ne durera pas. Il viendra me chercher, tôt ou tard. Il me trouvera... et quand il le fera... on ne sait pas ce qu'il me fera." Je n'ai pas réalisé que je pleurais jusqu'à ce qu'elle pose une boîte de mouchoirs devant moi. J'en ai pris quelques-uns et j'ai essuyé mes larmes.

"Emma, vous devriez vraiment aller à la police pour ça, est-ce qu'il fait du mal à Olivia aussi ?" Elle a demandé. J'ai secoué la tête. "Non... il dit que c'est ma punition. Ce qui est stupide. Je l'aime tellement, elle est ce qui me fait avancer. Neal et moi... nous sommes mariés et mon propre mari m'a violée... je fais encore des cauchemars à ce sujet." Tout à coup, j'ai eu l'impression d'en avoir trop dit. "Je... euh... je suis désolée. Je... je n'ai jamais eu personne qui se soucie de moi, et là, vous êtes là, tout ce que je sais c'est votre prénom et ce que vous faites dans la vie." Regina a secoué la tête. "Non, ma chère, ce n'est pas grave. C'est malheureux que vous ayez dû vivre ce genre de choses. Vous êtes la bienvenue ici, à une condition." Elle a déclaré. Je l'ai regardée. "Quelle est cette condition ?" Elle s'est penchée en avant et a touché ma main. "Vous devez porter plainte. Envoyer ce salaud en prison." Elle a dit d'un ton sévère. J'ai posé mes coudes sur mes genoux et ai posé ma tête dans mes mains. "Mais qu...?" Elle a secoué la tête. "Pas de 'mais'. Je suis désolée d'être aussi dure, ma chère, mais il est temps que vous vous battiez." Elle a raison. Je dois arrêter d'avoir si peur et je dois arrêter Neal une bonne fois pour toutes. "D'accord... je porterai plainte dès demain matin. Merci Regina..." Elle a souri. "Super, ça ira mieux Emma." Je hochai la tête et plongeai mon regard dans le sien.

Même si elle souriait, je savais que ce n'était pas sincère. Je le savais trop bien. Souvent, je souriais pour cacher ma douleur. Une douleur qu'elle avait évidemment. Je pouvais voir la tristesse dans ses yeux. En m'aidant, elle mettait de côté ses émotions. Je voulais lui demander si elle allait bien, mais je me suis dit que ce n'était pas le moment. Ses yeux montraient qu'elle criait pour que quelqu'un la libère de ce qui la retenait.

Je ne connaissais à peine cette femme, mais tout comme elle m'avait aidée, j'allais l'aider en retour.

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